Fête des alternatives 2024 et la question des routes

Belle édition 2024 de la Fête des Alternatives à Sélestat, organisée par le Chaudron des alternatives. Trois conférence-débats étaient le fil rouge de cette journée parmi de nombreuses autres animations et stands.

« Une troisième édition réussie. »

DNA DU 6 MAI 2024 • REVUE DE PRESSE

Retour en images sur l’édition 2024 de la Fête des alternatives

Le programme proposé samedi par le collectif Le Chaudron des alternatives – ateliers, stands, conférences, concert le soir – était varié, suffisant pour susciter la curiosité et l’envie d’en savoir davantage, sous une forme le plus souvent ludique… lire la suite

– REVUE DE PRESSE –

Retour en images sur l’édition 2024 par le Chaudron : à voir sur leur site ici.

Trois conférence-débats dont la dernière de l’après-midi consacrée à la Déroute des routes, aux projets routiers alsaciens et à la politique des routes.

Dans l’après-midi, Bruno Dalpra, membre de GCO NON MERCI et représentant du collectif au sein de la coalition nationale La Déroute des routes, a participé à la dernière des conférences. Aux côtés de Marc Lagarde, membre du collectif Exa’Pousse (anciennement Eguisheim en Transition), et aussi membre de CADRes Colmar et environs, ils ont abordé la question du transport routier face aux enjeux politiques, notamment ceux de la mobilité que nous voulons. Le débat a été animé par Pascal Lacombe, membre du Chaudron des alternatives.

Après quelques généralités comme la centaine de projets d’infrastructures routières en France, dont une dizaine en Alsace et leur coût : près de 20 milliards d’euros d’argent public, la politique des mobilités liée au transport routier, par des exemples, a été le cœur des discussions.

« Une dizaine de projets routiers en Alsace ! »

En premier lieu, il a été question de la Rocade ouest de Colmar. Marc Lagarde a présenté le projet puis expliqué les raisons de l’opposition organisée autour du collectif RD83 Autres Voix. Comme bon nombre de projets routiers, le doublement de la RD 83 ne répond pas à l’impérieuse nécessité de réduire les nuisances que cause le trafic routier. Même si la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), porteuse du projet avec la Communauté de communes de Colmar, prévoit une voie cyclable, la remise en question du tout-automobile n’est pas la priorité.

En second exemple, Bruno Dalpra a pris le projet de la liaison routière A4-Lorentzen, en excusant au passage le collectif Kenn Strass Meh qui ne pouvait pas être représenté.

Dans les projets alsaciens, les échanges sont revenus plusieurs fois sur la cas du GCO. Bruno Dalpra a également évoqué le cas du contournement de Rothau ou encore celui de la liaison GCO-Entzheim qui a été l’occasion d’aborder l’aspect économique autour des routes avec le développement de zones logistiques et ou industrielles. Dans les exemples cités, il a été évoqué l’extension de la zone d’activités de Hatten (54 ha) dont des membres du Collectif Hatten Demain étaient présents -[1].


Marc Lagarde (à gauche) a longuement parlé du projet de la Rocade ouest de Colmar.
© 2024 DB

« Derrière les projets locaux, il y a d’énormes enjeux globaux »

Ça a été une excellente transition pour aborder l’aspect politique des routes et le manque de résilience des élus à remettre en question les projets, ainsi que du décalage entre les discours d’intention face aux enjeux climatiques et la réalité des faits sur le terrain. L’occasion de tacler l’attitude de la CeA et de son président, loin d’être un cas isolé. Souvent, les élus locaux, bousculés dans leur certitude, veulent réduire une lutte locale à un territoire précis. Si on n’est pas du coin, on n’a rien à dire et puis « on ne peut pas comprendre ». Or, le dénominateur commun à toutes ces luttes a des transversales communes. D’où la naissance de la coalition nationale La Déroute des routes en janvier 2022.

« Derrière les projets locaux, il y a d’énormes enjeux globaux », a expliqué Bruno Dalpra. Aussi, dans la dernière partie de la conférence, il a posé les bases d’une analyse et réflexion critique sur la politique des routes en France et dont l’Alsace a servi d’exemple à plusieurs reprises.

« La Déroute des routes défend un moratoire ! »

C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’avec la coalition, forte d’une soixantaine de collectifs dont GCO NON MERCI, un moratoire est porté sur tous les projets d’infrastructures routières. L’occasion d’un bref parallèle entre ce qui se passe dans le Tarn avec le projet de l’A69 combattu par le collectif La Voie Est Libre et ce que nous avons pu vivre avec le GCO, a conclut monsieur Dalpra avant un échange avec le public.


Un public attentif a assisté à la conférence-débat consacrée à la problématique autour des routes avec un échange riche en questions pénitentes, preuve de l’intérêt de l’assemblée autour des mobilités que nous voulons. © 2024 DB

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  1. La première conférence-débat de l’après-midi était consacrée à l’artificialisation des terres et aux conséquences locales que provoque le projet d’extension de la zone d’activité à Hatten de 54 hectares et de l’impact agricole qui remet en question la survie d’une exploitation engagée dans la biodynamie (la ferme Faust). / note1 ↩︎