GCO, Tribunal administratif : « Nous ne sommes pas les perdants »

Jeudi 19 janvier 2023, le tribunal administratif de Strasbourg (TA) c’est une nouvelle fois penché sur le cas du GCO. Il s’agissait de savoir si les autorisations relatives aux travaux du contournement ouest de Strasbourg, signées le 31 août 2018, étaient corrigées et conformes aux droits. Pour mémoire, en juillet 2021, ce même tribunal avait donné raison aux opposants en pointent de nombreux manquements relatifs à l’Autorisation unique environnementale.

Une cinquantaine de militant·es anti-GCO étaient présent·es.

Certain·es ont assisté à l’audience qui démarrait à 9h, tandis que d’autres se sont relayé·es à l’extérieur… sous bonne garde.

Un cinquantaine de militants anti-GCO étaient présents ce 19 janvier au tribunal administratif de Strasbourg.

À la sortie de l’audience, François Zind, l’avocat d’Alsace Nature (qui porte l’action juridique pour GCO NON MERCI), explique que « nous ne sommes pas les perdants ».

Lors de l’audience, la rapporteure publique a essayé de démontrer que sur les différentes demandes formulées par le tribunal administratif en 2021, Vinci avait bien revu sa copie et qu’il apportait des éléments complémentaires suffisants pour considérer que le dossier a bien été régularisé.

Elle reconnait toutefois que le projet présente bien des faiblesses, constatées depuis la mise en service du GCO : en effet, si l’on assiste à un report d’une bonne partie des poids lourds sur le GCO, le niveau de trafic global sur la M35 n’a que faiblement diminué (en vertu des chiffres présentés par le concessionnaire lui-même), ce qui ne résout pas le problème de la pollution de l’air dans l’Eurométropole et alentours.

Et concernant les raisons d’intérêt public majeur, qui doivent être réunies pour qu’un tel projet puisse avoir des dérogations à l’interdiction de porter atteintes aux espèces protégées et leurs habitats naturels, la rapporteure publique estime que l’impact minime sur le trafic routier et sur la pollution atmosphérique, ne suffit pas pour dire qu’il n’y a pas d’intérêt public majeur.

François Zind, avocat d’Alsace Nature : 
« nous ne sommes pas les perdants ! »

Maitre Zind estime quant à lui, que l’absence d’amélioration de la situation concernant la qualité de l’air, et le trafic – engendrant des nuisances accrues pour les riverains du contournement – prouve bien que l’intérêt public majeur de ce projet n’est pas démontré.

Pour cette raison, il a demandé au tribunal d’aller au bout de son raisonnement du 21 juillet 2021 et d’annuler les autorisations accordées à Vinci pour la réalisation du contournement, même s’il a été mis en service il y a un peu plus d’un an.

Il a appelé les magistrats à prendre une décision marquante en vertu notamment du principe de précaution.

« Peut-être que pour vous c’est impossible, mais je revendique la déconstruction de l’autoroute. Nous le savons, nous vous demandons un séisme juridique. Mais rarement vous aurez une telle occasion, avec un dossier aussi mal ficelé et autant d’avis négatifs d’instances indépendantes. »

François Zind

Que décidera le tribunal ?

Une question qui appelle une réponse que nul est devin pour la prédire. Une situation qu’a précisée Bruno Dalpra, membre du collectif au micro de France 3 : « on ne peut pas présumer de ce que va décider le tribunal[…] ». Mais avec 10 avis négatifs sur le dossier d’organismes d’État dont 3 avis défavorables d’enquête publique, le GCO reste un projet qui n’aurait jamais dû voir le jour.

Bruno Dalpra au micro de France 3 : « On ne peut pas présumer de ce que va décider le tribunal[…] »

Il faudra attendre le 23 février pour connaitre la décision des juges.

REVUE DE PRESSE :

FRANCE 3 ALSACE (voir le JT)

RUE89 STRASBOURG
Au tribunal, Alsace Nature demande « un séisme juridique, la déconstruction du GCO »

DNA
Alsace Nature réclame toujours la « déconstruction » de l’A355 (GCO)

L’ALSACE
Les impacts de l’autoroute A355 scrutés à la loupe

BFM ALSACE (voir vidéo)
GCO: les associations opposées à l’autoroute entendues au tribunal


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