Le GCO, cette autoroute à péage au service… des actionnaires !

Un rapport sénatorial pointe la rentabilité élevée des autoroutes pour les sociétés concessionnaires, 15 ans après la privatisation. Les profits vont s’envoler en fin de concessions.

Le contournement Ouest de Strasbourg sera en service dans 18 mois selon un article récent paru dans la presse locale. L’autoroute à péage de Vinci, imposée par l’Etat contre toute logique environnementale, n’est pour autant pas encore validée complétement et pour cause : il reste encore un recours sur le fond devant le tribunal administratif de Strasbourg sur l’Autorisation environnementale unique, sésame qui a permis à ARCOS, filiale de Vinci Autoroute, de démarrer les travaux officiels en septembre 2018.

LE GCO, CETTE AUTOROUTE A PEAGE AU SERVIRCE… DES ACTIONNAIRES !

Un rapport sénatorial s’inquiète de l’envoler des profits en fin de concessions pour les exploitants sans réelle contrepartie justifiant « l’intérêt général ». Aussi, ce rapport pointe la rentabilité élevée des autoroutes pour les sociétés concessionnaires, 15 ans après la privatisation.

« … les exploitants des autoroutes se sont beaucoup enrichis 15 ans après la privatisation. Les sociétés ont versé 24 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires entre 2006 et 2019[…]. Au-delà de 2022, le montant des dividendes versés par les sociétés d’autoroute à leurs actionnaires pourrait atteindre 40 milliards d’euros, dont 32 milliards pour Vinci et Eiffage. »

Les sénateurs estiment qu’ils doivent être partagés plus équitablement avec l’État et les usagers.


Concernant le GCO, le contrat de concession signé entre l’Etat et Vinci en 2016, l’a été pour une durée surréaliste de 54 ans, le tout dans une opacité où il est très difficile d’avoir accès aux closes du contrat. Cela pose un double problème sur la transparence vis-à-vis des citoyens que nous sommes et l’irresponsabilité institutionnelle à offrir un contrat sur une aussi longue période.

Financement des Mobilités : doit-on renationaliser les autoroutes ?

La réponse est oui par principe ! Dans les faits, peut-être plus compliqué à mettre en oeuvre, mais nous sommes d’accord avec le rapport sénatorial sur le partage des dividendes avec l’État et les usagers. Selon nous, il est important de récupérer une partie des dividendes que génèrent les concessionnaires d’autoroutes afin de rediriger l’argent à financer les mobilités : RER strasbourgeois (pour ce qui concerne l’Eurométropole de Strasbourg), réflexion et développement des pistes cyclables, plan de cohérence multimodales, aide financière à rendre les transports en commun plus attractif, etc…

L’intérêt général tant mis en avant par les promoteurs de projets autoroutiers comme celui du contournement Ouest de Strasbourg, ne doit pas être à sens unique au service des concessionnaires. Il est temps d’arrêter de faire payer deux fois les contribuables : à la construction et à l’utilisation… ou du moins, que l’intérêt général des sociétés d’autoroute serve également l’intérêt des citoyens et non pas seulement celui des actionnaires.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables