Cartographié : toutes les routes du monde, par continent

Une carte réalisée par Adam Symington de PythonMaps révèle le réseau routier de notre planète par continent et qui s’étend sur 21 MILLIONS de kilomètres, dont 2,42 % se trouvent en France.

Source : MAILONLINE & VISUAL CAPITALIST


Du col du Grand Saint-Bernard en Italie à la North Coast 500 en Écosse, rien de tel que de prendre la route pour un road trip épique. Oui, défendre les mobilités douces, ne veut pas forcément dire que nous voulons l’éradication de la voiture. Nous souhaitons simplement une meilleure prise en considération des enjeux écologiques et de santé publique, stopper l’expansion du réseau routier sans fin dans un pays qui possède déjà l’un des réseaux les plus denses en rapport à sa superfine.

Mais vous êtes-vous déjà demandé combien de routes il y a sur toute la planète ?

Selon l’étude sur laquelle s’adosse cet article, la France se situe en dixième position avec 2,42 % du réseau mondial, juste derrière l’Allemagne avec 2,61 %. Ce sont les deux seuls états européens dans le top 10 dont les Etats-Unis occupe la première place avec le réseau kilométrique le plus vaste de 14,34 %.

Cartographié : toutes les routes du monde, par continent

Autrefois, on disait que tous les chemins menaient à Rome. Avec au moins 21 millions de kilomètres de routes à travers le monde, chaque continent et chaque pays possède son propre réseau de connexions entrecroisées, depuis les autoroutes principales jusqu’aux routes rurales.

Et il n’y a pas de meilleur moyen de voir l’ampleur et l’étendue des routes qu’en les visualisant. Adam Symington de PythonMaps a utilisé les données du Global Roads Inventory Project (GRIP) pour cartographier toutes les routes du monde, créant ainsi une représentation précise du besoin de connexion de l’humanité.

Pour aider à visualiser l’étendue des routes terrestres, Adam Symington de PythonMaps a créé une incroyable carte pour Visual Capitalist, montrant les routes du monde, par continent. @PythonMaps

Créer la feuille de route mondiale

La base de données GRIP a extrait des informations de diverses sources, notamment des gouvernements, des instituts de recherche, des ONG et des initiatives de crowdsourcing, pour créer un ensemble de données harmonisées d’informations routières géospatiales pour un article de 2018 intitulé « Modèles mondiaux des infrastructures routières actuelles et futures ».

Les chercheurs ont classé les routes en types à l’aide d’un système de classification de l’ONU, qui ont été visualisés en trois couleurs sur cette carte :

CatégorieDéfinitionCouleur
Routes principalesAutoroutes + routes principales entre et au sein des villes et villages. Points d’entrée et de sortie à plusieurs voies et limités.Blanc
Routes secondairesAccès pavé, à fort trafic, entre les quartiersJaune
Routes tertiairesAccès résidentiel pavé ou non pavé dans les quartiers ou les points d’intérêt ruraux.Rouge
Routes localesToutes les autres routes plus petites qui ne rentrent pas au-dessus et ne sont généralement pas traversantes.Rouge

Cette classification a permis d’examiner les relations entre les infrastructures routières, le développement, la richesse et la répartition de la population. Elle ne tient pas compte de l’ensemble du réseau routier d’un pays puisque la méthodologie ne prend pas en compte une partie des routes locales. Pour la France, par exemple, près des deux tiers des routes communales n’entre pas dans le champ des calculs.

Quel pays a la plus grande feuille de route ?

Avec près de 3 millions de kilomètres de routes, les États-Unis possèdent le plus grand réseau routier au monde, soit près du double de celui de la Chine (1,7 million de km) et trois fois de celui de l’Inde (1 million de km), les deux pays les plus peuplés du monde. La France se classe 10e.
à noter que la longueur du réseau routier français considérée dans l’étude représente 50 % du linéaire kilométrique dont le total est égale à 1 105 094 km (données 2021), selon le ministère des transports.

– voir le classement par pays : source.

