VITE DIT – Une loi d’orientation des mobilités (LOM) au service de qui ?

Elisabeth Borne, ministre des Transports, a présenté ce lundi 26 novembre 2018, le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) en Conseil des Ministres. A lire ici.

Ce projet d’orientation est conçu pour vous faire abandonner la voiture avec… 7 projets autoroutiers maintenus : le grand contournement ouest de Strasbourg (GCO), le contournement Est de Rouen (A133_A134), les axes Rouen-Orléans (A154), Toulouse-Castres (A69), la Route Centre Europe Atlantique (RCEA – A79), le contournement d’Arles (A54) et une désaturation de l’A31 en Lorraine (A31bis).

DEUX QUESTIONNEMENTS :

L’Etat prévoir d’investir 13,4 milliards d’euros – En reportant la mise en application de la vignette poids lourd destinée à financer la transition écologique dans le domaine du transport et l’entretien des routes, le gouvernement se prive d’un financement en signe d’apaisement à destination des transporteurs, qui n’ont pas rejoint le mouvement des “gilets jaunes”. Pourtant, comme dans beaucoup de pays voisins (Suisse, Allemagne), elle aurait permis de taxer les camions étrangers (les directives européennes interdisant un traitement différent pour les camions des différents pays) – dans ce cas, qui va financer ? avec quel financement réel le gouvernement va-t-il assurer ses orientations ? Ouvrir de nouvelles concessions pour atteindre leurs objectifs ? mais les objectifs de qui ? de Vinci et consorts ?

Comment le gouvernement peut-il promouvoir une loi « mobilité » tout en soutenant des projets autoroutiers à concession et donc à péage, tout en sachant que le prix des péages va exploser en 2019 et les années suivantes et de fait, pénaliser encore un peu plus les ménages français ?

AUCUNE COHÉRENCE

Même si le projet de loi peut susciter des espoirs à voir des alternatives au tout-voiture mises en oeuvre, l’une des clés de la réussite de ces espoirs résultent dans la capacité à les financer. Or, les orientations présentées manquent de cohérence. Il y a des incertitudes à voir les collectivités mettre en oeuvre une politique modale quand on connaît les difficultés qu’elles rencontrent à avoir les dotations de l’État qui leur sont dues. On peut même légitimer s’interroger sur la réelle volonté à sortir de la logique du tout-voiture. Les énergies fossiles vont aller en se raréfiant avec comme conséquence mécanique logique : une augmentation des prix. Qui va s’enrichir ? Qui va s’appauvrir ? Nous avons notre petite idée.