3% en moyenne pour 2024, les sociétés d’autoroutes parlent de 6% pour 2025 !

Les exploitants d’autoroutes privée s’inquiètent que les clients potentiels empruntent beaucoup (trop) le réseau des voies rapides publiques.

Pendant près de deux décennies, nous nous sommes battus contre la réalisation du GCO qui est devenu le COS. Une de nos alertes portait sur le caractère payant du contournement. Un aspect du projet dont les promoteurs se sont bien gardés de le mettre en avant, si bien qu’une partie de l’opinion publique pensait qu’elle était une invention des opposants. A l’ouverture, mi-décembre 2021, les usagers de l’A35 ayant Strasbourg et sa périphérie comme destination ont découvert l’arnaque : devoir payer pour rejoindre la capitale alsacienne, et, qui plus est, « plus cher » aux heures de pointe.
Sur le plan national, « 24 km » d’autoroutes concédées ça ne représente qu’une infime portion du total français, d’autant que l’Alsace est l’un territoire de l’hexagone où les usagers de la route sont épargnés. En effet, l’autoroute A35 qui traverse la région est gratuite. Mais pour combien de temps encore ?

UNE HAUSSE INFERIEURE A 3% ET APRES ?

La hausse annuelle des péages d’autoroutes sera « inférieure à 3% » en 2024, a assuré le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, mercredi 29 novembre sur RMC. Il s’exprimait sur fond de polémique avec les sociétés concessionnaires qui dénoncent la création d’une nouvelle taxe sur les gestionnaires d’autoroute de l’ordre de 4,6%, prévue dans le budget 2024.

Le président de Vinci Autoroutes, Pierre Coppey, avait estimé que son groupe, « inévitablement », devrait répercuter cette taxe avec une hausse de tarifs de l’ordre de 5%. « C’est non », lui a répondu le ministre délégué. C’est l’Etat qui à la fin, prend un texte juridique qui valide cette évolution des péages ». Une hausse est appliquée chaque année, le 1er février. Cette année, elle avait été de 4,75% en moyenne, en raison de la forte inflation.

FRANCEINFO AVEC L’AFP — 29 NOVEMBRE 2023

Pour illustrer la « solution » qui n’en est pas vraiment une selon la publi-reportage du JT de France 2 de 13h du 29 novembre : zoom sur les autoroutes sans péages ➔


DES AUTOROUTES CONCEDEES AU SERVICE DE…

L’Etat a beau faire croire qu’il a la main, la réalité est qu’il s’est tiré deux balles dans le pied : la première avec la privatisation d’une partie du réseau autoroutier français en 2005 et l’autre, en 2015, lors de l’accord signé avec les exploitants d’autoroutes prévoyant entre autres une augmentation des tarifs jusqu’en 2023. La même année, un rapport sénatorial pointait la rentabilité élevée des autoroutes pour les sociétés concessionnaires.

Aujourd’hui, les exploitants d’autoroutes privées s’inquiètent que les clients potentiels empruntent beaucoup (trop) le réseau des voies rapides publiques.
En Alsace, deux ans après l’ouverture de l’A355, Vinci Autoroutes peine à atteindre ses objectifs de moitié par rapport à ses prévisions. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir pointé l’inutilité du projet ne répondant pas aux problèmes générés par l’A35 dans la traversée de Strasbourg. Pire, l’histoire se répète avec celui de l’A69 entre Castres et Toulouse. Pour le GCO, qui va payer le manque à gagner d’une concession signée pour… 54 ans ? !!


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables