La place de la voiture en ville : l’impérieux casse-tête !

Le problème est d’abord personnel. Seulement, pour sortir de la logique du tout-voiture il faut de la pédagogie. Les convaincus seuls, ne peuvent pas changer un mode sociétal construit depuis près d’un siècle autour de l’essor de la liberté individuelle au travers l’automobile. Pour s’en convaincre, nous avons aussi besoin d’élus qui comprennent que réduire la place de la voiture ne veut pas dire qu’elle doit être complètement éliminée. Il faut juste être en capacité de réorganiser l’espace public urbain tout en tenant compte des déplacements pendulaires dans lequel des alternatives à la voiture sont possibles si et seulement si on est capable d’être pédagogue. Il n’y aura pas de solutions pour tout le monde, mais si nous pouvons réduire une part des nuisances, on en réduit ses conséquences globales. C’est bon pour tout le monde. C’est bon pour notre planète.

La place de la voiture en ville : l’impossible remise en question ?

Aussi, pour remettre en cause la place de la voiture en ville, il convint de faire comprendre à l’opinion publique qu’il ne s’agit pas d’opposer les modes de déplacement les uns contre les autres. Chaque mode de déplacement doit trouver sa place et c’est encore plus vrai en ville.

En 2020, pour Caroom.fr, l’Ifop avait interrogé les Français et les habitants des grandes villes sur les actions prises pour limiter la place de la voiture : « Etude Caroom.fr : quelle place pour la voiture en ville ? » Parmi les sondés, deux échantillons : 1 017 personnes majeures résidant en France métropolitaine et 1 031 personnes habitants de métropoles (100 000 habitants et plus). La majorité soutient les mesures de restrictions de l’usage de l’automobile en ville. Les citadins sont prêtes, mais mécontents des stationnements et de la circulation.

« En ville, de 50 à 80 % de l’espace public est encore dédié à la voiture »

Les villes françaises sont en pleine mutation. Alors que la pollution de l’air tue 40 000 personnes par an en France, selon le dernier rapport de Santé Publique France, sorti en 2021, le vélo et les transports en commun redeviennent une priorité dans l’aménagement du territoire. 

Ces dernières années, les zones 30, la piétonnisation, les pistes cyclables, les zones à faible émission et les nouveaux transports en commun (téléphériques, tramways, métros, RER) n’ont cessé de se démultiplier dans les grandes villes en France. Pour autant, la place de la voiture reste prépondérante et sa remise en question reste un casse-tête pour les municipalités volontaristes à remettre sa place dans l’espace urbain.

Mathieu Chassignet, ingénieur expert des mobilités durables, travaille au quotidien avec des communes, départements et régions sur le déploiement de politiques vélos. Il fait le point avec ACTU.Fr sur ces mutations. Une interview à lire ici.

Sortir de la logique du tout-voiture est possible. Elle est même nécessaire au regard des enjeux climatiques face à nous. Une majorité des individus ne l’ont pas encore compris. On sait de quoi nous parlons au sein du collectif. S’opposer à une nouvelle route reste un combat incompréhensible pour un bon nombre de citoyens, par ailleurs conscient de plus en plus, malgré tout, des risques climatiques. Ils n’ont pas encore assimilé que le changement de comportement passe par une remise question d’eux-mêmes. Le faire, ce n’est pas pour autant perdre sa liberté individuelle.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables