Historique du GCO : un projet vieux de 40 ans

Les prémices

1973 : inscription du GCO dans le SDAU (Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme) de l’agglomération de Strasbourg et dans le Programme d’action prioritaire d’intérêt régional n°1 (PAPIR).

Depuis 1978 : réalisation progressive de l’axe nord-sud en Alsace (A35). Existe un tronçon manquant dans le Haut-Rhin entre Houssen et Guémar. Autoroute non-concédée, l’A35 est gratuite.

15 ans de procédures

Années 1990 : contrats de plan Etat-Région qui incluent des études sur le GCO.

1999 : débat Bianco sur les fonctionnalités du GCO. Validation du PDU de Strasbourg, qui inscrit le GCO sur plan. – 18 avril 2002 : adoption des schémas de service collectifs de transports par les ministres Jean-Claude Gayssot et Dominique Voynet, dans lesquels est inscrit le GCO.

Juin 2003 : études préparatoires l’enquête de déclaration d’utilité publique.

18 décembre 2003 : inscription dans la liste des 50 projets prioritaires à long terme lors du comité interministériel d’aménagement du territoire (CIADT).

Décembre 2005 : expertise commandée par le préfet, avec cahier des charges établi par Alsace nature, sous maîtrise d’ouvrage de la Direction régionale et départementale de l’équipement (DDE) dit « rapport TTK » sur les scénarios alternatifs.

Du 1er juin au 28 juillet 2006 : enquête publique préalable à la DUP. – 12 janvier 2007 : avis favorable de la commission d’enquête, avec quatre réserves sur le bruit, la pollution, la vitesse admise et la réalisation. – 20 février 2007 : lancement du premier appel d’offres.

7 septembre 2007 : 1er Conseil des ministres décentralisé du quinquennat de Nicolas Sarkozy à Strasbourg. Le premier ministre François Fillon annonce que le projet de décret déclarant d’utilité publique le Grand contournement ouest de Strasbourg sera déposé prochainement au Conseil d’État.

Octobre 2007 : Grenelle de l’environnement. Extraits du discours du président de la République : « Il faut avoir le courage de reconnaître que nous ne pouvons plus définir des politiques en ignorant le défi climatique, en ignorant que nous détruisons les conditions de notre survie. Premier principe : tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront désormais arbitrées en intégrant leur coût pour le climat, leur « coût en carbone ». Toutes les décisions publiques seront arbitrées en intégrant leur coût pour la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé. Deuxième principe, nous allons renverser la charge de la preuve. Ce ne sera plus aux solutions écologiques de prouver leur intérêt. Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu’il n’était pas possible de faire autrement. Les décisions dites non écologiques devront être motivées et justifiées comme ultime et dernier recours. C’est une révolution dans la méthode de gouvernance de notre pays totale et nous allons appliquer immédiatement ce principe à la politique des transports. Le Grenelle propose une rupture et bien, je propose de la faire mienne. La priorité ne sera plus au rattrapage routier mais au rattrapage des autres modes de transports.
Espoir douché : le GCO est déclaré « hors Grenelle », car il est déjà acté.

23 janvier 2008 : signature du décret en Conseil d’Etat déclarant l’opération d’utilité publique.

10 mars 2008 : dépôt par Alsace nature d’une requête auprès de la section du contentieux du Conseil d’Etat demandant l’annulation du décret du 23 janvier 2008 déclarant d’utilité publique et urgents les travaux de construction du GCO. Vingt-deux recours en annulation sont engagés par ailleurs, par les maires des communes, le châtelain de Kolbsheim et quatre personnes privées.

18 février 2008 : vote express des DNA, 59% (2460 voix) sont contre le GCO.

16 mars 2008 : élection de Roland Ries (PS) à la mairie de Strasbourg. Pour lui, « le GCO est une mauvaise solution à un vrai problème ». Mais, le projet est porté par l’Etat et continue à suivre son cours.

29 septembre 2009 : lancement d’un second appel d’offres. Il a été mis fin à celui de 2007 « en raison du trop long délai écoulé depuis la remise des candidatures, qui ont été détruites non dépouillées ».

28 septembre 2009 : dépôt de neuf recours contre les arrêtés d’attribution des marchés publics des études complémentaires faune et flore, en raison de la piètre qualité du cahier des charges.

17 mars 2010 : décision du Conseil d’Etat rejetant la demande d’annulation de la DUP déposés par Alsace nature, les maires et particuliers, malgré les conclusions défavorables de la part du rapporteur public. La DUP est confortée.

16 octobre 2010 : envoi d’une pétition au Parlement européen pour pointer l’insuffisance des mesures compensatoires (grand hamster). Auditions des représentants associatifs en mai 2011 et mars 2012 par la Commission des pétitions.

12 janvier 2012 : désignation par l’Etat du concessionnaire pressenti, Vinci Concessions.

27 janvier 2012 : adoption par la Communauté urbaine de Strasbourg du plan de déplacement urbain (GCO acté).

Février 2012 : votes des contributions au GCO par la Région Alsace et le Conseil général du Bas-Rhin – 30 millions d’euros de financements publics en tout, alors que les collectivités avaient assuré qu’elles ne financeraient pas l’autoroute.

Enterré deux fois et ressuscité

5 juin 2012 : le groupe Vinci perd sa qualité de concessionnaire pressenti faut d’avoir trouvé les appuis financiers dans les délais impartis. Premier enterrement du GCO.

27 octobre 2012 : l’appel de Breuschwickersheim, lancé par 13 maires, fait des propositions de « mobilités cohérentes » pour la CUS et le Bas-Rhin. En parallèle, la CCI lance une campagne « GCO 2016 tous gagnants ».

Juin 2013 : le rapport Mobilité 21 (« rapport Duron ») indique que le GCO n’est pas un projet de « première priorité », mais de « seconde priorité, quelque soit le scénario financier considéré ». Deuxième enterrement du GCO.

8 novembre 2013 : Jugement du TA de Strasbourg rejetant les requêtes sur les marchés publics.

22 novembre 2013 : remise du rapport du CGEDD (Conseil général de l’environnement et du développement durable) sur le GCO, commandé par le ministre des Transports. Le « grand retournement » des élus socialistes de Strasbourg. Le GCO est ressuscité.

La résistance continue

28 juin 2014 : inauguration de la première cabane anti-GCO entre Duttlenheim et Duppigheim.

27 septembre 2014 : inauguration de la seconde cabane à Kolbsheim. Plusieurs week-ends d’occupation festive et militante au courant de l’automne.