Octobre 2023 : La qualité de l’air reste mauvaise à Strasbourg

« La qualité de l’air s’améliore, mais reste mauvaise à Strasbourg », titre un article de France 3 Alsace paru le vendredi 13 octobre. En clair, même si la qualité de l’air s’améliore sur le territoire français (selon un rapport du CITEPA rendu publique le 3 octobre dernier), Strasbourg reste parmi les 10 villes les plus polluées de France.

« Mais alors, il sert à quoi le GCO ? »

La santé publique est l’un des enjeux que nous mettons souvent en avant lorsqu’il s’agit de défendre l’idée de remettre en question la logique du tout-routier face aux enjeux écologiques.

Dans son rapport du vendredi 13 octobre, Atmo Grand Est annonce que « les conditions météorologiques sont de nouveau estivales (soleil et températures élevées) sur une grande partie de la région et elles favorisent la formation d’ozone dont la concentration maximale augmentera par rapport à la veille. L’indice de la qualité de l’air sera moyen en région Grand Est, localement dégradé dans le Haut-Rhin. »

Pour Thomas Bourdrel, radiologue et fondateur de l’association Strasbourg Respire, la situation de l’Eurométropole reste préoccupante. Il regrette que « l’Eurométropole reste toujours parmi les plus mauvais élèves de France ».

Selon lui — en se basant sur ce que France 3 rapporte — si la chaleur y est pour quelque chose dans la dégradation de la qualité de l’air, nos actions ont leur part de responsabilité aussi. Le médecin est catégorique : « Nous, dans l’Eurométropole de Strasbourg, on est toujours dans les dix plus mauvais élèves, on fait partie des villes les plus polluées de France. Strasbourg est dans une cuvette, comme toute la plaine d’Alsace. On n’y a pas le vent nécessaire pour chasser les polluants, comme à Marseille. »

Le GCO n’a rien changé sur le trafic pendulaire. Nous l’avions dit. Les élus en faveur du contournement sont coupables des conséquences sur la santé publique.

« Le GCO a créé de nouvelles nuisances.
Il avait été vendu pour les réduire. On nous aurait menti ? »

Souvenez-vous. En 2018, dans la dernière ligne droite avant le démarrage des travaux, à l’époque où nous tentions de faire entendre raison aux élus sur l’inutilité du GCO comme solution pour résoudre de vrais problèmes qui était les « bouchons » et la « pollution », Strasbourg Respire pointait déjà les conséquences du trafic routier dans la dégradation de la qualité de l’air sur l’agglomération strasbourgeoise.

En novembre 2018, Thierry Reeb, cardiologue et spécialiste des impacts de la pollution sur la santé, apportait un regard scientifique sur le sujet : le GCO nuirait à la santé des alsaciens. Il augmenterait la pollution est aurait des impacts sur la santé des strasbourgeois et des habitants des villages proches du GCO.

Voici l’intervention de Thierry Reeb, cardiologue et spécialiste des impacts de la pollution sur la santé.

Aujourd’hui, même si nous pouvons avoir des divergences sur certaines des préconisations de Strasbourg Respire, ce que nous constatons avec amertume, c’est qu’une fois encore, nous avions raison : même si la qualité de l’air s’améliore, ce n’est pas grâce au GCO. Pire, et nous l’avions dit également : l’autoroute de Vinci a créé de nouvelles nuisances chez les riverains. En mars 2023,, une étude commandée par quatre communes, Duppigheim, Ernolsheim, Kolbsheim et Duttlenheim a été rendue publique. Elle montre que qualité de l’air s’est dégradée depuis l’entrée en service de l’A355. Pire : la qualité de l’air ne s’est pas améliorée dans le même temps à Strasbourg.

« 5 ans après, bis repetita »

Dans le sud-ouest de la France, l’Etat veut imposer une autoroute (l’A69 Castres-Toulouse) contre toute logique environnementale (les compensations sont un leurre) et surtout : gagner même pas 15 minutes sur le trajet Castres-Toulouse alors qu’il existe déjà une route nationale (RN126) qui pourrait être repensée et qu’une ligne ferroviaire existe également. Elle ne demande qu’à être optimisée.

Chaque jour qui s’écoule, le GCO démontre son inutilité. Les bouchons persistent et la qualité de l’air demeure mauvaise. En France, les émissions de gaz à effet de serre on même augmenté en 2022, selon le rapport 2023 du Haut conseil au Climat (CCH).


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables