Le GCO a été vendu sur des mensonges : à l’arrivée, c’est du gagnant-gagnant pour Vinci !

Il est bon de rappeler que le GCO a été vendu sur des mensonges. Sur le principe, le contournement devait permettre de résoudre un problème majeur concernant les déplacements dans la région strasbourgeoise : celui de la saturation, aux heures de pointe du matin et du soir, de la portion de l’A35 traversant l’agglomération de Strasbourg du nord au sud sur une vingtaine de kilomètres.
Ainsi, il a été présenté au grand public comme une solution pour décongestionner Strasbourg et faire baisser la pollution. Or, le but de l’autoroute n’est pas celui-là !

LE SAVIEZ-VOUS ? – Les vraies raisons du contournement de Strasbourg sont purement économiques et c’est l’Etat par l’intermédiaire de son préfet de l’époque, Jean-Luc Marc, sur le plateau de l’émission Dimanche en politique, le 21 octobre 2018 qui lève publiquement le voile, quelques semaines après le démarrage des travaux.

– on vous explique :

Un corridor européen gagnant-gagnant

Le 21 octobre 2018, lors de l’émission Dimanche en politique sur France 3 Alsace, consacrée au contournement Ouest de Strasbourg, Jean-Luc Marx, le préfet en fonction, explique ouvertement que le GCO a pour objectif de faciliter le transit international entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud (voir l’extrait vidéo ci-dessous). Il est l’un des deux maillons manquent sur cet axe. Ce que nous dénoncions déjà et traduit par cet article en 2017, à lire ici.

Aujourd’hui, le trafic de camions en transit estimé à 10 % du trafic poids lourd global traversant l’agglomération strasbourgeoise, soit environ 2 000 poids lourds, ce chiffre pourrait passer à 11 000 lorsque le dernier maillon du Bienwald, au niveau de la B9 allemande, va sauter…et il va sauter, maintenant que le GCO va ouvrir.

Dans tous les cas, l’Etat a offert un joli dédommagement de l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (17 janvier 2018). Pour Vinci, l’axe rhénan c’est du gagnant-gagnant puisque l’entreprise est maintenant présente des deux côtés du Rhin :

  • à Strasbourg, avec le péage du GCO à Ittenheim dont ARCOS à une concession pour 55 ans ;
  • sur l’A5 allemande entre Malsch (au sud de Karlsruhe) et Offenburg. Une concession de 30 ans, prise par la société Via Solutions Südwest détenue à 54 % par Vinci concessions (1).

Le piège Vinci que laisse faire le lobby du Transport

Dès que le chantier de l’A5 sera terminé, les camions de plus de 12 tonnes devront payer un droit de péage et c’est là qu’intervient le GCO :

  1. La prise de contrôle de l’axe rhénan :
    Pour éviter que les camions qui empruntent cet axe ne passent par l’Alsace, il fallait créer un goulot d’étranglement à hauteur de Strasbourg qui empêche les camions de changer de rive du Rhin. En contrôlant l’axe nord-sud, autant du côté alsacien que du côté badois, plus aucun camion ne peut relier le nord et le sud de l’Europe sans passer par une caisse estampillée « Vinci ».
    Ainsi, un groupe privé prendra le contrôle des flux routiers entre le nord et le sud de l’Europe et ceci est l’illustration d’un capitalisme écocide décomplexé – source Eurojournalist.eu
  2. L’augmentation du trafic camions par la France :
    Pour l’heure, sans la mise en place d’une écotaxe réellement dissuasive, les poids lourds circulant sur l’axe rhénan auront tendance à emprunter l’axe par l’A35 française grâce au GCO pour réduire le coût de la LKW-Maut. Le risque : voir déferler par l’Alsace des hordes de camions, transformant notre région en couloir à camions, avec toutes les nuisances que cela implique : pollution et détérioration plus rapide des routes.

Un jour, des hommes et des femmes auront à répondre des méfaits qu’ils ont causés à notre territoire, à une époque où d’autres choix étaient possibles.

un militant anti GCO

EN RESUME :


Vinci, en se plaçant de part et d’autre du Rhin au niveau de Strasbourg est certain de capitaliser ses investissements :

d’un côté, côté France, avec une concession de 55 ans avec le GCO géré par ARCOS, filiale de Vinci Autoroutes :

de l’autre, côté Allemand, avec une concession de 30 ans sur le tronçon de l’A5 entre Malsch (au sud de Karlsruhe) et Offenburg, géré par la société Via Solutions dont Vinci Concessions est actionnaire à 54 %.

C’est du GAGNANT-GAGNANT !


(1)  La société Via Solutions Südwest investit actuellement 350 millions d’euros dans l’aménagement de ce tronçon de l’A5, côté Allemand. Ainsi, en 30 ans, l’entreprise espère réaliser un chiffre d’affaires de 850 millions d’euros par les droits de péage. Un retour sur investissement qui va profiter à Vinci.

Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables