GCO. L’Etat dit ne pas changer d’avis : à quoi sert l’enquête publique en cours ?
Vendredi 26 mars 2018
L’Etat dit ne pas changer d’avis :
à quoi sert l’enquête publique en cours ?
« le gouvernement ne changera pas d’avis, mais lorsque nous allons délivrer l’autorisation unique environnementale il faudra y intégrer un renforcement des mesures compensatoires et faire en sorte que l’impact environnementale soit maitrisé pour limiter au maximum les effets négatifs sur la biodiversité » , indique Benjamin Griveaux mais « l’autoroute se fera bien ».
Encore un déni de démocratie. Après les propos d’Emmanuel Macron la semaine passée lors de sa visite à Strasbourg (mardi 17 avril) où il disait « voir commencer les travaux cette année », en pleine enquête publique sur le volet environnemental du projet de contournement Ouest de Strasbourg, cela commence à faire beaucoup.
A quoi sert l’enquête publique en cours ?
Le travail des commissaires enquêteurs est censé être un travail indépendant à vérifier la véracité des mesures compensatoires ouvrant droit à l’obtention d’une dérogation à détruire des espèces protégées délivré dans le cadre de l’autorisation unique environnementale. C’est sur la base des éléments recueillis durant l’enquête et des réponses qui seront fournies par Arcos, que la commission d’enquête rendra son avis. Or, au regard des propos du porte-parole du gouvernement, l’État délivra l’autorisation à Vinci. Se pose alors la question de l’utilité du travail des commissaires enquêteurs et donc, de l’utilité même de l’enquête publique en cours, puisque l’État a choisi de passer outre les avis d’organismes qu’il a lui-même mis en place pour éviter des atteintes graves à l’environnement.
Le collectif GCO NON MERCI reste déterminé dans ses choix. Il invite chacun et chacune à poursuivre la mobilisation et à participer massivement à l’enquête publique en cours. Enfin, le collectif aimerait voir l’État respecter l’indépendance du travail des commissaires enquêteurs, tout comme respecter les avis (cf CNPN et Autorité environnementale) dans un dossier dont l’utilité est discutable et discuté. Il portera la responsabilité d’une escalade sur le terrain, s’il venait à poursuivre son passage en force.
La posture de Benjamin Griveaux est insupportable elle aussi. Dans la suite de celle d’Emanuelle Macron . Posture qui rend ces gens là du monde politique méprisables à plus d’un titre : par leur attitude hautaine et affirmative de hauts fonctionnaires »arrivés » au sommet d’un pouvoir dont ils se délectent et dont ils absusent. Par le mépris du bon fonctionnement des services de l’état dont ils sont sensés être les représentants dignes et respectables : mépris des rapports de la CNPN, le l’Ae, et non prise en compte de l’enquête publique en cours. Sans compter les recours juridiques en cours qui pourraient empêcher les travaux de mise en route du GCO. Car rien n’est joué à cette heure. La portée symbolique de ces positions de principe antidémocratiques sur les citoyens que nous sommes est catastrophique, et ne génère que révolte voire haine à l’égard de nos élites gouvernantes. Quelle confiance avoir encore dans la gouvernance de ce pays ? Le combat loyal respectueux du droit et des organes indépendants d’arbitrages n’est qu’illusion. Il n’en sortira que des combats sous des formes hélas plus violentes et des ZAD amenées à se multiplier. Mon fils me disait il y a quelques mois à l’occasion des élections présidentielles : papa pourquoi tu vas encore voter ? Il n’y a plus rien a espérer de ces gens là. Alors messieurs Macron, Griveaux, Ries, Herrmann : quel imaginaire sociétal laissez vous à nos enfants pour en faire des citoyens fidèles aux valeurs républiques dont nous sommes (?) encore fiers ? Pascal Lacombe