Les grands projets routiers : une légitimité contestée. Déchiffrage par le prisme des enjeux de la mobilité

Les projets routiers sont contestés pour leur impact environnemental et le peu de bénéfices qu’ils apportent aux enjeux de mobilités. Des moyens considérables sont pourtant mis en œuvre pour les mener à bien alors qu’ils pourraient être déployés pour améliorer les mobilités sobres et bas carbone comme le train, le vélo et la marche. En outre, les initiatives prises dans certains territoires laissent penser que la tendance pourrait s’inverser.

BL évolution

— source : BL évolution « les grands projets routiers une légitimite contestée… des enjeux de la mobilité »

Autoroute A69, contournement de Rouen, de Strasbourg, autoroute du Trièves, anneau des sciences à Lyon… La contestation des projets routiers autrefois limitée à une opposition locale a gagné une considération nationale. Par la multiplication des échelles et la diversité des domaines impactés (social, économique, écologique, emploi, santé…), nous ne pouvons pas nous faire un avis sur leur légitimité dès le premier coup d’œil.

Par rapport aux enjeux de mobilité qu’ils entendent solutionner, on peut se demander si ces projets sont les solutions les plus pertinentes aux problèmes présentés. Pour y répondre, on peut distinguer deux types de projets qui répondent à des enjeux en partie distincts : les contournements d’agglomération et les autoroutes entre deux aires urbaines.

BL évolution évoque différents points :

  • LES CONTOURNEMENTS ROUTIERS SONT DÉPASSÉS PAR L’INDUCTION DU TRAFIC
  • LES VOIES RAPIDES RENDENT ACCEPTABLES LES DÉPLACEMENTS SUR DES DISTANCES DE PLUS EN PLUS LONGUES
  • LA ROUTE ET LE RAIL, DES MODES EN CONCURRENCE PLUS QU’EN SYNERGIE
  • LA FRANCE POURSUIT DES PROJETS INCOMPATIBLES AVEC SES OBJECTIFS DE RÉDUCTION DES GAZ À EFFET DE SERRE
  • LES ALTERNATIVES S’INSCRIVENT DANS UNE VISION POLITIQUE TOURNÉE VERS LA SOBRIÉTÉ ET LA PROXIMITÉ

Pour se détacher de cette logique de continuité tendancielle, supposant de continuer à réaliser des projets solutionnant des problèmes auto-créés, on peut se projeter à plus long terme et s’interroger sur l’approche globale et systémique des enjeux. Comment ces projets s’inscrivent en cohérence dans chacun des scénarios “Transition 2050, ADEME” ? [9] Les projets routiers sont principalement au programme des scénarios 3 et 4 et s’accompagnent entre autres de mesures pour décarboner l’automobile : investissements importants dans le développement de la voiture électrique et dans la production d’énergie décarbonée. C’est en portant un regard critique et comparatif sur l’ensemble des mesures prévues dans chaque scénario que l’on peut juger la légitimité de chaque projet.

Les scénarios 1 et 2 s’appuient sur la “sobriété” et la “baisse de la demande de mobilité”, remettant en cause le besoin de se déplacer sur toujours plus de distance, avec par exemple -17% de km parcourus par an et par personne dans le scénario 2 : “La mobilité s’oriente vers plus de proximité avec le développement des trains du quotidien, des vélos cargos, mini-voitures et autres. Dans le transport de marchandises, réduction des volumes et des distances parcourues avec une part du ferroviaire et du fluvial qui fait plus que doubler”.

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  • AUJOURD’HUI DE NOMBREUX TERRITOIRES ABANDONNENT LEURS PROJETS D’INFRASTRUCTURES POUR INVESTIR DANS LES MOBILITÉS LOCALES

Certains décideurs publics font aujourd’hui le choix de renoncer ou de stopper l’avancement de projets routiers. Parmi les raisons, l’objectif national d’atteindre zéro artificialisation nette en 2050 (le ZAN), clairement énoncé de la loi Climat et Résilience promulguée en août 2021. Celui-ci implique notamment de reconsidérer la viabilité des projets routiers pour ce qu’ils sont et ce qu’ils entraînent en termes d’étalement urbain et d’artificialisation.

Il y a quelques exemples qu’évoque BL évolution. Pour autant, ils sont encore trop peu nombreux ces projets routiers abandonnés.

Les projets routiers sont contestés pour leur impact environnemental et le peu de bénéfices qu’ils apportent aux enjeux de mobilités. Des moyens considérables sont pourtant mis en œuvre pour les mener à bien alors qu’ils pourraient être déployés pour améliorer les mobilités sobres et bas carbone comme le train, le vélo et la marche. En outre, les initiatives prises dans certains territoires laissent penser que la tendance pourrait s’inverser.

Il y a en France encore trop de projets routiers : les grands projets d’autoroutes sont l’arbre qui cache la forêt. La Déroute des routes dénombre au moins une centaine de projets. La coalition réclame un moratoire.

Lire l’intégralité de l’article de BL évolution ici.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables