GCO : Artificialisation des sols vs Remembrement, l’agriculture intensive grande gagnante !

« Avec le GCO, 128 agriculteurs ont perdu des terres agricoles. Les pertes seront réparties entre 500 exploitants dans le cadre d’un réaménagement de parcelles. »

article Rue89 Strasbourg – octobre 2019

Le remembrement lié à la perte de terres agricoles, nous l’avons évoqué en novembre 2020.

L’agriculture intensive
grande gagnante du remembrement dû au GCO

L’autoroute de contournement ouest de Strasbourg s’accompagne d’une mesure de remembrement agricole afin de redistribuer des parcelles à la centaine de propriétaire impactée par le GCO. Plus de 11 000 hectares sont concernés.

Le remembrement consiste en une réorganisation foncière par une redistribution des parcelles. Il s’agit le plus souvent d’un remembrement rural, qui a pour but la constitution d’exploitations agricoles d’un seul tenant sur de plus grandes parcelles afin de faciliter l’exploitation des terressource Wikipédia

Le remembrement est un aspect du dossier, les compensations en sont une autre.

Alors que Vinci tente de convaincre l’opinion publique de sa bonne foi en matière d’environnement, les experts du Conseil national de la protection de la nature (CNPN) et l’Autorité environnementale (Ae), n’ont pas le même enthousiasme puisqu’ils ont à nouveau pointé les insuffisances du dossier sur les mesures compensatoires (novembre 2021 ; janvier 2022) que doit refaire ARCOS, le concessionnaire de l’A355 de contournement ouest de Strasbourg (GCO), suite à l’ordonnance du tribunal administratif de Strasbourg du 20 juillet 2021.

Jugée insuffisante, Vinci communique comme si tout était normal et mettent en avant les 1 260 hectares alloués aux compensations. Seulement, l’entreprise ment puisque sur cet espace, 1 000 ha concernent des mesures “hamster” (dont 714 ha sont des mesures temporaires sur 10 ans).

Le remembrement : la main mise de la FDSEA

D’abord opposée au projet, la FDSEA (syndicat agricole majoritaire dans le Département) a obtenu de Vinci des compensations financières suffisantes. Le syndicat c’est ensuite couché pour laisser le géant du BTP organiser le massacre de quelque 400 hectares de terres et forêts. Le tout, avec la bénédiction d’élus favorables à l’autoroute. Dans le jeu des compensations, l’organisation d’un remembrement de plus de 11 250 hectares a été organisé. Ainsi, la réorganisation foncière prévue, permet de limiter la perte de surface par une redistribution des parcelles.

« Avec le GCO, 128 agriculteurs ont perdu des terres agricoles. Les pertes seront réparties entre 500 exploitants dans le cadre d’un réaménagement de parcelles. »

Seulement, dans cette redistribution, le syndicat agricole majoritaire, permet à l’agriculture intensive de sortir renforcée. Dominant les instances décisionnelles comme les commissions communales et départementales, plusieurs exploitants se disent victimes de cette mainmise syndicale, comme le révèle Rue89 Strasbourg :

L’artificialisation des sols

L’artificialisation des sols, leur dégradation, notamment par du remembrement qui fragilise les petites exploitations… Les terres agricoles subissent des « attaques » nombreuses en France, à l’exemple des conséquences du GCO. Dans un rapport, Terre de Liens alerte des risques qui pourraient amener à les faire disparaître.

L’artérialisation des sols qu’entraine les projets d’infrastructure et de logistiques, poussent également à la densification de communes proches. Ainsi, des myriades de pavillons individuels sont construits chaque année et dévorent les espaces naturels. Pour préserver le climat et la biodiversité, des alternatives aux maisons neuves existent : utiliser les logements vacants, promouvoir les habitats collectifs… Reporterre a mené l’enquête ;


(1) Sur les 1 260 ha de « compensations » avancés, 1 000 ha concernent des mesures “hamster” (dont 714 ha sont des mesures temporaires sur 10 ans), c’est-à-dire que ces surfaces restent des champs dont certains vont contenir des cultures favorables au hamster. Pour les impacts temporaires, il s’agit de 186 ha de cultures favorables (céréales, luzerne, légumineuses d’hiver), soit 26 % des 714 ha engagés. Les 714 ha représentent l’enveloppe sur laquelle s’appliquent les cultures favorables, mais l’essentiel (714 – 186 = 528 ha) reste en cultures normales.


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