« Taxe poids lourds : quinze ans de renoncement, ça suffit ! »
Dans une tribune adressée aux DNA, Jacques Fernique, sénateur du Bas-Rhin, Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg, et Loïc Minery, vice-président de Mulhouse Alsace Agglomération, estiment que le Grand Est « pourrait généraliser à terme le dispositif de contribution poids lourds qu’il nous faut sans tarder pour l’Alsace. »
DNA (ed.abonnés) – Extrait – « Depuis 15 ans, l’Alsace subit l’inévitable report de trafic évitant la taxe allemande : chaque jour, plus de 16 500 camions traversent Strasbourg. Dès 2005, l’amendement « Bur » ripostait par une taxe expérimentale que l’inaction politique enterrera. Le Grenelle de l’Environnement engendrait à l’unanimité en 2012 une éco-taxe et ses portiques : Ségolène Royal annulera sa mise en œuvre face aux bonnets rouges, privant notre pays de 4 milliards de recettes escomptées chaque année.
Libre à certains de se réjouir de ces renoncements en ressassant leurs formules contre « l’écologie punitive ». En attendant, ceux qui sont punis, ce sont les morts prématurés de la pollution, ce sont les transporteurs qui n’ont pas d’alternative ferroviaire sérieuse, qui n’auront pas les aides pour décarboner à temps leurs flottes, les investissements pour que soit organisée une logistique urbaine durable au moment où la Zone à faibles émissions va se mettre progressivement en place à Strasbourg, puis à Mulhouse selon la future loi Climat.
Il est donc plus que jamais temps d’agir pour décarboner les transports de marchandises en Alsace et à Strasbourg[…] »
En phase avec la tribune…
Notre collectif est en phase avec l’idée d’une écotaxe locale que nous avons réclamé à plusieurs reprises comme l’une des alternatives au Contournement Ouest de Strasbourg (GCO) qui reste une mauvaise idée à de vrais problèmes. Le but étant de contrer la taxe allemande, comme le rappel les trois élus écologistes dans leur tribune.
Oui à une écotaxe… oui au développement d’un transport en commun plus attractif, plus pratique, … Mais et ce n’est pas faute d’avoir tenté d’alerter l’opinion publique, la question du trafic routier reste entière. Elle reste entière à Strasbourg car le GCO –qui doit entrer en service d’ici début 2022– ne règle rien, hormis de faciliter encore plus le transport routier et favoriser un couloir à camions néfaste à la pollution de l’air (48 000 décès prématurés par an en France).
Réduire le trafic camions sans pénaliser le transport local
Il y a urgence à agir. La nouvelle Collectivité d’Européenne d’Alsace (CEA) a les moyens de le faire. Elle est compétente à la mise en oeuvre d’une taxe poids lourds sur notre territoire, mais doit également veiller à lever les doutes et inquiétudes qu’elle fait naitre chez les transporteurs locaux qui assurent la desserte locale et les accompagner à réduire leur empreinte carbone en concertation avec les autres collectivités et organismes dédiés.