[INFOGRAPHIE] Pyramide de la mobilité

Si vos planificateurs de mobilité ne suivent pas cette hiérarchie, ils TRAVAILLENT ACTIVEMENT CONTRE les objectifs de durabilité et de qualité de vie.

Choisir nos mobilités pour sortir de la logique du tout-routier implique un changement fondamental dans la manière de penser de nos aménageurs.

Le principe :

La pyramide inversée du trafic place le piéton en tête de la mobilité et lui accorde une importance supérieure par rapport au transport en voiture. Ce principe permet de comprendre comment la politique d’aménagement devrait intégrer ces orientations et priorités dans ses actions.


(share-north) source (en) | traduction infographie par db

Dans la réalité du moment, le transport par la route occupe une place prépondérante dans les décisions d’aménagement pour les déplacements. Malgré une prise de conscience de la nécessité de changer, cela demeure encore bien en deçà de ce qui devrait être fait.

COMMENT INVERSER LA PYRAMIDE DE LA MOBILITÉ ?

Nous savons bien que les choix de transport que nous avons faits au cours de nombreuses décennies, et que nous continuons de faire, ont causé de la pollution et de la congestion en France. La pollution de l’air dans les villes causée par les véhicules à combustible fossile est un facteur majeur de décès et de déficiences chez les adultes et les enfants. Nous ne pouvons pas tolérer les décès évitables. L’abus de biens communs précieux comme la rue par des modes de transport puissants et hautement inefficaces, qu’un segment de la population peut se permettre, est une caractéristique de la congestion. Cet abus de l’espace de la rue, par une partie des véhicules à moteur, exclut un ensemble de personnes qui doivent marcher, faire du vélo ou prendre les transports en commun de l’utilisation des communs. Les deux sont des coûts imposés par une certaine partie de la population à d’autres. Il s’agit d’un échec classique des principes d’équité qui maintiennent notre société ensemble.

Que signifie cette équité, et comment cela se présente-t-il pour vous et nous ? 

Au fil des années que nous avons construit des infrastructures routières, nous avons donné la priorité à la construction de routes avec de l’asphalte. Cela permet de nous déplacer sur des distances plus ou moins grandes selon notre besoin personnel. L’avènement de la voiture individuelle synonyme de liberté dans nos déplacements. Cependant, il n’en va pas de même pour la marche et le vélo. Vous réfléchissez à deux fois avant d’ouvrir votre portail et commencez à marcher ou à faire du vélo sans vous sentir en danger. Même si vous le faites, vous ne laisseriez pas vos enfants, vos personnes âgées ou les personnes handicapées dans la rue sans vous inquiéter. C’est la manifestation de l’iniquité pour vous et nous.

On ne peut pas construire une ville pour les jeunes sportifs ou pour les seuls véhicules motorisés. Une ville apporte la mobilité à tous, quels que soient leur statut économique, leur âge, leur sexe ou leurs capacités. C’est ce que toutes les villes du monde s’efforcent de construire ; un lieu qui respecte les gens et leurs interactions. Nous savons où nous nous sommes trompés. Nous pensions que les choix individuels dans les biens publics n’auront pas de conséquences collectives. Il s’agit d’un cas classique de problème d’action collective.

Si vous continuez à penser comme vous l’avez toujours pensé, vous continuerez à obtenir ce que vous avez toujours obtenu .

Pourquoi sommes-nous incapables d’inverser cette pyramide
où la marche et le vélo primeront ? 

Le gouvernement ne peut pas continuer à croire au marché en corrigeant un problème d’action collective causé par celui-ci. Les constructeurs d’infrastructures doivent faire preuve de leadership pour corriger cette iniquité. Pour réparer une défaillance du marché, l’État doit agir.

Quel pourrait être le souci pour l’établissement ?

Pour s’éloigner de décennies de pratique, il faudra que les gens abandonnent leurs comportements bien huilés existants. Il est important de noter ici qu’un sentier abrite l’eau, les égouts, l’électricité, les télécommunications, les lampadaires, les meubles, les arbres, les entrées des propriétés, les personnes, les cycles et bien plus encore ; mais la volonté, la priorisation, l’espace et l’allocation d’argent sont les plus faibles pour cela. Les mécanismes de passation des marchés et le processus de réflexion parmi les cadres de l’ingénierie poussent la ville à construire davantage ce qu’elle a toujours fait, verser de l’asphalte. Il existe également un biais comportemental perçu. Les propriétaires de véhicules à moteur pensent que cela les privera de la mobilité à laquelle ils sont habitués. C’est ce qu’on appelle l’aversion aux pertes. Pour eux, avoir de belles infrastructures pour marcher ou faire du vélo ne compense pas le confort de sortir en voiture. Les décideurs, eux-mêmes habitués à conduire, amplifient cette impression, formant une chambre d’écho dont ils ne peuvent sortir.

L’un des moyens les plus puissants pour l’État de corriger cela est de promulguer une législation pour ramener l’équité dans la rue. Il doit donner la priorité à la construction d’infrastructures piétonnes et cyclables en tant qu’action positive par rapport à tout autre investissement. La discrimination positive garantit un quota par la loi. En cas de transport, il doit allouer de l’espace pour la marche et le vélo dans toutes les rues, à la fois rétroactivement et dans le futur. Cela pourrait prendre diverses formes allant des voies réservées au partage des rues en ralentissant la circulation automobile. Pas seulement comme une ligne directrice du Indian Roads Congress, mais comme un mandat. Elle protège également la marche et le vélo avec une couverture légale qui pénalise l’abus de ces espaces alloués.

Que faudrait-il pour faire la loi ?

Il faudra que les législateurs pensent en dehors de la voiture. Nous possédons peut-être un véhicule à moteur, mais nous ne pouvons pas penser pour tout le monde à l’intérieur. Surtout quand il est source d’échec et impose un coût aux autres. Il est temps d’adopter une loi qui promeut la mobilité active en tant qu’action positive.

– source « How do you invert the mobility pyramid? » de Sathya Sankaran


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables