Contournement de Châtenois : la CeA se dit prête à la médiation

Damien Fremont, conseiller d’Alsace, a réagi à l’annonce de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) qui se dit favorable à la médiation dans le dossier du contournement de Châtenois.

Pour mémoire, en mai dernier, le Tribunal administratif (TA) de Strasbourg avait pris la décision d’annuler l’Autorisation environnementale sans accorder de possibilité de régularisation de l’arrêté préfectoral sur les enjeux de biodiversité. Dans le même mouvement, concernant les enjeux sur la ressource en eau — le tracé choisi l’ayant été sur des zones humides de plus en plus rares — le TA avait ordonne la réalisation d’études supplémentaires.

Le 20 juillet, la Cour administrative d’appel (CAA) de Nancy avait décidé de ne pas décider tout de suite et de proposer une médiation aux deux parties.

« Nous n’avons jamais été fermés à la discussion[…], mais je vois mal à ce stade ce qui pourrait être négocié »,

avait lancé Me François Zind à la sortie de l’audience, le 20 juillet dernier. L’avocat d’Alsace Nature renvoyait la décision finale vers l’instance dirigeante de l’association.

A SUIVRE…

NOTRE REGARD :

Avec un peu moins d’une dizaine de projets routiers en Alsace, le département ne fait pas mieux que ses voisins. Il est loin d’être vertueux sur la sobriété qu’il devrait adopter face à aux enjeux (climat, énergie, social).

Ici, sur notre territoire, des projets en gestation ou en cours, tels que le contournement de Châtenois, mobilisent plusieurs dizaines de millions d’euros. Certes, dans ce cas, les travaux sont quasiment terminés. Oui, il y a une gabegie. Sauf qu’il y a des règles. A qui la faute ? Certes (sic), dans une perspective plus globale, nous sommes loin des grands projets autoroutiers. Cependant, mis bout à bout, ces chantiers à l’étude ou en phase de réalisation, représentent des milliards d’euros sur l’ensemble du territoire français. En revanche, en ce qui concerne le financement de la mobilité alternative au tout-routier (voitures et camions), comme le vélo, les transports en commun ou le TER, nous voyons rapidement le fossé qui existe.

Une politique des transports en trompe l’oeil

250 millions d’euros pour le vélo en 2023, 3 milliards pour le réseau ferroviaire, on est loin des 18 milliards identifiés par La Déroute des Routes sur la base d’un travail réalisé par Reporterre, pour les projets routiers. La réalité est pire puisque ces projets sont probablement plus proches de la centaine que des 55 identifiés.
Avec le plan Vélo annoncé en mai, l’Etat pourrait mettre jusqu’à 2 milliards d’euros d’ici à 2027. « Il semble qu’il y ait enfin un budget sérieux » avait-on lu de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB). Mais…
Le plan ferroviaire annoncé quelques mois plutôt, le 24 février, de 100 milliards jusqu’en 2040 avait suscité un accueil prudent de la part des ONG. Par exemple, le Réseau Action Climat (RAC) avait considéré ces annonces comme une « bonne nouvelle » tout en restant « prudente ». Mais…

De notre point de vue, ce sont des effets d’annonce.

La réalité des départements comme ici en Alsace :

Dans les faits, nous sommes encore loin de voir des politiques de transport prioriser réellement les mobilités douces. De nombreux départements, comme ici en Alsace, fourvoient les citoyens. Dans les discours, sous couvert « d’écologie », les élus parlent de « route multimodale » dans laquelle on y rattache une piste cyclable. Pour justifier leurs propos, ils évoquent la nécessité de « désenclaver le territoire » tout en devant soutenir le « développement économique »Blablabla… Une route reste une route. Quid des questions autour des moyens mis en œuvre pour réduire les nuisances dues au trafic routier (pollution, bruit, embouteillage). Quid de celles pour sortir les habitants de leur dépendance à l’automobile (qui tourne en rond). Tous ces aspects sont souvent mal ou pas traités.

Pour autre exemple : le projet de contournement de Rothau. Où est la sobriété et l’intérêt à préserver l’environnement quand la CeA, sous couvert d’une concertation, opte pour le tracé le plus long et le plus dommageable pour la nature ? Et quand on lit les arguments de M. Bierry (DNA 18 déc. 2022) : « un président de Département complètement à côté de ses pompes en matière de mobilités » écrit Bruno Dalpra dans son blog Médiapart.

Nous, au fond, d’un projet routier, ce que nous voudrions garder c’est :

  • l’itinéraire cyclable ;
  • la création de pôles de covoiturage, le soutenir ;
  • de réhabilité plutôt les petites lignes ferroviaires ;

En résumé, mettre tout en œuvre pour désenclaver un territoire autrement que par la construction d’une nouvelle route ou de son élargissement et d’arrêter de faire des contournements de contournement !


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables