Routes : « Aller dans le mur, c’est un métier. »

La fermeture d’une portion de l’A13, vendredi 19 avril, repose la question de l’état des routes en France, titre un article du journal Le Monde.

La portion de l’A13 qui relie l’A86 à Vaucresson (Hauts-de-Seine), et la porte de Saint-Cloud à l’ouest de Paris, a été fermée, vendredi 19 avril, peu après minuit, et le restera jusqu’à nouvel ordre. Cette décision a été prise après la découverte d’une fissure en travers de la chaussée, profonde de 50 à 80 centimètres, selon les endroits, non loin du tunnel et du viaduc de Saint-Cloud.

La fermeture d’une portion de l’A13 repose la question de l’état des routes en France

Cet axe majeur de l’Ouest parisien a été fermé vendredi après la détection d’une fissure en travers de la chaussée. Depuis plusieurs années, le réseau routier s’est dégradé. Un choc d’investissement est nécessaire pour l’adapter au changement climatique… lire la suite

– REVUE DE PRESSE –

Cette découverte met un lumière une dégradation du réseau routier.
Un choc d’investissement est nécessaire pour l’adapter au changement climatique

« Aller dans le mur, c’est un métier. »

Mais que fait l’Etat ? Il continue d’investir massivement dans de nouvelles routes et a entrepris de transférer aux départements, voire aux régions ou aux métropoles, les voiries non concédées relevant à ce jour de sa compétence (articles 38 à 41 de la loi 3DS 2022-217 du 21 février 2022).
Avec ce transfert de compétences, l’Etat transfert également la charge de l’entretien du réseau existant non concédé à des collectivités dont les budgets d’entretien des routes qu’elles avaient déjà à leur charge, sont âprement discutés chaque année.
Et que font ces collectivités ? Au lieu de réviser leurs politiques en matière de mobilité, elles continuent d’investir dans le tout-routier et allouent des sommes conséquentes à la réalisation de nouvelles routes, souvent cofinancées avec l’État, et à l’agrandis-sement d’autres, dont l’utilité est discutée et est discutable.

La fermeture de l’A13, en raison des effets du changement climatique, a fait réagir Olivier Razemon, journaliste indépendant et auteur français, spécialisé dans l’actualité des transports dans plusieurs médias. Sur son profil X, il met en cause « un lobby puissant » qui agit dans l’ombre des institutions avec parfois même des collusions avec des personnalités politiques et « qui veut construire de nouvelles routes ». Il oppose ce fait à la dégradation du réseau routier existant en raison du dérèglement climatique et qui augmente le budget consacré aux travaux de réparation qui croient d’année en année. « Aller dans le mur, c’est un métier », conclut-il.

A quand une remise en question du tout-automobile ? Toutes ces nouvelles routes sont-elles vraiment nécessaire ? L’entretien du réseau existant n’est-il pas une feuille de route suffisamment pourvoyeuse d’emplois ?

Actuellement, la coalition La Déroute des Routes estime qu’il y a près de 20 milliards d’euros d’argent public alloués à de nouvelles routes. Remettre leur pertinence en question, c’est justement le but du moratoire qu’elle défend.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables