« Il n’y a pas d’Alsace B non plus ! »

Samedi 26 mai, à l’appel d’une soixantaine d’associations, partis politiques et organisations syndicales, une marée populaire était organisée partout en France. À Strasbourg, à l’appel d’une quarantaine d’organisations locales, la manifestation est partie vers 14h15 de la Place Kléber en direction de la Place Broglie via la gare, en passant devant les Halles, le long du quai Finkmatt.

4 000 manifestants ont pris part à un cortège festif, joyeux et haut en couleur, entre panneaux revendicatifs, banderoles et drapeaux. L’objectif de la mobilisation était de dénoncer la politique d’Emmanuel Macron, jugée trop libérale.

#GCO Manif #MareePopulaire Strasbourg  l 20180526_150740

Parmi les manifestants, des anti-GCO. Pour eux, il existe un décalage entre les propos du président de la République sur l’environnement et la protection de la planète et la réalité des faits sur le terrain. Le GCO en est un exemple criant : trois avis négatifs du Conseil national de la protection de la nature (CNPN), renforcé par un avis sévère de l’Autorité environnementale sur les mesures compensatoires du projet, ne sont pas pris en compte. L’Etat dit vouloir donner l’autorisation environnementales unique (cf communiqué du 23 janvier 2018), avant même de connaitre l’avis des commissions d’enquêtes (ARCOS – SANEF), dont une est encore en cours jusqu’au 6 juin. Il y a un déni de démocratie insupportable.

À l’issue de la manifestation, sur la place Broglie, devant l’Opéra, différentes prises de paroles se sont succédé. Bruno Dalpra, membre de GCO NON MERCI, militant multicasquette, coordinateur sur le terrain, entre Zad et militant.e.s anti-GCO, a pris la parole au nom du groupe terrain, « parce que nous avons tous quelque chose à reprocher à Macron […] Il n’y pas d’Alsace B non plus ! ».

Discours :

Bonjour à toutes et tous,

Je m’exprime aux noms du groupe terrain engagé dans la lutte contre le projet de Contournement Ouest de Strasbourg, porté par l’Etat et dont la maitrise d’œuvre et la concession a été confié à ARCOS, filiale de Vinci.

 » Lutter contre le GCO, c’est aussi lutter contre un système que va au-delà de la lutte elle-même […]  » – https://goo.gl/ajZS7x

S’opposer à un projet comme le GCO, occuper une zad, dans une lutte légitime, c’est :

  • risquer la mort, comme Rémi Fraisse à Sivens en octobre 2014,
  • c’est risqué d’être amputé, comme Maxime, sur la zad de Notre-Dame-des-Landes, […] tout récemment.
  • c’est risqué d’être emprisonné ou avoir du sursis comme nos camarades Claire et Martin sur la zad du GCO ou bien d’autres dans de nombreuses luttes comme à Bure, non loin de chez nous.

Doit-on mourir pour faire falloir le droit à défendre la Terre et réfléchir à un système plus juste et équitable ? la réponse est NON !

On a tous quelque chose à reprocher à Macron, le pire président que les sans dents, les riens de la nation, ait été donné à la France. Ce produit de la finance dont la seule réponse sociale et environnementale qu’il offre ce sont des gaz lacrymogènes et des coups de matraque.

Emmanuel Macron a dit : « MAKE OUR PLANET GREAT AGAIN […] Il n’y a pas de PLANETE B  » – VRAIMENT ?!! – Il n’y a pas d’ALSACE B non plus !

Si Emmanuel Macron veut mettre en application ses propos, qu’il commence par remettre les projets autoroutiers à plat, qu’il stoppe le GCO avec la mise en place d’un moratoire ouvert aux alternatives comme :

  • l’Ecotaxe Poids Lourds,
  • le développement du tram à au nord de Strasbourg en direction de Vendenheim,
  • la mise en place d’un RER euro métropolitain,
  • l’incitation au covoiturage ou au télétravail,
  • et un tas d’autres solutions permettant d’œuvrer à faire baisser le trafic autour de Strasbourg.

Oui, nous avons tous quelque chose à reprocher à Macron, même les opposants au projet de contournement Ouest de Strasbourg.

Aujourd’hui, l’Etat dit vouloir donner l’autorisation unique environnementale pour autoriser les travaux du GCO, des propos avant même de connaitre l’avis des commissions d’enquête sur le volet ARCOS et celui de la SANEF.

L’Etat dit, mais à ce jour, Vinci est loin de pouvoir commencer les véritables travaux du contournement. Il a 8 mois de retard sur son calendrier.

Nous ne voulons pas voir des hordes de camions déferler sur la plaine d’Alsace, car oui, c’est ce qui nous menace. Le désengorgement de l’A35 au niveau de Strasbourg, n’est pas l’objectif du GCO.

Sur le terrain, des hommes et des femmes se mobilisent, une zad s’est montée sur la route de Vinci : la zad du Moulin à Kolbsheim. Juridiquement, il y a encore de nombreux recours non jugé. Pour autant, les semaines et les mois à venir seront décisif. Les recours ne sont pas suspensifs.

Nous aussi, nous comptons sur un raz de marée citoyen pour défendre notre terre, forêt, faune et flore au porte de Strasbourg.

Merci à tous,

RETROUVER QUELQUES IMAGES DE LA MANIFESTATION ICI :


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