Macron, le climat et l’environnement : le discours de façade ne prend plus !

Samedi 5 mai, des militants anti-GCO et zadistes étaient présents à la Kermesse des luttes, place de la gare à Strasbourg, dans le cadre de la journée « La Fête à Macron », dans un événement local parmi d’autres, en parallèle à la manif « Pot-au-Feu » parisienne.

« Fort bien représentés sur la place, les zadistes du Moulin et les militants de « GCO Non merci » ont profité de ce rassemblement festif pour informer le public que l’enquête publique sur le contournement Ouest de Strasbourg était prolongée d’une semaine, jusqu’au 17 mai. » – DNA 06/05/2018

 » […] Étudiants et zadistes, même combat. Les anti-GCO sont également bien présents et bien visibles. Pour eux, le Président tient un double discours : « c’est paradoxal de défendre l’environnement au niveau international, mais de ne pas vraiment rentrer dans les dossiers qui posent problème -comme le GCO- au niveau national », regrette Michel du collectif anti-GCO.  » – France 3 Alsace 05/05/2018

Nous avons tous quelque chose à reprocher à Macron. Son discours d’il y a un an sur le climat, son intérêt à l’environnement, laissait entrevoir un espoir, avec notamment la nomination de Nicolas Hulot au ministère de l’écologie, ministre d’État, numéro deux du gouvernement. Depuis, que ce soit sur le nucléaire, EPR de Flamanville ou le projet de site d’enfouissement Cigéo à Bure, ou bien sur les projets autoroutiers comme les contournements Est de Rouen ou Ouest de Strasbourg, par exemple, force est de constater qu’entre les discours d’Emmanuel Macron sur la scène internationale et la réalité des actes sur le terrain, il existe un gouffre insupportable. Une situation où le « président des riches » fait le jeu des lobbys, anciennement Areva ou Vinci (mais pas que), et où l’intérêt général en réalité, ne sert qu’une élite au détriment de la majorité. Un constat qui s’aggrave avec la remise en question de services publics, dont certains servent à construire des alternatives au GCO. On pense notamment à la situation de la SNCF.

Hulot, la caution « écolo » de Macron, ne prend plus

Sur le dossier GCO, à aucun moment, le collectif GCO NON MERCI, a réussi à entrer en contact direct avec l’exécutif. Que ce soit Nicolas Hulot ou le Premier ministre, Édouard Philippe. Pire, Emmanuel Macron, lors de sa visite à Strasbourg le 17 avril dernier, c’est exprimé brièvement sur le GCO, dans un dossier qu’il ne connaît pas, brifé par des conseillés qui lui présentent le dossier dans une version tronquée des enjeux sur le terrain.

Avec Nicolas Hulot, la France a un ministre de la Transition écologique et solidaire, où l’on peut se poser légitiment la question de son utilité. Lui ou un/une autre, la politique environnementale du président Macron ne prend plus. Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été abandonné pour des raisons politiques et non écologiques. Dans le dossier du contournement Ouest de Strasbourg, l’État aurait de multiples raisons d’arrêter le projet : trois avis négatifs du Conseil national de la protection de la nature (CNPN), un rapport accablant de l’Autorité environnementale – pourtant, il les ignore et préfère faire confiance à la bienveillance de Vinci, à préserver la faune et la flore. La bienveillance n’a pas le même aspect vu du terrain. Pire, Nicolas Hulot tient un discours incohérent, là où il n’a jamais rencontré les opposants pour se forger une opinion objective. Au micro de France Bleu, en février dernier, il disait :

« Je ne peux pas non plus de Paris me substituer aux décisions des autorités locales et régionales. Ce n’est pas l’idée que je me fais du fonctionnement de l’Etat. Ce projet a été maintes fois approuvé, il est contesté, il a été amélioré, _il n’est pas parfait_. J’ai donné à l’opérateur un certain nombre de prescriptions qui sont autant de conditions s’il veut pouvoir réaliser les travaux. Globalement je pense que c’est le moins mauvais compromis »

À quoi sert-il ? Les opposants au GCO l’ont déjà exprimé. En tout cas, le combat contre le contournement Ouest de Strasbourg – une autoroute qui ne règle rien des problématiques strasbourgeoises en matière d’engorgement de l’A35 et de la pollution – montre les limites de l’intérêt au climat et à l’environnement que porte Emmanuel Macron. En a-t-il vraiment conscience ?

Pour autant, le collectif GCO NON MERCI et l’ensemble des acteurs engagés dans la bataille, restent mobilisés. Rien n’est plié. La ZAD de Kolbsheim est le grain de sable qui enraille la machine sur la route de Vinci, de nombreux recours ne sont pas encore jugés et un quatrième avis négatif sur le dossier n’est pas à exclure dans le cadre de l’enquête publique en cours.

Que c’est dur de faire entendre raisons aux décideurs.
Il n’y a pas de planète B, répète un certain Macron…

Samedi 5 mai, en cours d’après-midi, une chaîne humaine s’est formée devant la gare de Strasbourg