L’artificialisation des sols ne connaît pas de répit !

L’artificialisation des sols ne connaît pas de répit, augmentant pour la deuxième année consécutive. Alors que la loi climat vise une réduction de 50 % d’ici 2031, l’échéance approche, mais le constat est clair : la diminution n’est pas encore initiée.

Depuis plusieurs mois, la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) se mobilise auprès des députés pour défendre l’objectif ZAN (zéro artificialisation nette), crucial pour la préservation de notre environnement et de la biodiversité. Une action qui a d’ailleurs été soutenue par une proposition de loi du Sénat votée en juillet dernier.
Cette mobilisation fait écho à celle menée par la Déroute des routes et dont nous sommes parties prenantes pour la mise en œuvre d’un moratoire sur les projets routiers dans lequel nous réclamons une pause de l’ensemble des projets en cours en vue de leur réexamen, faisant également référence à l’objectif ZAN.

Les propos d’intention des pouvoirs publics face aux enjeux écologiques et de santé publique ne se traduisent pas sur terrain. La réalité est alarmante : les élus locaux savent faire le constat, mais restent arc-boutés derrière un modèle d’aménagement du territoire dépassé.

Sur le terrain des luttes, force est de constater que cette augmentation de l’artificialisation des sols est une réalité à contre-courant des propos d’intention des pouvoirs publics face à l’urgence climatique : des ambitions sont évoquées, des objectifs sont fixés, des trajectoires sont annoncées, on communique allègrement sur des progrès marginaux… mais dans les faits ? Dans les faits, le retard s’accumule, les décisions contredisent les objectifs et non seulement rien ne change (ou presque), mais pire, les erreurs ne sont pas corrigées et les phénomènes à endiguer s’accélèrent

L’association Les Ecolibris « Rive Gauche », basée en région parisienne, évoque sur son compte Facebook le projet de l’A104bis qui prévoit la construction d’un nouveau franchissement de la Seine à Achères (Yvelines) :

C’est pourquoi dire Non au Pont d’Achères (et aux projets du même acabit), refuser ce projet inutile et délétère allant à l’encontre de toute logique, c’est lutter pour la préservation respect de l’environnement, pour la préservation d’un cadre de vie et être cohérents avec les objectifs nationaux, et surtout avec les enjeux de notre temps.

Face à l’inaction des décideurs, c’est bien le citoyen, par son action et ses choix, qui constitue le rempart indispensable pour œuvrer au maintien d’un monde viable et enviable.

LES COLIBRIS – RIVE GAUCHE

Cet exemple s’ajoute à bien d’autres si l’on considère uniquement les projets d’infrastructure routière.

En Alsace, par exemple, ce sont près de 10 projets routiers qui menacent des centaines d’hectares de terres agricoles et naturelles alors que le bien fondé des projets n’existe pas pour la plupart.

L’aménagement du territoire concerne bien plus de projets. L’artificialisation, une fois la part de l’habitat collectif, des mobilités douces et des énergies renouvelables sanctuarisées, il est encore possible d’artificialiser 53 000 hectares sur le territoire pour entrer dans la trajectoire définie par la loi Climat, explique Terre de luttes dans une tribune paru dans Reporterre en septembre.

Avec l’étude “Projet local, impact global”, le cabinet BL Évolution et l’association Terres de luttes démontrent que le choix des pouvoirs publics de poursuivre des centaines de projets d’infrastructures à travers la France compromet gravement l’atteinte de la neutralité carbone et l’objectif de zéro artificialisation des sols.

TERRES DE LUTTES

De son côté, la FNH a produit un livret pour mieux comprendre tout ce qui se cache derrière cet enjeu complexe où depuis plusieurs décennies, les chantiers se multiplient (nouveaux lotissements, routes, data centers, plateformes logis-tiques…) dans les territoires détruisant de façon quasi irréversible des refuges de biodiversité, des terres fertiles et des réservoirs de carbone.  

21310 correspond au nombre d’hectares artificialisés cette année en France = 2 x la surface de Paris artificialisé en une année. C’est 650 ha de plus que l’année dernièreFNH · 15 novembre 2023

Artificialisation des sols : 5 questions pour tout comprendre


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables