GCO : Des mesures compensatoires en trompe l’oeil
Dans le cadre des travaux du Contournement Ouest de Strasbourg (GCO, Vinci tente de mettre en avant sa vertu en faveur de l’environnement et la biodiversité.

Problème : comment une entreprise qui détruit un espace naturel comme celui qui impacte le tracé du GCO, peut également être celle qui dirige la mise en oeuvre des mesures compensatoires imposées par arrêté préfectorale ?
Il est important de rappeler que le projet a été validé en 2018 par l’État contre toute logique environnementale. Sept avis défavorables — deux enquêtes publiques «loi sur l’eau» et cinq organismes d’État — soulignent les insuffisances du dossier sur les compensations qui ne permettent pas de réparer les destructions que l’autoroute occasionne — La construction du GCO, n’en déplaise à Vinci, est un désastre écologique. Un dossier bâclé dans lequel les avis soulignent, par exemple : la faiblesse des mesures pour réduire les effets des nuisances sonores ou encore, de prévenir des risques d’inondations dues au ruissellement des eaux de pluie.
Les espaces détruits sont détruits à jamais !
Aujourd’hui, Vinci veut nous faire croire qu’avec 1315 hectares de travaux de compensation, l’entreprise compense quatre fois la superficie de l’emprise de sa future autoroute. Or, les espaces détruits sont détruits à jamais !
Pour soutenir nos propos, nous reprendrons le travail colossale qui a été entrepris par la Commission d’enquête sur la réalité des mesures de compensation des atteintes à la biodiversité engagées sur des grands projets d’infrastructures, intégrant les mesures d’anticipation, les études préalables, les conditions de réalisation et leur suivi, initié par le sénateur écologiste Ronan DANTEC, rapporteur.
Dans le cas du GCO, ce qui est grave, c’est que l’Etat au travers du préfet, à l’époque Jean-Luc Marx, en signant l’Autorisation environnementale unique (septembre 2018), a sciemment ignoré les avis défavorables qui pointaient les insuffisances du dossier en matière de compensations.
A ce jour, alors que les travaux avancent à une cadence soutenue, nous attendons toujours le jugement sur le fond du tribunal administratif de Strasbourg concernant l’arrêté d’Autorisation environnementale unique.
Dans tous les cas, la communication de Vinci sur le GCO déforme la réalité des faits : les espaces détruits pour construire l’autoroute à péage ne pourront jamais être compensés à la valeur du préjudice sur l’environnement et la biodiversité perdue.
A savoir également qu’ici, nous évoquons uniquement la partie concernant les pseudos compensation. Le GCO s’accompagne également d’un remembrement sur plus de 11 000 hectares où l’agriculture intensive prônée par la FNSEA sort grand vainqueur.