FRANCE : Pollution forte, amende colossale… Ah oui ? Et que fait-on des projets climaticides ?

Vendredi 10 juillet 2020, la France a été condamnée pour son inaction à mettre en oeuvre une politique cohérente afin de traiter la problématique de santé publique liée à la pollution de l’air. Nous en parlons ici.

Les mesures prises ci et là dans la plupart des grandes villes françaises, comme à Strasbourg avec la circulation différenciée lors des pics de pollution (Crit’Air), ou encore envisager d’interdire les véhicules diesel, ne sont pas suffisantes tant que la France ne prendra pas en considération l’ensemble des facteurs produisant des gaz à effet de serre. A lui seul, les transports sont la première cause d’émissions de gaz à effet de serre (28,5 % en 2014). Le transport routier est responsable à lui seul de 93 % des émissions de gaz à effet de serre de ce secteur !

La problématique n’est pas nouvelle. En octobre 2019, alors qu’elle était mise en demeure par plusieurs ONG sur la même question, la France a été condamnée par la Cour de justice de l’Union européenne, avec plusieurs autres pays européens, pour ses insuffisances en matière de réglementation à traiter la question de la pollution de l’air : « depuis dix ans, les émissions de dioxydes d’azote sont trop élevées dans l’Hexagone », déplorait la Cour.

« Pollution forte, amende colossale » titre les DNA du samedi 11 juillet 2020

POLLUTION DE L’AIR vs QUID DU GCO !

Et on fait quoi du GCO ?
Y’a pas comme un petit problème ?
Ou alors comme d’habitude c’est le péquin moyen qu’on va culpabiliser tout en laissant les industriels les transporteurs et tous les pollueurs protégés par l’Etat continuer comme si de rien n’était…

réagit Marie P. sur Facebook

Dans cette condamnation de la France pour son inaction à mettre en oeuvre une politique cohérente à traiter la pollution de l’air, on peut s’étonner de voir les médias être silencieux sur les projets dont la question climaticide se pose.
La politique environnementale de l’Etat est d’ailleurs à pointer du doigt dans les décisions à prendre en matière d’aménagement du territoire. Là où elle devrait être plus contraignant dans la validation de tel ou tel projet, le législateur simplifie les mesures environnementales pour favoriser les autorisations ouvrant droit à démarrer des travaux, alors qu’il devrait être plus contraignant dans les conséquences du projet vis-à-vis des risques climaticides.

Le contournement Ouest de Strasbourg est l’exemple malheureux qui fait tâche entre le discours politique d’Emmanuel Macron sur la question écologique et la réalité sur le terrain d’offrir à Vinci le GCO, en compensation de l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contre toute logique environnementale : sept avis négatifs émient contre le projet. Décider de ne pas valider le GCO aurait été un mauvais signal économique vis-à-vis des grands projets en prenant en compte l’aspect écologique. Une contradiction entre le devoir de la France à agir pour le climat et les raisons économiques au service de multinationales dont l’intérêt général s’arrête à bien traiter les actionnaires. Ici, dans le cas du contournement Ouest de Strasbourg, même si le PDG de Vinci tente de démontrer la virtuosité de son entreprise, les casseroles qu’elle traîne démontre le contraire. Ce n’est pas tant le fait qu’une entreprise cherche à gagner de l’argent qui est le problème, mais la manière dont elle agit pour y parvenir.

L’ASTREINTE N’EST PAS COLOSSALE VIS-A-VIS DU PRÉJUDICE !

54 millions d’euros à payer pour l’inaction depuis trois ans avec une astreinte de 10 millions d’euros par semestre… ce n’est pas une colossale amende vis-à-vis du préjudice. Dans cet intervalle temporel, l’État a permis le démarrage du GCO. D’autres projets autoroutiers sont cités dans la loi d’orientation des Mobilités publiée au Journal officiel le 26 décembre dernier, alors qu’ils sont des projets climaticides au regard des conséquences du trafic routier sur les émissions de gaz à effet de serre dont le transport est responsable. Le conseil d’État, dans sa sanction aurait pu (du) permettre la remise en question de projet tel que le GCO.

Le GCO sera une autoroute à camions ! Où est la solution ?

Les opposants au GCO ont souvent dénoncés les risques sur la qualité de l’air que ne résout pas l’autoroute de Vinci voulu par des élus locaux.