Un trait commun évident entre le GCO et l’A69

Il se passe des événements graves dans le sud-ouest de la France, dans le Tarn où les militant·es engagé·es sur le terrain pour freiner l’avancée à marche forcée des travaux de l’A69, subissent une violente répression.

Les écureuils sont assiégés depuis le 16 février et, contrairement à ce que proclame le préfet, sont privés de ravitaillement en eau, nourriture et affaires chaudes. Ils sont en outre réveillés pendant la nuit par des tirs de grenades lacrymogènes, sirènes, cris d’animaux, insultes ciblées et utilisation de projecteurs puissants.

introduit Valérie Lassus, journaliste à LA RELEVE ET LA PESTE, le 19 février 2024

S’opposer physiquement à des travaux d’une route et subir une répression, ça ne vous rappelle rien ? 6 ans après le démarrage du chantier du GCO (septembre 2018), bis repetita avec le projet de l’A69 entre Toulouse et Castres. Nous l’avons déjà évoqué. Une fois de plus, l’État a utilisé la force pour imposer un grand projet. Comme avec le GCO, il n’hésite pas à engager sa force publique pour en assurer sa protection et permettre au concessionnaire, ici Atosca, de faire tout pour rendre irréversibles les dégâts sur la nature. C’est NGE qui est chargé de faire le sale boulot.

Michel Vilbois : « J’ai reçu comme mandat de construire l’A69 »

L’actuel préfet du Tarn était en fonction à Strasbourg entre 2018 et 2021. Homme de l’ombre en tant que préfet délégué du Bas-Rhin sous la mandature du préfet Marx, puis de Chevalier, il a fait ses armes ici en Alsace sur notre lutte dans une période de tension que nous avons connue à l’automne 2018 et durant une grande partie de 2019.

Dans le Tarn, l’Etat tente de reprendre la possession du terrain sur le tracé du projet. Depuis le 16 février, des militant·es qui occupent des arbres depuis le mois de janvier -[1], sont assiégés par les forces de l’ordre. La répression contre les )opposants à l’A69 connaît un regain de tension et les méthodes qu’use le préfet Michel Vilbois sont pointées du doigt jusqu’à l’ONU. De leur côté, les porteurs du projet tentent de faire croire que les travaux sont tellement avancés que les arrêtés ne sont plus possibles. Une vidéo dément ces affirmations.

Répression contre les opposants à l’A69, les méthodes contestées du préfet Michel Vilbois

Les écureuils sont assiégés depuis le 16 février et, contrairement à ce que proclame le préfet, sont privés de ravitaillement en eau, nourriture et affaires chaudes. Ils sont en outre réveillés pendant la nuit par des tirs de grenades lacrymogènes, sirènes, cris d’animaux, insultes ciblées et utilisation de projecteurs puissants… lire la suite

– REVUE DE PRESSE –

Bruno Dalpra, coanimateur de GCO NON MERCI a été interrogé par Valérie Lassus, journalise à La Relève et La Peste. Il évoque notre lutte est le « trait commun évident entre le GCO et l’A69 : « l’utilisation de la force publique au service d’intérêts privés. ».

Bruno Dalpra, membre du collectif GCO Non merci, parle d’un cas emblématique à propos de ce projet qui avait reçu sept avis défavorables d’organismes d’État pour atteintes à l’environnement. Pourtant, le 31 août 2018, le préfet Marx signait l’autorisation environnementale unique donnant le feu vert à Vinci pour les travaux. Le référé suspension du chantier déposé le 8 septembre par Alsace Nature, co-fondatrice de GCO Non Merci n’a pas empêché l’évacuation de la ZAD de Kolbsheim deux jours après.


« Dès lors, raconte Bruno Dalpra à La Relève et La Peste, chaque tentative des opposants pour bloquer le chantier a été contrée et le chantier a avancé sous la protection des forces de l’ordre. »


Ce n’est qu’en juin 2021 que le jugement sur le fond a établi l’illégalité de ce tronçon d’autoroute, pourtant inauguré six mois après. Même s’il reconnaît que Michel Vilbois à cette époque était plutôt un homme de l’ombre auquel les opposants n’avaient pas directement à faire, Bruno Dalpra appuie sur un trait commun évident entre le GCO et l’A69 : « l’utilisation de la force publique au service d’intérêts privés. »


Quand il regarde du côté du Tarn, il ne peut s’empêcher de voir s’approcher le même dénouement que pour le GCO, à savoir des travaux effectués à marche forcée, pour aller plus vite que la décision sur le recours sur le fond contre la DUP environnementale, porté devant la justice en juillet dernier.

Répression contre les opposants à l’A69, les méthodes contestées du préfet Michel Vilbois

Soutien d’Alsace.

Force et courage à nos camarades de La Voie Est Libre et aux habitant·es, femmes et hommes, sur le terrain, eux qui comme notre collectif sommes membres de La Déroute des Routes avec qui nous défendons, entre autres, un moratoire sur l’ensemble des projets routiers, dont l’A69. En France, ils sont plus d’une centaine dont la pertinence d’une grande partie est en doute au regard des stratégies fixées par l’État et des enjeux climatiques, écologiques et sanitaires auxquels nous faisons face.


Le 13 octobre 2023, une cinquantaine de personnes étaient rassemblées sur la place Kléber à Strasbourg, à l’appel de GCO NON MERCI, pour témoigner un soutien alsacien aux militant·es engagé·es dans la bataille contre le projet de l’A69. Les deux projets partagent de nombreuses similitudes en ce qui concerne l’attitude de l’État. © 2023 GCO NON MERCI


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  1. Le dernier bois à abattre sur le trajet de la future autoroute A69 est occupé depuis le 5 janvier par des écureuils, ces militants qui vivent dans les arbres pour empêcher leur coupe. Ils ont été rejoints peu à peu par quelques dizaines d’opposants qui ont installé une « zone à défendre » au sol ↩︎