Le flux routier : l’équation Strasbourg sous plusieurs angles

Ce jeudi 30 décembre, à 12h, vous étiez pas loin des 6 000 signataires. « BRAVO, on continue », indiquait la pétition dans sa dernière mise à jour.

Avec la mise en fonction de l’autoroute A355 de contournement ouest de Strasbourg (dit GCO ou COS), l’indication « Strasbourg » a disparu de la signalétique par les autoroutes A4 et A35 en direction de Strasbourg-centre, point de jonction avec la M35 (ex-A35 dans la traversée de l’agglomération strasbourgeoise). Est-ce une erreur ? Non, c’est un choix validé par l’Etat en 2018. Ainsi, depuis le 17 décembre 2021, pour accéder à Strasbourg, il faut emprunter l’A355 à péage. Du moins, ce sont les orientations indiqués sur les panneaux de signalisations. L’accès gratuit par l’A4 et A35 existe toujours, mais elle n’est plus signalée. Une « erreur volontaire » assumée par l’Etat : « les usagers n’auront qu’à s’adapter » a expliqué le préfète de région, Josiane Chevalier dans un communiqué.

« Rendez-nous Strasbourg… »

Pour les usagers de l’A35 (M35), cette nouvelle signalétique ne passent pas. Du côté des opposants, même son de cloche : il n’y a pas de raison de permettre à Vinci de racketter les automobilistes dont la destination est Strasbourg, alors qu’il existe un itinéraire gratuit. Ainsi, le 27 décembre, une pétition a été lancée :

Le retour de Strasbourg n’est pas et ne sera pas la cause des bouchons

A ceux qui opposeraient aux pétitionnaires de soutenir le retour des bouchons le matin et le soir sur la M35, dites-leur que l’A355 de contournement ouest n’a pas pour vocation de désengorger Strasbourg, tel il a été écrit dans les conclusions de l’enquête publique sur la Demande d’utilité publique (DUP) en 2006. Confirmé par l’ancien préfet Jean-Luc Marx lors d’une émission Dimanche en politique en octobre 2018, précisant que l’objectif du contournement était de faciliter le transit international entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud [1].

Il faut regarder l’équation sous plusieurs angles :

Si le GCO n’a pas pour vocation de désengorger Strasbourg, comment réduire les nuisances sur la M35 qui absorbe un trafic pendulaire important (domicile-travail et inversement) du lundi au vendredi ? L’équation à résoudre doit se regarder sous plusieurs angles :

  1. l’autoroute A355 concédée a été vendue aux alsaciens pour contourner Strasbourg et non pour s’y rendre. Pour corrigé l’arnaque, une pétition a été mise en place pour réclamer le retour de « Strasbourg sur la signalétique de l’A4 et A35 – le but de cette pétition ;
  2. le trafic de transit doit passer par le GCO, c’est sa vocation, tel qu’il a été soutenu par les élus favorables au contournement, à l’exception de laisser le choix aux automobilistes de prendre l’axe payant ou non. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui (voir le point 1) ;
  3. la problématique de réguler les flux routiers. Pour rappel, ce n’est pas l’objectif de l’A355 à péage. Pour réduire les bouchons, il faut traiter le mal à la racine, c’est-à-dire : s’attaquer à réduire le trafic routier. Or, sur ce point, nos dirigeants politiques à la Région comme au Département ont lourdement échoué à y répondre, arque boutés à rendre le GCO nécessaire. Aujourd’hui, il existe des solutions. Pour deux d’entre-elles, de lourd investissement sont nécessaire, mais ont le mérite de retirer du trafic routier, 40 % du trafic camions en amont de l’Eurométropole [2] [3].  

Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons, milite pour des mobilités douces et durables


— NOTE(S) —

  1. https://youtu.be/03Si8Nx_o7Q / note1 ↩︎
  2. Solution n°1 : Transférer de la route au rail par du ferroutage. Les camions en transit au passage de Strasbourg représente environ 2 000 poids lourds (PL). Une pétition existe : https://chng.it/mgWTBQj7F5 */ note2 ↩︎
  3. Solution n°2 : projet de navette ferroviaire entre le nord de l’Eurométropole et le port autonome de Strasbourg. Dans ce cas, c’est environ 4 000 camions qui peuvent être retirés du trafic routier. */ note3 ↩︎

* le hic ici, c’est que ces deux solutions de bon sens et de santé publique, viennent contrecarrer les plans de Vinci qui a besoin des camions pour rentabiliser son autoroute. L’entreprise, n’a que faire de l’intérêt général.