À l’autre extrémité de l’échelle, le petit pays insulaire du Pacifique, Palaos, possède le plus petit réseau routier de la base de données, mesurant 18 kilomètres. Cependant, de nombreux territoires d’outre-mer disposent de réseaux encore plus petits, l’île Norfolk étant la plus petite de l’ensemble de données avec 10 km.

Cela dit, lorsque l’on ventile les réseaux routiers par type, les classements évoluent sensiblement.

La Chine surpasse les États-Unis avec près du double du nombre de routes principales (autoroutes + routes principales). Pendant ce temps, le Japon et le Canada se hissent dans le top 10 des plus grands réseaux routiers principaux, tandis que l’Inde chute au 8e rang, pendant que la France remonte à la 7e place.

– voir le classement par pays : source

En Afrique et en Australie, de vastes étendues n’ont aucune couleur grâce à de vastes zones sans route, comme les déserts.


« Quelque chose de similaire se produit en Europe, où les anciennes divisions de la guerre froide se manifestent en blanc, jaune et rouge », constate Visual Capitalist. @PythonMaps

La France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni brillent dans un mélange de blanc et de jaune, tandis que les anciens pays du bloc de l’Est mijotent davantage dans le rouge.

La France dispose d’infrastructures de transport particulièrement importantes. Entre 2013 et 2021, la longueur des routes est passée de 1 082 500 kilomètres à 1 105 100 kilomètres, soit une progression de 2,0 % en 8 ans.

SOURCE : Ministère des Transports

Que nous apprennent les réseaux routiers sur les pays ?

L’analyse de la base de données GRIP a révélé que « la longueur totale des routes dans un pays est fortement et positivement liée à sa superficie totale, à la densité de sa population humaine, à son produit intérieur brut et à son appartenance à l’OCDE ».

Cependant, de toutes les corrélations, la densité de population est peut-être la plus visible sur les instantanés d’une carte du monde plus grande, comme celle de l’Asie.

Le sous-continent indien et l’est de la Chine sont les deux régions les plus peuplées du monde, représentant près de 35 % de la population mondiale . Les régions les plus peuplées du pays, notamment en Chine, disposent de plus de routes, ce qui représente des villes et des centres urbains en pleine croissance.

Le contraire est visible en Afrique et en Australie, où de vastes éléments naturels tels que les déserts empêchent les établissements humains et où les routes disparaissent également de la visualisation.

La route est un maillon destructeur de la nature, MAIS ce n’est pas l’unique cause. On a besoin aussi de routes pour nous déplacer. Ce n’est ni blanc, ni noir.

BRUNO DALPRA POUR GCO NON MERCI

Feuilles de route et développement durable

L’impact environnemental du développement économique est également visible sur ces réseaux routiers. La construction de routes entraîne des émissions de gaz à effet de serre et un déplacement de la biodiversité.

En faisant correspondre les cartes routières avec des visualisations de l’environnement naturel comme cette carte forestière, nous pouvons voir à quel point les réserves naturelles vierges du monde sont encore intactes par l’humanité tout en étant en danger.

En Amérique du Sud, par exemple, la forêt amazonienne représente une grande partie du manque de couverture routière au Brésil.

Enfin, bien que la recherche du GRIP attribue la population et la richesse comme des corrélations clés avec le développement routier, d’autres facteurs économiques déterminent également l’expansion du réseau routier.

Les chercheurs estiment qu’il y aura 4 millions de kilomètres de routes supplémentaires sur la Terre d’ici 2050, même dans des hypothèses prudentes.

Dans l’équilibre sans fin entre développement durable et prospérité économique, l’élaboration de la feuille de route mondiale aura des effets d’entraînement dans les années à venir. Face aux défis climatiques et de santé publique, chercher à questionner notre rapport à la mobilité prend tout son sens. Il ne s’agit pas pour nous de vouloir éradiquer la voiture. Sur notre territoire, nous souhaitons simplement une meilleure prise en considération des enjeux écologiques dans l’élaboration des schémas de transport par la route, stopper l’expansion du réseau routier dit « inutile » et sortir de la dépendance à la voiture. C’est, entre autres, l’un des objectifs de la coalition nationale, La Déroute des Routes.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons, milite pour des mobilités douces et durables

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