GCO : l’Autorité environnementale étrille Vinci

Et de 9 !

Contournement ouest de Strasbourg:
l’Autorité environnementale étrille Vinci !!

L’AUTORITÉ ENVIRONNEMENTALE (AE) A PUBLIÉ LUNDI UN NOUVEL AVIS TRÈS CRITIQUE SUR LA SECONDE ÉTUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL PRÉSENTÉE PAR VINCI À PROPOS DU NOUVEAU CONTOURNEMENT AUTOROUTIER DE STRASBOURG, DÉJÀ MIS EN SERVICE.

Cette autoroute de 24 kilomètres, baptisée Grand contournement ouest (GCO), est censée réduire le trafic traversant la capitale alsacienne et particulièrement celui des poids lourds, réduisant ainsi la pollution. Mais cette promesse est contestée par ses opposants. Dans son avis, l’AE estime que les projections d’Arcos (la filiale de Vinci détentrice de la concession) sur l’évolution du trafic routier, « qui ont servi à justifier le projet », présentent « de telles faiblesses de fond et de forme qu’il n’est pas possible d’en valider les conclusions ». La construction de l’A355 avait été autorisée en 2018 par la préfecture du Bas-Rhin sur la base notamment d’une première étude d’impact environnemental présentée par Arcos. Saisi par des opposants au projet, le tribunal administratif de Strasbourg avait estimé, en juillet 2021, que l’étude d’impact initiale était « entachée d’insuffisances » à propos de l’impact du projet « sur la santé humaine », la qualité de l’air ou les sols. Le tribunal avait alors exigé la production par Arcos de différents documents, dont une « étude d’impact complémentaire ». Malgré ces insuffisances, la justice administrative avait autorisé, à la demande de l’Etat, la mise en service de l’autoroute, inaugurée en décembre par Jean Castex. Cette autoroute va « permettre une amélioration très nette de la qualité de l’air sur l’ensemble de l’agglomération strasbourgeoise », avait affirmé le Premier ministre.

Dans son nouvel avis, rendu public lundi mais daté du 27 janvier, l’Autorité environnementale souligne toutefois que le nombre de véhicules empruntant quotidiennement le réseau autoroutier pré-existant, desservant Strasbourg, « restera très élevé, comme par conséquent les nuisances associées ». Elle estime également que « les effets du projet ne respectent pas les objectifs fixés » par les autorités locales et nationales en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tablant même sur « une hausse de ces émissions ». Sur le foncier, alors que « le projet affecte ou détruit les sols sur une superficie d’environ 450 hectares, parmi les meilleurs sols de France », l’AE juge « peu clair » le calcul d’Arcos « de l’ensemble des surfaces de compensation ». Sur ce sujet et sur la conservation des espèces, l’AE juge que la méthode d’Arcos « conduit à sous-estimer les effets réels du projet », et recommande de « reprendre l’évaluation avec des paramètres réalistes ». Sollicitée par l’AFP, la société Vinci n’a pas souhaité réagir à l’avis de l’Autorité environnementale.

L’AE est une instance indépendante chargée depuis 2009 d’évaluer les études d’impact des grands projets afin d’éclairer le maître d’ouvrage, le public et l’autorité décisionnaire.

AFP, 31/1/2022

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