Spéculation autour de l’abandon de projets routiers : seul le moratoire sur TOUS est acceptable !

Le ministre délégué aux Transports a annoncé la décision d’arrêter « plusieurs » projets autoroutiers et routiers « dans les prochaines semaines ». Des propos qu’il a tenu mardi matin, le 26 septembre, sur l’antenne de France Inter, au lendemain de l’annonce sur la planification écologique.

A69, contournements (LIEN, Chatenois, Arles, Nîmes, RN88…), Lino, GCO… Des projets qui font fausse route ?

« Adorer la bagnole », selon les mots d’Emmanuel Macron (lors de son interview au JT de 20H de TF1 et France 2, dimanche 24 septembre), et « adorer le train » ne sont « pas incompatibles », a assuré Clément Beaune sur l’antenne de France Inter mardi matin. Le ministre des Transports a également annoncé que le gouvernement prendrait « dans les prochaines semaines » la décision d’arrêter « plusieurs » projets autoroutiers et routiers ou d’en « réduire l’impact sur l’environnement ». Selon lui, « à l’heure de la planification écologique, on ne peut pas faire comme avant », promettant alors un verdict à une date qui reste encore indéterminée.

Alors qu’Emmanuel Macron a pris la parole lundi sur la planification écologique, plusieurs défenseurs de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme sur « les dizaines de nouveaux projets routiers et autoroutiers » qui contrastent avec l’ambition affichée. Toutes considèrent que « la construction ou non » de ces nouvelles routes constituera « l’un des marqueurs de la crédibilité » de ce nouveau plan — rapporte le journal 20 Minutes.

Parmi les réactions :

De nombreuses organisations ont réagi. Parmi-elle on retrouve la coalition nationale La Déroute des Routes (que nous évoquons dans la dernière partie de cet article), mais également la notre : « Projets routiers vs planification écologique : on ne croit plus aux belles paroles d’intention !« 

Parmi les articles, celui réalisé par 20 Minutes est le plus complet que nous ayons eu à lire. Les journalistes de 20minutes.fr en régions ont fait le point sur les projets en cours. « Ceux qui font, selon les défenseurs de l’environnement, les élus ou les habitants fausse route de Toulouse à Strasbourg ».

Aussi, 20 Minutes revient sur les travaux qui font grincer des dents partout en France :

  • L’A69, au centre d’une guérilla (Castres – Toulouse)
  • Le contournement Est, la valse autour de Vienne (Rouen et sa région)
  • L’A412 ou la fin d’un serpent de mer (Thonon-les-Bains et sa région)
  • Le LIEN qui divise (Montpellier)
  • Un COM ou 6 km de béton (Montpellier)
  • Une déviation routière en vert et contre tout (Beynac)
  • Un « BUS » qui secoue Marseille
  • Strasbourg, Châtenois… de fortes oppositions en Alsace

En Alsace, les projets routiers de la discorde ne manquent pas. Pendant plusieurs années, le Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg a opposé collectivités territoriales et associations écologistes. Même après la mise en service du tronçon de 24 km en décembre 2021 !

20 Minutes évoque la bataille contre le GCO
  • Ça roule pour le LINO (Lille)

A69, contournements (LIEN, COM…), Lino, GCO… Des projets qui font fausse route ? Lire l’intégralité de l’article ici.

Mise en service en décembre 2021, l’A355 de contournement ouest de Strasbourg (GCO), 2 autoroutes concédées la plus chère de France, n’a pas amélioré de manière significative les conditions de circulation dans la traversée de Strasbourg. Même si le nombre de camions a baissé (le trafic de transit est interdit), leur nombre global a augmenté (A355 + A35/M35). Même si le temps de trajet aux heures de pointe a diminué selon les autorités, le ressenti et les blocages existent toujours. Tout ça pour ça ? Pour GCO NON MERCI, l’A355 reste une mauvaise solution à de vrais problèmes.

Les commentaires du ministre des Transports ont aussi provoqué des réactions parmi les professionnels de la construction de routes. Dans LE MONITEUR, nous avons relevé les propos du président de l’organisation professionnelle des entreprises de travaux routiers. Nous ironisons :

« Et voilà que les professionnels du goudron et du béton s’inquiètent. L’abandon probable de quelques projets routiers pourrait mettre en péril leur business. »

Pour le nouveau président de l’organisation professionnelle des entreprises de travaux routiers, de trop nombreux signaux négatifs s’accumulent à l’endroit de ce qui reste l’infrastructure de transport structurante : « Penser que l’on pourrait moins investir dans la route est un leurre ».

Jean-Pierre Paseri, Routes de France — LE MONITEUR

C’est une fausse polémique, selon nous. Les travaux routiers ne vont pas disparaître. Qui s’occupent de l’entretien et la rénovation du réseau routier ? Les propos de monsieur Jean-Pierre Paseri ne sont pas recevable. Le droit à la reconversion existe également. Les emplois vert c’est 1 000 000 d’emplois possible.

Dans le même temps, nous l’avons évoqué quelques lignes plus haut, nous avons constaté une spéculation autour de l’abandon probable de projets routiers. La réaction de La Déroute des Routes est claire sans appel.

« La planification écologique exige de mettre sur pause tous les projets routiers[…] Nous attendons plus que des annonces ! »

A l’occasion de la mise en place de la planification écologique, le ministre des Transports a évoqué l’arrêt de certains projets routiers. Nous l’avons évoqué au début de cet article. Des propos évasifs sur lesquels nous n’avons pas la même approche que celle que nous défendons avec La Déroute. D’autant que le ministre n’a rien dit de nouveau de ce qu’il avait déjà évoqué en avril dernier. En revanche, l’agitation médiatique est plus importante sans pour autant apporter une information juste et cohérente.
Dans les spéculations, de nombreux médias ont mis en avant les projets autoroutiers. Or, ils représentent moins de 10 % de l’ensemble des projets routiers français. Localement, les médias évoquent le ou les projets qui concerne leur territoire sans pour autant élevé la réflexion des lecteurs à une problématique plus globale. Pire, bon nombre d’article taise notre moratoire.
Entre les propos du ministre, ceux des élus qui défendent tel ou tel projet, les professionnels des travaux routiers qui craignent pour leur métier, où est la logique face à l’urgence climatique ?

Abandonner quelques projets d’infrastructures routières, ne réglera pas le fond du problème :

  • sortir de la logique du tout-routier pour des mobilités choisies ;
  • sortir de la dépendance automobile, notamment dans les territoires ruraux (nous savons qu’il n’y aura pas de solution pour tout le monde, mais il y a encore beaucoup à faire malgré tout).

En clair : même si nous pouvons nous réjouir pour les camarades qui verront leur lutte aboutir, dans les faits, abandonner quelques projets, ce n’est pas ce que La Déroute des Routes demande. Avec la coalition, nous voulons une réévaluation de TOUS les projets. Le moratoire que nous défendons a cette vocation en sortant du cas par cas.

Beaucoup d’agitation suite aux propos du ministre des Transports. Une focalisation sur les projets autoroutiers qui pourraient être stopper. Seulement, ils représentent moins de 10 % de l’ensemble des projets routiers français[…]

La planification écologique exige de mettre sur pause tous les projets routiers pour réfléchir à une politique globale de transports accessibles. La destruction des espaces naturels et agricoles doit cesser immédiatement. Nous attendons plus que des annonces !

LA DEROUTE DES ROUTES,

La coalition a réagi sur ces réseaux, suite aux propos du ministre des Transports et de l’agitation médiatique que cela a provoqué.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables