« L’Alsace dit non au GCO » – toute l’Alsace ?

Dans le courrier des lecteurs des Dernières Nouvelles d’Alsace du samedi 22 octobre 2016, deux personnes réagissent à notre manifestation de samedi dernier. L’un a été sidéré de lire « L’Alsace dit non au GCO » et a amené l’autre lecteur à faire un calcul de pourcentage. Christian Goepp, conseiller municipal à Duttlenheim et membre de notre collectif, dans une réponse adressé au DNA pour ces lecteurs (et d’autres probablement silencieux), écrit :

« Ayant moi-même confectionné la banderole « L’Alsace dit non au GCO »,
je reconnais qu’il n’y a de slogan bien choisi que s’il provoque quelques réactions »
.

Et d’ajouter :
Ces messieurs « ont raison lorsqu’ils contestent la généralisation qu’implique ce raccourci « L’Alsace dit non au GCO ». Les DNA qui résument par le titre « L’Alsace dit non au GCO – toute l’Alsace ? » ont raison également. Ils voudront bien m’excuser de n’avoir pu trouver suffisamment de place sur la banderole pour préciser de quelle Alsace il s’agit (…) »
« L’Alsace qui, lorsqu’elle arrive dans un bouchon réfléchit aux solutions efficaces pour éviter qu’ils ne se reproduisent plutôt que de tourner la tête à gauche et à droite pour voir s’il y a un contournement… dit non au GCO – consulter le fascicule « 10 solutions pour faire sauter les bouchons » sur gcononmerci-org.
L’Alsace qui a étudié les dossiers d’enquête publique et y a lu noir sur blanc que « le désengorgement de l’A35 n’est ni l’enjeu ni l’objectif du GCO » et a compris que le GCO, plutôt que d’éviter les bouchons en aurait besoin pour prospérer… dit non au GCO.
L’Alsace qui considère que son avenir appartient à ses enfants qui inventeront le monde de demain sur la base de ce qui reste de celui d’aujourd’hui… dit non au GCO.
L’Alsace qui considère que des terres agricoles aux rendements exceptionnels sont plus précieuses que du béton et des enrobés, aujourd’hui moins que demain… dit non au GCO.
L’Alsace qui n’est pas contre les autoroutes en général mais contre celles en particulier qui n’atteindront pas l’objectif que la majorité en attend (résorber les bouchons) en absorbant des sommes énormes (5 milliards d’€ en 55 ans) qui pourraient être utilisées de manière plus utile (éducation, santé, lutte contre le réchauffement climatique, aides aux entreprises et à l’artisanat, projets d’utilité publique, etc) que pour des péages et les bénéfices de multinationales sans scrupules et les dividendes d’actionnaires rapaces… dit non au GCO.
L’Alsace qui sait que la réalisation du GCO ferait renaître le projet de transformation en autoroute de la route B9 traversant le Bienwald au nord de Lauterbourg qui inonderait l’Alsace, du nord au sud, de milliers de camions supplémentaires tous les jours (qui éviteraient un détour et ne payeraient au lieu de la LKW-Maut allemande que les 24 km du GCO)… dit non au GCO.
L’Alsace qui sait que la pollution atmosphérique tue des milliers de fois chaque année et que c’est la pollution de fond présente partout et qui augmenterait avec le GCO qui fait le plus de victimes… dit non au GCO.
L’Alsace qui n’apprécie pas qu’on répète aux strasbourgeois qu’il y aurait 35000 véhicules de moins sur l’A35 après le GCO alors qu’il s’agit du nombre de véhicules attendus sur le GCO (chiffre gonflé puisque Vinci n’en annonce que 32000) et que même si c’était le cas, il resterait toujours 130 000 véhicules et des bouchons sur l’A35… dit non au GCO.
L’Alsace qui ne se laisse pas berner par des promesses de ‘1000 emplois directs et indirects’ (soit sur 24 km 1 emploi tous les 24 mètres) et les ‘gains de 10 millions d’heures de travail’ (qui ne seraient plus perdues dans les bouchons), chiffres bien trop ronds pour être honnêtes… dit non au GCO.
L’Alsace qui se renseigne sur qui est Vinci plutôt sur le site du Monde Diplomatique (dossier « Le soleil de se couche jamais sur l’empire Vinci » de Nicolas de la Casinière et article « Philantropie« ), celui des associations Sherpa ou Bankwatch (actions en justice au tribunal de Nanterre pour les activités de Vinci au Qatar et en Russie) ou simplement en regardant ‘Cash investigation‘ (émission du 18/10/2016 sur France 2) que dans leur magazine de propagande « liaisons A 355 » distribué dans les villages impactés… dit non au GCO.
C’est bien cette Alsace et bien d’autres encore qui disent non au GCO.
Venons-en à la « mode » des manifestations. Rappelons que manifester est un droit constitutionnel et que la mode n’y est pour rien. C’est bien parce que les opposants qui n’ont eu de cesse de demander un débat sur le sujet et n’ont obtenu aucune écoute des grands décideurs qu’il devient nécessaire de descendre dans la rue en sacrifiant de beaux après-midis dont les manifestants vous assureront qu’ils auraient pu passer de manière plus agréable.
Le chiffre de 3000 manifestants est cité par MM Schneider et Eastes. Si l’on considère que les élus présents en nombre ne représentaient ne fut-ce que ceux qui les ont élus, on peut multiplier ce chiffre plusieurs fois. Ce procédé ayant été utilisé par Monsieur Richert lors des déclarations à la presse lors de sa dernière désignation comme Président de la Région Alsace en affirmant que si les alsaciens l’avaient élu c’est qu’ils voulaient le GCO (l’ensemble des partis politiques à l’exception de l’UMP s’étant à l’époque déclarés opposés au GCO), je considère pouvoir l’utiliser aujourd’hui. »
Quant à M. Eastes qui semble regretter que ce ne soient que les ‘contre’ qui manifestent (et j’ajouterai « que les contres qui sont tellement contre qu’ils ont réussi à se libérer et décidé de sacrifier tout ce qu’ils avaient prévu d’autre pour venir manifester »), je répondrai qu’il y a peu de « pour » qui le restent après avoir fait l’effort d’écouter un opposant bien renseigné… ou la chanson dédiée sur soundcloud.com mot clé gcononmerci ! »
Christian Goepp termine son intervention en invitant ces deux messieurs (et toutes personnes qui le souhaitent, pourrait-on ajouter) « à venir rencontrer dès que possible les membres du collectif qui sont toujours ravis de trouver des interlocuteurs intéressés par ce projet. A venir les rencontrer et pourquoi pas, à rejoindre le mouvement. Les occasions seront nombreuses ces prochains temps. »

Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables