Les enjeux écologiques et de santé publique ne sont pas la préoccupation de Frédéric Bierry.

Comment mettre en œuvre une planification écologique optimale sans remettre en question la pertinence des projets routiers alsaciens ? Pour Frédéric Bierry, la question n’existe pas.

Lors de la séance publique du 20 octobre 2023 à la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), Damien Frémont, conseiller d’Alsace au sein du groupe Alsace écologiste, citoyenne et solidaire, a déposé au nom de son groupe, une question écrite à Monsieur le président Frédéric Bierry : « dans le cadre de la planification écologique, quels projets routiers destructeurs allez-vous abandonner? »

La CeA a en charge les dépenses relatives à la construction, à l’aménagement et à l’entretien des routes départementales et nationales.

Ainsi, le groupe d’opposition a profité de la récente intervention du ministre délégué chargé des Transports — qui a déclaré : « à l’heure de la planification écologique, on ne peut pas faire comme avant » et a annoncé que le gouvernement prendrait des décisions « courageuses », assurant que « plusieurs projets d’autoroutes seront arrêtés » — pour demander :

« Suite à la récente prise de conscience affichée par le gouvernement sur le sujet, et qui nécessite encore d’être confirmée par des actes concrets, pouvez-vous nous confirmer avoir également pris la mesure du besoin de questionner la pertinence des projets de construction de nouveaux axes routiers et leur impact sur l’environnement?
Pouvez-vous annoncer quels sont les projets routiers de la Collectivité européenne d’Alsace auxquels vous comptez renoncer? »

Pour la faire courte : le président
Frédéric Bierry n’a pas l’intention de revoir la pertinence des projets routiers sur le département.

Retrouvez la réaction de Damien Frémont >>

La route est privilégiée dans l’aménagement du territoire en matière de transport en France, avec plus de 100 projets d’infrastructure en cours. L’Alsace ne fait pas exception.

Pour la faire courte : le président Frédéric Bierry n’a pas l’intention de revoir la pertinence des projets routiers en cours sur le département.
Deux conseillers de la majorité départementale sont intervenus pour défendre les projets en cours. Dans la vidéo extraite de la séance plénière, on note le côté moqueur des intervenants et surtout la mauvaise foi du conseiller du canton d’Erstein. Denis Schultz s’agace de voir ces écologistes d’honneur de leçon vouloir freiner le développe du territoire et pénaliser les habitants des campagnes en les privant de liberté, alors qu’ils ne sont pas capables d’être exemplaire eux-mêmes.

« LES ENJEUX CLIMATIQUES ? QUOI LES ENJEUX ? »

Beaucoup de blabla-bla sans véritable argumentation. La route c’est génial.
Remettre en question l’idée du tout-routier n’est en définitive, pas à l’ordre du jour. Pire, ils raillent Damien Frémont. Elu dans le canton de Strasbourg 2, le conseiller d’Alsace est considéré comme le citadin qui ne sait pas. Il ne sait pas qu’en vivant à la campagne, notamment au fond des vallées, l’habitant a besoin de sa voiture dans ses déplacements quotidiens.
Ce que nous comprenons, c’est que la majorité autour du président reste arc-boutée sur une idéologie où le tout-routier domine. S’ils font le constat de la dépendance à la voiture en milieu rural, ils ne manifestent aucune volonté de la réduire. Ils estiment que la seule solution par défaut pour améliorer la qualité de vie de leurs concitoyens est de construire davantage de routes pour améliorer les conditions de circulation. Ici, la question des moyens à mettre en œuvre pour réduire le trafic routier ne se pose jamais, à l’exception du covoiturage, évoqué par Frédéric Bierry.



Aménagement des plateformes douanières du Sud Alsace sur l’A35,

Liaison ALTKIRCH – MULHOUSE – BURNHAUPT,

Aménagement RD1066 MULHOUSE – LUTTERBACH,

Liaison RD66 – RD35 à VIEUX THANN,

Aménagement RD105 à SAINT LOUIS,

Rocade ouest de COLMAR,

Aménagement d’un Transport en Site Propre Ouest (TSPO) de Strasbourg (D1004/M351),

Liaison SAVERNE – BOUXWILLER (RD133/RD14),

Contournement de CHATENOIS (RN59),

Liaison RN4-LORENTZEN,

Contournement de ROTHAU,

Liaison multimodal DUPPIGHEIM – ENTZHEIM

EN ALSACE, PRES DE 10 PROJETS ROUTIERS SONT EN COURS OU GESTATION.

A la question « Pouvez-vous annoncer quels sont les projets routiers de la Collectivité européenne d’Alsace auxquels vous comptez renoncer? », la réponse est « aucun ».

La majorité autour du président Bierry manque de courage politique. Loin d’être une exception, il y a tout de même un département qui se démarque des autres. En décembre 2022, la Loire-Atlantique a franchi le cap : « du bitume oui, mais pas à n’importe quel prix ». Au nom de la sobriété foncière, une vingtaine d’aménagements envisagés par le conseil départemental ne sortiront pas de terre. D’autres sont redimensionnés pour limiter leur emprise au sol. Son objectif : atteindre le zéro artificialisation nette d’ici à 2050, comme fixé par la loi.
Si la CeA n’est pas capable de s’autoquestionner sur la pertinence de ses projets routiers, la question demeure. « L’heure n’est pas à la revue — comme l’ont écrit les huit organisations à la sortie de leur rencontre avec Clément Beaune, le 12 octobre dernier — mais à un moratoire pour une réflexion systémique sur la politique du tout-routier et ses alternatives. » L’arc-boutisme idéologique des élus locaux, comme celui de l’Etat doit évoluer. « Des actes et non des mots » dit La Déroute des Routes.



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