GCO : Les mensonges du Président de la CCI
Monsieur Rohmer avait critiqué la CCI le 9 juillet dernier, dans la même rubrique, en dénonçant “les « véritables » intentions” de la Chambre de commerce et d’industrie, selon lesquelles le projet GCO serait l’occasion de « réaliser de nouvelles zones commer- ciales et d’activités tout au long du tracé du futur GCO à l’ouest de Strasbourg » – et d’ajouter : « ce ne serait donc plus 380 ha de terres fertiles et de zones naturelles qui disparaîtraient, mais bien davantage, plusieurs autres centaines d’hectares pour la création de nouvelles zones d’activités ».
Monsieur Heimburger, Président de la CCI Alsace Eurométropole, dans sa réaction, confirme que « la mission de la CCI est de permettre la création et le développement des entreprises » et c’est « pourquoi la CCI que je préside soutient les infrastructures essentielles et indis- pensables à l’attractivité et à l’essor de l’Alsace et de l’Eurométropole ». En clair, Monsieur Rohmer a donc raison : le GCO permettra le développement de nouvelles zones commerciales et industrielles qui enlèveront des centaines d’hectares supplémentaires en terres. Le monde agricole devrait en prendre note et s’inquiéter davantage. L’accord passé entre Vinci et la Chambre d’agriculture trompent une certaine réalité que les syndicats agricoles devraient ne pas laisser passer.
Les mensonges de Monsieur Heimburger
Ce que le Président de la CCI oublie, comme bon nombre des promoteurs du GCO, c’est que la Région n’a jamais voulu étudier les alternatives préférant laisser s’aggraver les conditions routières depuis plus de 20 ans pour justifier le projet. Les vrais responsables du bordel ambiant sont les mêmes qui défendent le GCO.
NON, le GCO ne réglera pas l’accessibilité à l’Eurométropole !
elle devrait même s’aggraver avec notamment une augmentation du trafic sur l’A351 (autoroute de Hautepierre) avec plus 14 000 véhicules supplémentaires avec l’échangeur d’Ittenheim ou encore, avec la transformation de l’A35 en boulevard urbain (perte d’une voie pour les transports en commun, des feux tricolores, …)
NON, le contournement de détournera pas la circulation de manière significative ;
vous serez toujours 150 000 véhicules/jour au lieu des 170 000 actuels – entre 91 et 86% des usagers de l’A35 traversant Strasbourg continueront à le faire malgré un GCO.
NON, l’interdiction du transit ne fera pas disparaitre les camions ;
le transit représente un tiers des 16 à 19 mille camions du « trafic camion ». il y aura toujours des camions dans Strasbourg pour décharger et charger la marchandise.
NON, la pollution ne diminuera pas !
sans réelle baisse du trafic, la pollution ne peut pas diminuer de façon significative. Pire, avec le GCO, elle va être diffusée encore plus largement avec un rabattement des vents dominants d’Ouest en Est.
Belle réponse de Mme Elisabeth Dupeux Weber au courrier des lecteurs de M. Heimburger du dimanche 23 juillet 2017 dans la même rubrique des DNA du 25 juillet avec en titre : « GCO : une déferlante de camions à prévoir »
http://c.dna.fr/edition-de-strasbourg/2017/07/25/vie-nocturne-et-les-habitants
« Commencer son dimanche avec café, kougelhof + les DNA au lit… et la lettre de M. Heimburger au courrier des lecteurs, cela tient vraiment de la douche écossaise !
M. Heimburger se drape dans son autorité de président de la CCI, soucieux de la prospérité de son département et du bien-être des actifs-automobilistes convergeant sur Strasbourg. En cela, sa position est totalement légitime. Mais, franchement, difficile ensuite d’y voir autre chose qu’une posture, avec des arguments qui relèvent de la méthode Coué (idée qu’une pensée à laquelle nous tenons vraiment se réalisera par l’autosuggestion) !
Très simplement, je me permets de rappeler que, dès le départ, le désengorgement de Strasbourg n’était pas l’objectif du GCO, et toute considération un tant soit peu réaliste du projet actuel montre qu’il ne va que renforcer le problème des bouchons : les automobilistes venant du sud comme du nord et qui chercheront à éviter l’A35 en prenant le GCO n’auront comme accès à Strasbourg que la sortie d’Ittenheim, et donc l’autoroute de Hautepierre qui draine déjà tout le bassin de Saverne et environs ! De plus, ils le paieront au prix fort. Et ceux qui, ensuite, venant du nord, ne voudront plus s’y laisser prendre, devront prendre une bretelle d’accès pour rejoindre l’A35 = ralentissements double dose !…
Reste la facilitation de la circulation des camions en transit : vont-ils contribuer à la prospérité de la région quand ils la traverseront sans même s’arrêter ? Le péage, lui, est au bénéfice de Vinci, naturellement… Par contre, pour peu que le barreau autoroutier au nord de Wissembourg (Bienwald) se réalise, le GCO ouvre la voie à un “déferlement” de camions circulant entre le nord et le sud de l’Europe, Vinci étant à la manœuvre des autoroutes des deux côtés de la frontière.
Pour conclure, je complète la chute de M. Heimburger avec la maxime d’un ami africain. Il y a quatre façons de perdre son temps : ne rien faire, mal faire, faire pour faire et faire à contretemps ! Mais en plus, avec le GCO, les dégâts seront irréversibles ! »