REME : la convalescence sera encore longue !

– mise à jour le mercredi 14 juin à 11h43

Six mois après son lancement (11 décembre 2022), le « RER strasbourgeois » fonctionne mieux, mais reste loin des promesses initiales. En effet, les débuts du REME – Réseau express métropolitain européen – premier « RER hors Paris », ont été calamiteux avec des annulations et des retards à la pelle. 

Neuf TER sur dix arrivent à l’heure depuis deux mois

Syndicats et direction de la SNCF partagent les mêmes chiffres. Aujourd’hui, 620 trains supplémentaires (ils devraient être 640 fin juin) circulent autour de Strasbourg, par rapport à l’offre précédant le REME. Sur les deux derniers mois, ces TER arrivent neuf fois sur dix à l’heure. La SNCF et la Région Grand Est ambitionnent de monter le curseur de la ponctualité à 95%.

Un démarrage raté par manque d’anticipation de la SNCF,
mais pas que…

Le « RER strasbourgeois » faisait partie de l’une des 10 solutions pour faire sauter les bouchons, prôné par notre collectif. Il était l’une des solutions alternatives au GCO. Même si l’autoroute de Vinci est en fonction, nous continuons à soutenir les dispositifs permettant d’offrir d’autres modes de déplacements aux citoyens, notamment aux pendulaires.

La SNCF en cause !

Le démarrage laborieux du REME a eu des conséquences. La défiance d’une partie des usagers séduits par l’idée et qui sont retournés à leur voiture et la défiance face aux changements individuels pourtant nécessaires pour sortir de l’idée du tout-voiture dans nos déplacements, notamment pendulaires.
Ce démarrage laborieux est en grande partie dû aux sous-investissements chroniques de la SNCF dans son réseau depuis quelques décennies déjà, à un manque d’anticipation, mais également à un manque de personnel (l’entreprise paie la suppression de près de 20 000 emplois en 8 ans et l’Est de la France n’y échappe pas).

L’Etat en cause !

En avril dernier, pour mémoire, le ministre délégué aux Transports avait dénoncé « un manque d’anticipation de la SNCF » sur le journal de midi de France 3 Alsace. Le ministre avait justement pointé la responsabilité de l’entreprise, en oubliant par ailleurs, celle de l’État. Le manque de moyens financiers sur le réseau TER au détriment des grandes lignes TGV est un fait. Aussi, ce n’est pas le plan d’investissement jusqu’en 2040 de 100 milliards d’euros annoncé en février par la première ministre pour le ferroviaire qui va rattraper les erreurs stratégiques de ce même État. Ce plan reste insuffisant pour rendre le train compétitif à devenir une vraie alternative au tout-voiture. Le fiasco du REME en est un exemple. Le démantèlement du fret ferroviaire en est un autre.

On peut se demander si finalement il n’y a pas une volonté de planter l’idée. Le raté au démarrage du RER strasbourgeois montre que : d’une part, la SNCF n’a pas anticipé et paie sa politique de plusieurs décennies à laisser tomber les petites lignes au profit du tout-TGV. De l’autre, un État qui a soutenu l’idée du tout-TGV et n’a pas donné les moyens financiers pour entretenir notre réseau ferré français vieillissant.

À l’arrivée, on lit dans la presse nationale : « À Strasbourg (Bas-Rhin), les premiers RER hors Île-de-France ont été expérimentés. Ils devraient bientôt être mis en place dans 10 autres grandes villes. Pour l’heure, les usagers, les élus et la SNCF y voient un raté, avec moins de trains aux heures de pointe qu’auparavant. »

Le REME reste une solution alternative pour réduire le trafic routier !

Malgré les difficultés rencontrées depuis sa mise en service, le RER strasbourgeois reste une solution à soutenir pour apporter une pluralité efficace dans nos modes de déplacements autour de Strasbourg. Ce sera juste plus long. En attendant, le département continu à faire de la route… Et ça, ça reste une mauvaise nouvelle.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables