Face au goudron, nos Dix Solutions !

La Déroute des routes, c’est une coalition de plus de 50 collectifs en lutte contre des projets routiers partout en France. Nous nous battons pour que cesse l’accaparement des terres et de l’argent public au profit de quelques intérêts privés. Nous demandons un moratoire sur tous les projets routiers.

La coalition n’est pas le regroupement de collectifs opposés à des projets routiers pour le plaisir de s’opposer. En plus de notre moratoire, nous sommes également force de propositions :

Pour aller plus loin, la coalition a rédigé un manifeste qui détaille nos arguments en faveur d’un moratoire, contre la politique du tout routier en France et ses impacts dévastateurs.

FACE AU GOUDRON, NOS DIX SOLUTIONS

1/ Stopper les projets routiers, c’est stopper le front pionnier de l’urbanisation et de la métropolisation. Derrière chaque projet se cachent des zones commerciales, des entrepôts logistiques, de la périurbanisation, qui accélèrent toujours plus l’emprise des grandes villes et du béton sur les terres agricoles et naturelles.

Banderole sur la D1089 à hauteur de Sainte-Agathe-la-Bouteresse. © Radio France – ER — article source.

2/ Stopper les routes, c’est se laisser la possibilité de relocaliser l’économie, plutôt que de construire les infrastructures du développement effréné de la pieuvre logistique. Les routes sont des outils au service d’une idéologie politique capitaliste dont le projet est de faire circuler toujours plus de marchandises, de gérer le monde comme un entrepôt, plutôt que de construire des territoires autonomes et vivants.

3/ Stopper les projets routiers, c’est proposer d’utiliser les 13 milliard d’argent public prévus pour 55 projets routiers aujourd’hui pour tenter de réduire les inégalités d’accès à la mobilité de millions de personnes en développant le ferroviaire régional, les transports en commun, le vélo.

4/ Stopper les projets routiers, c’est cesser d’accélérer le déréglement climatique par ce biais. En 2018, le transport routier représentait 94% des émissions de CO2 du secteur des transports, et c’est le seul secteur dont les émissions augmentent encore.

5/ Stopper le modèle tout routier, c’est se redonner la liberté de choix. Les défenseurs du tout-routier nous enferment dans un mode de déplacement coûteux, qui nous contraint à organiser nos vies autour des trajets en voiture, et qui laisse sur le bas-côté celles et ceux qui ne peuvent pas s’en payer une.

Trop de route tue la route : et si on faisait autrement ?

6/ Stopper les routes, c’est préserver nos terres agricoles et éviter d’étouffer toujours plus les paysan-nes sous le goudron. Les nouvelles routes représentent des dizaines de milliers d’hectares de terres qui seraient bétonnées, et des ressources en eau compromises partout.

7/ Stopper les routes, c’est limiter la fragmentation des habitats et la disparition d’espèces protégées. Aucune atteinte portée à la biodiversité n’est compensable, jamais. On nous promet des corridors de béton, nous voulons des corridors de vivant!

8/ Stopper les projets routiers, c’est remettre la démocratie locale et les habitant es au cœur de la décision. Aujourd’hui, chaque nouveau projet routier est un passage en force qui impose partout un modèle d’aménagement uniforme, qui déstructure en profondeur les territoires au mépris des personnes qui les habitent.

9/ Stopper les projets routiers, c’est réduire les embouteillages ! Les chercheurs en transports documentent le phénomène depuis des décennies: toujours plus de routes génèrent toujours plus de trafic, et la belle promesse de fluidité finit toujours par un nouvel embouteillage. Ce n’est qu’en fermant des accès qu’on arrive à réduire le trafic routier.

10/ Mettre les routes en déroute, c’est ouvrir les possibles. Nous avons tant à imaginer, à protéger, à redéfinir ensemble. La plupart des projets datent du siècle passé et représentent ce vieux monde qui voudrait nous imposer violemment un avenir bouché. Reprenons le pouvoir, reprenons les rues, reprenons l’espoir !

S’opposer à une nouvelle route, non vraiment, c’est n’importe quoi!… Vraiment ?


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables