VLIO : deux maires passéistes, qui n’ont rien compris aux enjeux climatiques

Ils étaient déjà à la pointe des élus pros GCO, les voilà vent debout pour imposer la VLIO comme solution aux maux des voitures dans leur commune… les maires de Wolfisheim et Eckbolsheim ont organisé les bouchons dans leur bassin de vie ce jeudi 14 octobre 2021 !

Sans le contournement ouest de Strasbourg, l’utilité de la VLIO aurait pu être défendue. Aujourd’hui, dans le contexte avec le GCO et les obligations face aux urgences climatiques, l’Eurométropole a raison de temporiser pour trouver les meilleures alternatives et voir si elles interagissent sur le trafic routier.

À l’Ouest de l’Eurométropole de Strasbourg, le forcing de deux maires à vouloir la Voie de liaison intercommunale ouest (VLIO) pour désengorger leurs centres-villes, alors qu’avec le GCO, des aménagements prévus sur l’ouest, l’arrivée du tram ouest, le Flex’hop… le contexte autour du projet vieux de 40 ans a changé. La solution n’est plus de devoir construire une nouvelle route pensée au siècle dernier, mais de changer les habitudes des usagers autosolistes qui utilisent leur véhicule pour se rendre sur leur lieu de travail. Une situation déjà pointée par notre collectif dans l’opposition à l’autoroute de contournement Ouest de Strasbourg dont les travaux imposés par l’État en 2018 sont en cours d’achèvement, avec toutefois une mise en service bloqué par le tribunal administratif en juillet dernier (une épine dans le pied de Vinci, à suivre).

Pia Imbs, la présidente de l’Eurométropole, à France Bleu Alsace dit désapprouver l’action de filtrage des maires de Wolfisheim et d’Eckbolsheim de ce jeudi : « Il savent pertinemment que nous leur proposons à court terme déjà toute une série d’aménagements pour éviter les bouchons qu’ils subissent[…] Le projet n’est pas abandonné » poursuit-elle « Mais il est soumis au débat autour du développement de l’ouest de l’Eurométropole. Quel va être le trafic avec l’arrivée du GCO ? Et l’arrivée du tram ouest ? Avec les flex’hop qui se développent ? Il nous faut encore un temps d’observation. »

Elle a raison de temporiser.   

LE CONTEXTE A CHANGE,
LE PROJET DE VLIO DOIT EVOLUER VERS AUTRE CHOSE.

Le rapport à la voiture est un sujet conflictuel qui touche à des habitudes entretenues par le principe du tout-voiture. La saturation routière des deux communes est une réalité que n’est pas remise en question. Le trafic routier, notamment celui du trafic pendulaire le matin et le soir entraine des nuisances et des risques pour la sécurité des habitants. C’est un fait. Seulement, construire une nouvelle route est une fausse bonne idée.

Comme pour le GCO, les arguments des pros VLIO sont les mêmes par rapport à leur bassin de vie : vouloir détourner le trafic routier pour désengorger l’axe routier emprunté par le trafic pendulaire d’une partie des habitants du Kochersberg et ou venant de la D1004/A351 depuis Ittenheim et qui s’échappe

Le vrai problème que nous avions pointé à plusieurs reprises, sans pour autant faire infléchir l’Etat dans sa volonté d’imposer aux alsaciens le GCO, c’est l’augmentation du trafic routier en venant d’Ittenheim, sur l’axe Saverne-Strasbourg avec la mise ne service du GCO au niveau de l’échangeur du barreau de péage d’Ittenheim avec plus 14 000 véhicules / jour-semaine en plus des 25 000 estimés actuellement soit une un flux supplémentaire de 56 %.

echangeur ittenheim - D1004 / A351

Comme pour le GCO, les arguments des pros VLIO sont les mêmes par rapport à leur bassin de vie : vouloir détourner le trafic routier pour désengorger l’axe routier emprunté par le trafic pendulaire d’une partie des habitants du Kochersberg en provenance ou allant d’Oberhausbergen et ou venant de la D1004/A351.

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Dans la fronde qu’attise les deux maires, ils entretiennent l’idée auprès de leurs concitoyens qu’en déplaçant le problème, il va se régler. Ce qui est une fausse solution.

Dans le contexte d’aujourd’hui, la solution n’est plus de reprendre le projet de VLIO comme il a été décidé en 2019, sous la précédente mandature de l’Eurométropole pro GCO tourné vers un modèle passéiste de l’aménagement du territoire, d’un projet vieux de 40 ans.

Avec l’urgence climatique face à nous, il est impératif de revoir nos modes de déplace et de réduire le trafic routier. En agissant sur celui-ci, mécaniquement les nuisances que pointent les deux maires de Wolfisheim et Eckbolsheim vont se réduire. Pour cela, la nouvelle majorité à l’Eurométropole travaille à mettre en œuvre différents projets pouvant contribuer à faire baisser le trafic automobile comme ceux évoqué en introduction qui sont : des aménagements prévus sur l’ouest, l’arrivée du tram ouest, le renforcement du Flex’hop, auquel on peut ajouter le développement du Réseau express métropolitain (REM) ou encore la mise en place de la gratuité des transports pour les moins de 18 ans sur le territoire de la métropole.

OUI, IL Y A URGENCE,
MAIS PAS DE CONSTRUIRE UNE NOUVELLE ROUTE !

Alors oui, il y a des nuisances. Oui, il y a une saturation pendulaire des centres-villes de Wolfisheim et Eckbolsheim. Oui, il y a urgence. Non, la VLIO n’est pas la solution, du moins pas dans la configuration d’une nouvelle route. Comme pour le GCO, les responsables de votre bordel ambiant sont les majorités à la Région et au Département, aidé un temps par le mandat de Roland Ries et Robert Herrmann (2014-2020), un ensemble d’élus qui ont laissé empirer la situation depuis plusieurs décennies, arque-bouté à vouloir le GCO. Aujourd’hui, face aux enjeux écologiques et les obligations de devoir réduire la pollution de l’air pour combattre les risques liés au réchauffement climatique, vouloir la construction d’une nouvelle route sans la mise en place de mobilités douces et alternatives au tout-voiture (ce à quoi travaille l’Eurométropole), est criminelle.