VLIO : Répondre aux nuisances par une nouvelle route n’est pas la solution !

Le GCO ou la fuite vers les routes secondaires…

L’ouverture du contournement de Strasbourg relance la polémique sur la nécessité d’une nouvelle voie de liaison intercommunale à l’Ouest strasbourgeois. Deux maires font pression avec le soutien d’habitants de leur commune et des usagers des axes secondaires dans le Kochersberg. Seulement, le contexte face aux réchauffements climatiques oblige les collectivités à prendre des mesures où le tout-voiture n’est plus forcément le modèle par excellence dans nos déplacements. L’Eurométropole de Strasbourg temporise…

UN PEU D’HISTOIRE RECENTE :

Nous sommes le vendredi 29 juin 2018, le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg présidé par Robert Hermann adopte en séance plénière, la relance de la Voie de liaison intercommunale de l’Ouest strasbourgeois (VLIO), tel que le rapport le journaliste Olivier Claudon dans son article du 30 juin « Tout savoir sur la VLIO qui desservira les communes de l’Ouest de Strasbourg ». Ce jour-là, il ne s’est trouvé aucun des cent conseillers métropolitains pour s’opposer à la relance du projet. « Pas de vote contre, trois abstentions seulement[…]. Même la majorité des élus écologistes dont le vice-président Alain Jund ont voté pour la réalisation de cette nouvelle route. « Autant nous sommes contre le GCO, autant la VLIO a subi des évolutions positives et notables. Elle s‘accompagne d’une mobilisation importante des transports en commun dans l’ouest de l’agglomération » rapporte le journaliste des DNA.


Seulement, depuis, le calendrier a été quelque peu bouleversé :

• la validation du Contournement Ouest de Strasbourg et le démarrage des travaux à l’au-tomne 2018,

• la démission des élus écologistes de la majorité de l’Eurométropole de Strasbourg en octobre 2018,

• les regards focalisés sur l’avancement du GCO

• le changement de majorité en juin 2020 avec la défaite des successeurs de Roland Ries et de Robert Herrmann qui ne se représentaient pas et la victoire de l’écologiste Jeanne Barseghian à la maire de Strasbourg et la constitution d’une majorité citoyenne et écologiste à l’Eurométropole de Strasbourg début juillet 2020 avec une présidente, Pia Imbs maire de Holtzheim et deux vices présidentes, Jeanne Barseghian maire de Strasbourg et Danielle Dambach maire de Schiltigheim ;

Ainsi, le changement de majorité a entrainé une révision sur les priorités eurométropolitaines et la VLIO est remisée dans les cartons. Jugé non urgent, le nouvel exécutif veut se donner le temps avec l’arrivée annoncée du GCO et de diverses mesures autour des mobilités pour regarder l’évolution des comportements et surtout des flux routiers autour de l’agglomération strasbourgeoise. Sage réaction, mais qui ne plaît pas à tout le monde comme le montre la pression exercée par les deux maires des communes d’Eckbolsheim et Wolfisheim.

– retrouvez nos articles du dossier VLIO :
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE POUR « VLIO »

– la VLIO, une histoire agitée :
1973…2001… QUELQUES DATES CLES


Le courrier des lecteurs des DNA fait souvent réagir les gens et où la décision de l’Eurométropole de mettre le projet de la VLIO entre parenthèses, ne plaît pas :

Un regard plus personnel qui motive ce lecteur :

Extrait – « Le projet VLIO fait démarrer une de ses deux branches près de chez moi, il remonte vers la RD63 pour rejoindre la branche de Holtzheim ; je pourrais prendre mon vélo jusqu’à mon travail, je ne polluerai plus, mon passage ne troublera plus personne[…] »

VLIO pour sortir des bouchons ?

Robert R. de Holtzheim :

Extrait – « Je souhaite réagir à l’article paru dans les DNA du 4 novembre dernier sous la plume d’ “Alsace Nature”[…]

– que vous pouvez également retrouver dans cet article « VLIO : Alsace Nature expose ses observations » sur notre site >>

[…] Si l’on peut comprendre que la défense de l’environnement soit l’objectif de cette association, le peu de cas qu’elle fait de la réalité quotidienne de milliers de personnes me choque. En effet, les communes de Wolfisheim et d’Eckbolsheim notamment subissent quotidiennement la traversée de centaines de voitures (dont je fais partie à mon grand regret) qui créent une pollution importante[…].
Il est faux de dire que la VLIO est datée, elle n’a cessé d’évoluer au cours des années. Devant me rendre quotidiennement à Mittelhausbergen, je n’ai pas d’autre choix que de prendre la voiture.

La VLIO sans le GCO aurait été une réponse intéressante, mais l’Etat en imposant le contournement en septembre 2018, a changé la donne

Le tram, les pistes cyclables, le transport à la demande ne s’adressent qu’à une partie des usagers de la route. Les autres travailleurs sont royalement oubliés (méprisés ?) par la présidente de l’Eurométropole, Mme Imbs. Elle a décidé, avec un petit nombre d’élus de l’Eurométropole, de faire une pause quant à la réalisation de la VLIO[…]
Les dernières propositions qu’elle a faites aux élus de l’ouest (sens unique, stop, feux rouges) ne vont pas résoudre le problème mais coûter de l’argent public. Comment peut-on travailler en bonne intelligence sans concertation aucune sur un problème aussi fondamental ? Comble de l’ironie : la présidente a inscrit la voie de liaison dans le plan d’urbanisme soumis à enquête publique. À mon sens, il y a aujourd’hui un clivage au sein de l’Eurométropole entre la ville centre (Strasbourg) et les communes qui en font partie, clivage qui n’existait pas dans le passé. La récente manifestation des élus (du jamais vu) contre la position de la présidente Mme Imbs et largement soutenus par leur population le laisse entendre. La solution réside-t-elle dans le dépaysement des entreprises hors de toute l’agglomération strasbourgeoise, qui devient par ces engorgements de moins en moins attractive ? »

Le dossier présenté lors de l'enquête publique en 2014.

Le trafic routier reste la cause et le centre des actions à mener

Ce lecteur souligne deux points qui ne suscitent aucune remise en question : la saturation du trafic et la pollution. La cause, le trafic pendulaire du matin ou du soir qui génère une saturation des voies de circulation du réseau secondaire traversant les communes de l’ouest strasbourgeois provoquant une augmentation de la pollution de l’air, notamment celle due aux particules fines à cause du ralentissement des véhicules.

Comme pour le GCO, nous retrouvons les mêmes causes liées au trafic routier.

Comme le GCO, construire une nouvelle route pour y détourner le trafic routier des centres-villes de plusieurs villages de l’ouest strasbourgeois n’est pas la solution. Il faut s’attaquer à la cause et non la détourner. Pour autant, il est nécessaire de réfléchir vers quoi aller dans les choix à mettre en oeuvre. C’est ce que prône la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs.

Il FAUT REPENSER LA VLIO

« Le respect de la gouvernance démocratique d’une métropole comme la nôtre, dans toute sa richesse et sa complexité, exige de la tempérance. Avant de dépenser plusieurs millions d’euros dans un projet, il est indispensable que nous cherchions la meilleure solution possible. Or, force est de constater que la Voie de Liaison Intercommunale Ouest (VLIO), projet vieux de plusieurs décennies, n’a jamais réussi à convaincre assez pour se concrétiser. Les débats qu’elle suscite ne datent donc pas de la nouvelle équipe, qui n’est en place que depuis un peu plus d’un an.

Ces questionnements sont cependant renouvelés par un contexte différent. La construction d’un nouvel axe routier demande que soit bien pris en compte l’ensemble du maillage du territoire. Or, celui-ci évolue, avec d’un côté le Contournement de l’Ouest Strasbourgeois (COS), axe payant qui permet de contourner l’agglomération, et de l’autre la requalification de la M35, afin d’y faire plus de place aux mobilités douces. Dans ce cadre, la VLIO telle qu’elle a été pensée risquerait de subir une partie du trafic issue de la M35 et des automobilistes ne voulant pas emprunter les tronçons payants du COS. Il nous faut donc repenser ce projet, pour éviter toute concurrence entre ces différents axes. L’enjeu est de faire en sorte que le COS absorbe une partie des flux qui traversent les communes de l’ouest, ce qui implique de repenser leurs plans de circulation.

Il n’en reste pas moins que le quotidien des habitantes et habitants des communes de l’ouest ne doit plus être prisonnier des débats légitimes sur la VLIO. Il est donc temps d’agir, sans attendre la construction éventuelle de cette voie qui de toute façon ne serait pas opérationnelle avant plusieurs années. Ainsi, nous travaillons, avec les maires des communes concernées, différentes mesures qui ont l’avantage de pouvoir être mise en œuvre rapidement. Ces aménagements s’ajoutent par ailleurs à des transitions plus profondes de notre territoire. Outre le COS, il convient de rappeler l’ambition de notre politique de mobilité, que ce soit avec l’extension du tram, le déploiement du transport à la demande, ou encore la mise en place du Réseau Express Métropolitain.

Ainsi, pour améliorer la santé globale de notre bassin de vie, il nous faut agir avec détermination et pragmatisme, en conciliant des mesures de court terme et des transformations plus structurantes de nos mobilités. »

– source DNA, courrier des lecteurs du 26 novembre 2021
GCO, RETOURNEMENT DE VESTE, VLIO, C’EST VOUS QUI LE DITE

– pour Pia Imbs :
« LA VIVION… NE PEUT SE LIMITER A LA FAISABILITE OU NON D’UNE ROUTE »


Oui à une voie intermodale…
oui à une voie de liaison multimodale ouest sans voiture

vive la VLMO ! 👌🚍🚲

Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables