Réaménagement multimodal de l’axe RN4/A351 : l’arnaque !

L’artificialisation des terres… Au moins les choses sont claires maintenant, depuis que la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a en plus la charge l’Ecologie, l’aménagement de la Nationale 4 connecté à la l’A351, d’Ittenheim à Strasbourg-Hautepierre, en 2×3 voies lié au GCO-COS, est de son ressort.

L’ARNAQUE !

Sur le papier, le réaménagement multimodal de l’axe A351 – RN4, à l’entrée Ouest de Strasbourg depuis Ittenheim, semble séduisant à vouloir créer un couloir spécial au transport en commun du Réseau 67 (lignes 205, 209, 230 et 240). Dans la réalité de la mise en fonction de cet aména-gement, des points noirs importants resteront toujours d’actualité, aggravés avec la mise en fonction du GCO-COS :

sur-saturation d’un axe qui l’est déjà largement depuis plusieurs années due notamment à des solutions alternatives inadaptées voire inexistantes pour répondre aux attentes « domicile – lieu de travail ».

Ici, il ne s’agit pas d’être contre l’aménagement en lui-même vis-à-vis de l’intérêt à faciliter la fluidité des lignes de bus desservant un secteur Ouest de Strasbourg jusqu’à Wasselonne, voir Saverne et inversement. Notre contestation déjà exprimée est sur la saturation d’un axe augmenté par l’afflux venant du GCO depuis Ittenheim, repoussant les embouteillages pendulaires au-delà du village jusqu’à Marlenheim, voir Wasselonne, sur des secteurs où il n’y a pas de voies continues spécialement aménagées pour les bus.

Ainsi se pose la question du doublement de la RN4 jusqu’à Wasselonne (malgré les aménagements réalisés depuis le lancement du projet TSPO rendu publique en 2014), voir Saverne, dans un futur plus ou moins proche et donc de la question de l’accaparement de nouvelles terres pour y parvenir, entraînant une artificialisation des terres pointées du doigt dans le rapport 2019 du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

Aujourd’hui, le département ni la région évoquent cette possibilité.

Toutefois, au regard de la saturation évidente de l’axe entre Ittenheim et Strasbourg Ouest, dans une logique du tout-voiture intégrée dans des plans « mobilités » promouvant l’intermodalité, nous pouvons imaginer le pire. Ce que nous avons déjà évoqué sur les risques annexes dus au contournement : nouvelles routes, aménagements/extensions de zones industrielles, … ; des projets consommatrices de terres. Pour preuve, la liaison « GCO – aéroport d’Entzheim » décidée par le Département en complément du GCO. Un projet dans le projet évoqué en 2017 sans qu’il le soit auparavant, du moins publiquement.

14 000 VÉHICULES EN PLUS PROVENANT DU GCO

Évoquer la sur-saturation de l’axe entre Ittenheim et Strasbourg Ouest avec la mise en fonction du GCO et des conséquences collatérales sur les axes proches, notamment celui entre Ittenheim et Wasselonne, n’est pas un fantasme. Selon les projections sur le trafic évoqué dans le rapport 2013 du CGEDD, 14 000 véhicules/jour semaine viendront s’ajouter au 25 000 véhicules déjà existant.

Une problématique que nous avions déjà évoquée dans un article « BON A SAVOIR » en 2018 :

[BON A SAVOIR] L’axe Saverne – Strasbourg menacé par le GCO

PLAN MOBILITÉS – INTERMODALITÉ

La Région, le Département et l’Eurométropole nous parlent de Mobilités structurantes à l’échelle du département et de l’Eurométropole dans lesquels ils intègrent le GCO comme solution alors que la question de Mobilités sans contournement de Strasbourg était et est possible. La problématique telle qu’elle a été posée en février 2018 lors du lancement du grenelle des mobilités avait pratiquement deux décennies de retard. La logique aurait été d’étudier les alternatives avec et sans GCO. La Région l’a toujours refusée.
Profitant de ce grenelle, les opposants au contournement ont une nouvelle fois fait la demande d’inclure une étude sur les déplacements intégrant un scénario sans GCO. Les collectivités l’ont une nouvelle fois refusé. Pourquoi ? Aucune réponse n’a été apportée et pour cause : l’étude conclurait à l’inutilité du contournement et désavouait les élus le soutenant, ce que le rapport TDK commandé à l’occasion de l’enquête publique de 2006 sur la Demande d’utilité publique (DUP) laissait entendre

Quand nous parlons de « DÉNI de DÉMOCRATIE » auquel nous avons et faisons face, la factualité est bien plus dramatique. La réalité environnementale de l’État se mesure tous les jours un plus sur le chantier du GCO, un projet qui n’aurait jamais dû voir le jour (sept avis négatifs d’experts sur les aspects environnementaux de l’autoroute)… Nous l’avons dit et ne cesserons pas de le rappeler !

Pour autant, que les choses soient claires : nous sommes pour le développement des inter-modalités favorisant l’utilisation des transports en commun (sans GCO), ce que nous avons suggéré dans notre livret « 10 solutions pour faire sauter les bouchons », bien avant que les collectivités promeuvent un plan Mobilités.

OUI A L’INTERMODALITÉ
OUI AUX ALTERNATIVES
NON LE GCO N’EST PAS UTILE