GCO : Les nouvelles règles sur la M35 et la signalétique en question
L’ouverture de l’autoroute A355 de contournement ouest de Strasbourg ne s’est pas du tout déroulée dans la sérénité pour Vinci Autoroutes. Même si officiellement tout est sous contrôle, en coulisse, c’est une toute autre histoire : bouchons dés les premiers jours, accidents, tromperie avec la signalétique, sont autant de mauvaises presses qui s’ajoute à la question juridique qui n’est pas terminée.
Le 23 décembre, l’Eurométropole de Strasbourg a mis en place de nouvelles règles de circulation sur la M35 (ex-A35) traversant l’agglomération strasbourgeoise. Les détracteurs à l’exécutif de la collectivité dont les deux présidentes adjointes sont écologistes, dénoncent une volonté à forcer les automobilistes à prendre le GCO pour aller plus vite. C’est un faux procès d’intention.
D’autres, questionnent celles et ceux qui militent pour la remise en place de l’indication « Strasbourg » en amont et avale du contournement, en direction de la M35 depuis l’A4 au nord et l’A35 au sud de Strasbourg, en pointant la contradiction avec les nouvelles règles sur la M35.
Y’a t il une contradiction à vouloir remettre « Strasbourg » sur la signalétique vers la M35 ?
Il n’y a pas de contradiction aux nouvelles règles de circulation mise en place sur la M35 au fait que les personnes qui se rendent dans Strasbourg par le nord depuis l’A4 ou A35 ou du sud depuis l’A352 ou A35, appartiennent au trafic pendulaire. Le GCO garde son rôle de contournement pour les personnes dont leur destination n’est pas Strasbourg. Quant à ceux qui veulent le prendre pour gagner Strasbourg via Ittenheim, libre à eux de payer le péage si cela leur fait plaisir.
L’importance du transit poids lourds redirigé vers le GCO
Le journal spécialisé L’ANTENNE destiné aux professions du Transport met en avant le « défi du grand transit » du « nouveau contournement de Strasbourg » en pointant l’objectif du concessionnaire « d’absorber 40 % du trafic local de poids lourds, par une interdiction voulue stricte de circulation du transit international sur l’ancienne autoroute longeant l’agglomération. »
40 % c’est beaucoup : que cache ce chiffre ?
Ici, ce journal spécialisé évoque une absorption du trafic camions en transit de l’ordre de 40 % du trafic poids lourd (PL) global. Or, la réalité locale du transit PL est estimée à un peu plus de 10 % de ce trafic global. Pour arriver à ces 40 %, l’État compte sur le trafic PL dont la destination est le port automne de Strasbourg, en les forçant à emprunter le contournement, puis une portion de l’A35 au sud avant de les pousser sur la M353 pour leur faire rejoindre la route du Rhin qui les amène au port. Soit un sacré détour pour éviter les « bouchons » de la M35.
Seulement, rien ne garantit que les transporteurs vont jouer le jeu dans la durée au regard des bouchons observés sur… le GCO : payer et faire plus de kilomètre sans gagner du temps, pas sûr que le pari Etat-Vinci tienne dans le temps, d’autant que l’itinéraire est « conseillé », mais il n’est pas obligatoire.
La rentabilité du contournement met les élus en porte-à-faux !
Deux idées de ferroutages viennent contrecarrer l’espoir de Vinci de gagner un milliard d’euros* en 15 ans d’exploitation de son autoroute (*source DNA).
Le premier projet est soutenu par notre collectif au travers d’une pétition où nous réclamons la mise sur rail des camions en transit qui ne font que traverser la région. Un projet qui peut se penser de manière européen et dont la volonté politique est centrale :
Réduire le trafic routier, notamment celui des poids lourds dans la plaine d’Alsace est possible en allégeant l’axe nord-sud et inversement, de son trafic de transit. Pour cela, la solution s’appelle le ferroutage.
Le deuxième projet est soutenu par la ville de Strasbourg et l’Eurométropole. Il consiste à mettre en place une navette ferroviaire au nord de l’Eurométropole pour créer une liaison avec le port autonome et ainsi retirer les camions du trafic routier local. Seulement ce projet se heurte à plusieurs contraintes et non des moindres : Vinci a besoin de ces camions pour maintenir une rentabilité suffisante pour son autoroute.
Nous l’évoquions dans cet article début novembre 2021 :
Le projet nécessite une étude de faisabilité, mais l’enjeu tant sur le trafic routier et la santé publique est immense. Quelques explications dans cet article :
Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables –