Un moratoire pour dire stop aux projets routiers destructeurs !

Depuis janvier 2022, 47 collectifs en lutte contre des projets routiers se sont rassemblés au sein de la coalition La Déroute des routes. Nous unissons nos forces pour résister face à ces projets destructeurs qui nous enfermeraient toujours plus dans le modèle du tout routier.

55 projets routiers sont actuellement contestés, partout en France, par des collectifs citoyens et des associations. Nos calculs révèlent que le coût total de ces projets représenterait actuellement un gaspillage de 18 milliards d’argent public, engagés dans le fret routier et le bétonnage de terres agricoles et naturelles.

Nos collectifs se mobilisent pour demander que l’argent public soit utilisé par l’État pour engager de véritables politiques publiques de transports collectifs et doux et de transport de marchandises par le rail et le fluvial pour cesser la surenchère routière qui nous conduit droit dans le mur.

Pourquoi faut-il agir maintenant ?

La France s’est engagée dans la Stratégie Nationale Bas Carbone et à l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) en 2050. Ces stratégies impliquent de :

  • diviser par 2 la consommation d’espace sur la décennie qui arrive par rapport à la précédente. Hors les 55 projets contestés représentent actuellement 8 000 hectares d’artificialisation
  • diminuer de 40% nos émissions territoriales en 2030 par rapport à 1990. Mais les émissions de Gaz à Effet de Serre territoriales supplémentaires dues aux projets d’aménagement routiers prévus par l’État ne sont pas compatibles avec les objectifs fixés en la matière. Et la question du trafic induit n’est que rarement prise en compte dans les études d’impact.

L’État mène donc un double discours et un double jeu. D’un côté, il fixe des objectifs chiffrés pour réduire notre impact climatique et environnemental, de l’autre, il soutient financièrement et politiquement des dizaines de projets contestables et contestés au regard des enjeux écologiques, climatiques et sanitaires.

Il est encore temps de prendre un autre chemin, et de stopper la destruction des paysages et la course folle vers l’augmentation des pollutions et émissions de CO2. Le Pays de Galles l’a déjà fait, pourquoi pas nous ?

Les raisons de s’opposer à tous ces projets existent, elles sont simples, et elles sont nombreuses :

  • Construire des routes, c’est augmenter le trafic routier et l’étalement urbain. Un nouvel aménagement routier ne fait pas gagner de temps, au contraire. Les nouvelles routes induisent du trafic, et multiplient l’artificialisation des terres naturelles et agricoles en facilitant par exemple l’implantation de zones pavillonnaires ou logistiques. Aucune nouvelle route n’a jamais réduit les embouteillages, c’est un mensonge. Au contraire elle sera très vite saturée par de nouveaux bouchons.
  • Construire des routes, c’est augmenter les émissions de gaz à effet de serre, alors qu’il est urgent de les réduire pour lutter contre le changement climatique.
  • Construire des routes, c’est détruire des milliers d’hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers. C’est détruire des écosystèmes, des espèces protégées, et abîmer la biodiversité.
  • Construire des routes c’est gaspiller 18 milliard d’euros d’argent public, 18 milliards ! Imaginez tous les services publics qui pourraient être améliorés, créés. Plus de trains, plus d’écoles et de professeurs, des hôpitaux et des soignant-es traité-es correctement, plus de moyens pour la protection de l’enfance. De l’argent au service de l’intérêt général, non pas des intérêts privés des bétonneurs !
  • Construire des routes, c’est nous enfermer toujours plus dans un modèle tout voiture, insoutenable socialement comme écologiquement. L’essence, les voitures thermiques ou électriques, tout ce qui est nécessaire au transport routier, cela coûte aussi cher, très cher, à toutes les personnes qui ont besoin de se déplacer quotidiennement. La route n’est pas un moyen de transport accessible à tout le monde, et les nombreux projets d’autoroute à péage vont augmenter encore la facture des usagers. 
  • Construire des routes c’est augmenter la pollution chronique ou accidentelle liée à la circulation des personnes et des marchandises par la route. Les risques que ce mode de transports fait peser sur notre santé à toutes et tous, en polluant l’air que l’on respire, en menaçant les ressources en eau, et par le bruit infernal de la circulation, sont inacceptables !
    Nous, collectifs en lutte contre les projets, nous unissons nos forces pour lutter contre l’artificialisation à marche forcée de nos terres agricoles et naturelles, et pour engager la nécessaire sortie de route de tous les projets climaticides.

Nous demandons aux parlementaires de nous rejoindre et de soutenir les luttes, en s’engageant à soutenir à l’Assemblée Nationale et au Sénat la proposition d’un moratoire sur tous les projets routiers, dans l’attente de leur réexamen au regard des stratégies fixées par l’État et des enjeux climatiques, écologiques et sanitaires auxquels nous faisons face.

Nous demandons à Clément Beaune et Élisabeth Borne de faire preuve de bon sens, d’entendre et d’étudier cette proposition.

Ce que nous voulons, ce sont des mobilités choisies, et non subies, accessibles à toutes et tous ! – Soutenez, rejoignez nos luttes, demandez avec nous ce moratoire, pour mettre les routes en déroute !

Destinataire(s) : 
Clément Beaune, Ministre délégué chargé des Transports,
Elisabeth Borne, Première ministre de la République française

Un moratoire pour dire stop aux projets routiers destructeurs !