[revue de presse] Vinci et le financement du GCO

 

Alors que les associations ont eu du mal à se procurer les annexes du contrat de Concession signé avec Vinci, et que certaines dispositions concernant le financement sont restées secrètes, la presse nous dévoile une partie du montage financier envisagé par Vinci pour le GCO.

 

Olivier Claudon a publié le 4 mars 2016, dans les DNA, un article sur le financement du GCO par Vinci, intitulé : « Comment Vinci va financer le contournement de Strasbourg. »

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En voici des extraits :

« Arcos est officiellement la société concessionnaire à qui l’État a confié la réalisation et l’exploitation du GCO, pendant 54 ans à compter de la mise en service. Cette société a deux actionnaires détenant chacun 50 % du capital : Vinci Concessions, et SOC44. Cette dernière est une filiale à 100 % de Vinci Concessions. Elle est spécialisée dans les activités de holding. »

« Arcos a été créée avec un capital initial de 15 000 euros. Elle va mener la réalisation de l’autoroute qui représente un investissement de plus de 600 millions d’euros avec les frais financiers. Comment ? L’information réside dans l’annexe 18 du cahier des charges. Une annexe, qui traite du plan de financement, dont le contenu est considéré comme confidentiel par le ministère de l’Écologie et des transports, mais dont les DNA ont pu consulter le détail.

Il y est ainsi précisé que : « Les actionnaires apportent de manière inconditionnelle un montant de 263,9 millions d’euros réparti en 113,5 millions d’euros de capital social et 150,4 millions d’euros de prêt subordonné d’actionnaire ».

L’apport en capital social ouvre droit à des dividendes classiques (s’il y a des bénéfices). Quand à la dette subordonnée d’actionnaire, il s’agit d’un prêt remboursable sur la base des flux de trésorerie (cash sweep), à un taux d’intérêt de 9 %.

Le financement complémentaire pour arriver au montant total de l’investissement sera un crédit à terme de 368 millions d’euros sur 12 ans, au taux Euribor 1 mois ou Euribor 6 mois. La convention précise que ce crédit à terme pourra éventuellement faire l’objet d’un refinancement par un crédit de 30 ans.

L’établissement prêteur mentionné n’est autre que Vinci Finance international, une filiale qui fait office de financeur du groupe et qui est immatriculée en Belgique. En revanche, aucune information n’est donnée sur la façon dont les sociétés actionnaires d’Arcos et Vinci Finance international se financeront elles-mêmes en amont. Selon un porte-parole de Vinci, ce montage est transitoire en attendant la conclusion d’ici à l’été des négociations avec un pool bancaire. »

[…]

« Une fois les investissements réalisés, le groupe Vinci va confier l’exploitation de l’autoroute à une autre de ses filiales, Vinci Autoroutes. Il remboursera son investissement grâce aux péages qui font l’objet de plusieurs pages de formules mathématiques dans le cahier des charges de la concession »

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Un 2ème article paru le 12 mars 2016, vient préciser le sujet : « A355 : quelle rentabilité pour Vinci ? »

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Extraits :

« Selon le cahier des charges de la concession, publié le 30 janvier dernier, le groupe Vinci, concessionnaire de l’autoroute via sa filiale Arcos, table sur un taux de rentabilité interne (TRI) de référence de 9,72 %. Un niveau presque habituel dans le secteur des sociétés d’autoroute, mais qui suscite des critiques récurrentes, y compris de la part de la cour des comptes ou de l’autorité de la concurrence. Les sociétés d’autoroute le défendent en expliquant qu’à la fin du contrat de concession, elles remettent l’infrastructure à l’État à titre gratuit. »

[…]

« L’annexe 18 du contrat de concession, qui traite du financement, contient les prévisions de chiffre d’affaires annuel. Elles servent de référence à l’application de cette clause. Ce document est confidentiel mais les DNA ont pu le consulter. Il apparaît ainsi que Vinci table sur un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros en 2021 (la première année pleine), 45 M€ en 2022, 50 M€ en 2023, 55 M€ en 2024. Le seuil des 100 millions d’euros par an serait franchi, selon ces prévisions, en 2035. Cette même année, le chiffre d’affaires cumulé depuis la mise en service dépasserait le milliard d’euros. Les estimations font état du franchissement de la barre des 5 milliards d’euros cumulés autour de 2058. En matière de concession autoroutière, l’évolution du chiffre d’affaires est le produit à la fois de l’évolution du trafic, mais aussi des tarifs des péages.

Pour ce qui est des prévisions de trafic justement, Vinci annonce un trafic journalier moyen situé, après une période de plusieurs années de montée en puissance, entre 20 000 et 32 000 véhicules, selon les sections de l’autoroute. »

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