Véhicule électrique (VE) vs véhicule thermique (VT)

La voiture électrique est la cible d’un déluge de fake news, provenant comme d’habitude des pétroliers, des climato-négationnistes, des conservateurs, mais aussi, chose plus inhabituelle, de politicien(ne)s et de militant(e)s écologistes. L’auteur chez qui nous reprenons son écrit, n’a pour « but » de les « débunker ». Selon lui, « beaucoup d’articles l’ont déjà bien fait », et prend pour exemple un article Bon Pote.

La voiture électrique est le nouveau « business-plan » de quelques-uns. Elle n’est pas pour autant vertueuse.

L’auteur introduit son propos avec sa propre expérience et son regard critique :

A la limite moi j’en ai rien à secouer : je me suis organisé depuis toujours pour vivre sans voiture (depuis les années 2000 et Janco, Cochet, le GIEC, toussa toussa), et surtout j’avais la possibilité de le faire, ce qui n’est malheureusement pas le cas de tout le monde. Je n’ai pas d’actions dans la voiture électrique, ma petite EURL réalise exactement 0€ de CA pour ce secteur, et je suis loin de figurer parmi les populations les plus vulnérables face au changement climatique. Donc franchement à titre purement personnel je m’en bats les steaks (faudrait peut-être que je modernise un peu mon argot).

La voiture électrique est tout sauf un véhicule vertueux !

Il y a cependant des critiques de la voiture électrique face auxquelles il ne faut surtout pas faire la sourde oreille, notamment le travail des enfants dans certaines mines artisanales du Congo et les conditions de travail (des adultes) dans les mines industrielles.

Certains industriels eux-mêmes reconnaissent des difficultés, et des soupçons de violations des droits de l’homme et de mauvais traitement des travailleur(se)s pèsent sur une entreprise comme Glencore. Environ 70% environ du cobalt dans le monde est extrait au Congo, et selon les estimations 20 à 30% de ce cobalt est extrait de mines artisanales. Il y a donc un vrai sujet. Je mets quelques sources en commentaire pour appuyer mon propos, et si vous voulez allez plus loin.

Rappelons d’abord que tant que le cobalt servait à fabriquer nos smartphones et nos ordinateurs, curieusement personne n’en avait rien à cirer des droits de l’homme au Congo. D’ailleurs je le rappelle souvent : ah si seulement nous avions depuis toujours été aussi regardants envers TOUTES les industries que nous le sommes envers la transition énergétique (impacts sur la biodiversité, consommation de ressources, pollutions, droits de l’homme etc.)… Eh bien le monde serait un bien meilleur endroit où vivre, et notre société serait bien plus durable !

Mais bizarrement on fait toujours un procès particulier à la transition énergétique. Mais en fait il n’y a rien de bizarre, c’est à l’évidence une attaque parfaitement orchestrée par certains industriels, et par les politiques et les médias qui leur sont inféodés.

Il n’en demeure pas moins que les industries bas-carbone ne sauraient se rabaisser au même niveau, et doivent être irréprochables. Chaque kg de cobalt provenant de violations des droits de l’homme est un kg de trop. Alors que faire ? Tout annuler et rester dépendant à la voiture thermique ? Autres options :

  • Améliorer les conditions de travail dans les mines de cobalt (les sources en commentaires fournissent des éléments)
  • Poursuivre le développement des batteries Lithium-Fer-Phosphate, qui se déploient vite, et se passent entièrement de cobalt (et de nickel), à tel point que les prévisions de consommation future de cobalt sont significativement revues à la baisse. D’après l’AIE les batteries LFP représentaient déjà 30% des batteries vendues dans le monde en 2022, et cette part augmente rapidement.
  • Promouvoir évidemment la sobriété (véhicules électriques légers, mobilité douce…) et sortir du tout-automobile…

Les climato-négationnistes, les pétroliers et les conservateurs qui pourfendent la voiture électrique ne promeuvent absolument rien de tout cela, ils n’en ont rien à faire du Congo, ils veulent juste défendre le Business-As-Usual, et nous mènent dans l’impasse climatique, énergétique et sociale.

L’avenir de la voiture électrique comme solution ?
Ce qui est certain, c’est qu’elle « n’est pas l’avenir de la mobilité »

Notre regard :

La voiture électrique est-elle l’avenir ?

Nous n’avons pas suffisamment de recule, sans pour autant dire que la voiture thermique, c’est mieux.

Répondre à l’urgence climatique ne doit pas être la porte ouverte à tout et n’importe quoi. Aujourd’hui, la défiance intellectuelle et le sentiment confus qui peut en résulter, s’explique dans la manière dont certains, professionnels de l’automobile en tête, nous présentent la VE comme étant « propre », « bon pour l’environnement » et ainsi, la rendre « écologiquement » plus avantageuse pour la planète par rapport à une VT. En réalité, elle n’est pas si « propre » que ça.

Le climat est l’affaire de tous et toutes. Aussi, nous militons pour une mobilité choisie qui nous sort de la dépendance automobile là où c’est possible de le faire. Il n’y aura pas de solution pour tous le monde, mais il y a beaucoup à faire tout de même.

Si l’électrique est l’avenir de la voiture, celle-ci n’est pas l’avenir de la mobilité. Il faut parvenir à lui redonner sa juste place, ne plus en faire le couteau suisse de nos mobilités

écrit Aurélien Bigo

Il a raison. Même si nous nous questionnons sur l’avenir de la voiture électrique comme solution, elle « n’est pas l’avenir de la mobilité ». Sortir notre société de la logique du tout-voiture demande de la pédagogiece que nous essayons d’apporteret des élus convaincus que la bagnole n’est pas le centre du monde individuelpour cet aspect, ce n’est pas encore gagné au regard des propos du président de la République lors de son interview au JT de 20H de TF1 et France du dimanche 24 septembre 2023 : « La bagnole, moi, je l’adore ».


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables