COP 27 : Autoroutes, fermes usines, méga-bassines…entrepôts… empêchez les projets polluants ?

[ TRIBUNE ] « Autoroutes, fermes usines… Députés, empêchez les projets polluants… » … c’était en juin à l’occasion de l’élection législative. Nous étions signataire.

La tribune reste d’actualité : que font nos député·es, le gouvernement… le Président, à l’heure d’une énième COP ?

On vous invite à (re)lire cette tribune signée par 75 collectifs dont plusieurs sont membres de la coalition La Déroute des Routes :

Autoroutes, fermes-usines, méga-bassines, … : aucun projet du passé à l’Assemblée !

Face à la construction de centaines de projets d’infrastructures destructrices soutenues par l’État, X collectifs d’habitants appellent les futur.es député.es à prendre leur responsabilité et stopper ces projets à l’Assemblée Nationale une fois élu.es.

Fermes-usines, autoroutes, méga-bassines, entrepôts logistiques, extensions d’aéroports, … des centaines de projets d’infrastructures extrêmement polluantes et destructrices de nos territoires continuent de voir le jour à travers la France. Loin des projecteurs et des décideurs parisiens, le pays de l’accord de Paris programme ainsi le bétonnage de nos terres, un département tous les 7 à 10 ans, et le maintien d’un mode de vie qui hypothèque l’avenir des citoyennes et citoyens au profit d’intérêt privés à court terme.

C’est en effet le constat accablant de l’étude « Projet Local, impact globalle développement de ces infrastructures n’est simplement pas compatible avec l’atteinte des objectifs climat et zéro artificialisation de la France¹.

Ce constat est d’autant plus amer que ces objectifs, fixés par l’État, sont remis en cause… par l’État lui même. En effet ces projets sont systématiquement autorisés par les préfets, quand ils ne sont pas carrément portés voire financés par les pouvoirs publics : c’est le cas des centaines de méga-bassines en préparation, financées à 80% par de l’argent public et auxquelles la précédente majorité LREM avait promis son soutien avec 200 millions d’euros à l’issue du Varennes de l’eau.

Idem pour les 55 projets routiers qui risquent de bétonner 4 488 hectares, l’équivalent de la superficie de Lyon… pour un coût de plus de 12 milliards d’argent public. Pour maintenir le modèle actuel, le tout voiture, une agro-industrie gourmande en eau alors que le changement climatique et les sécheresses sont déjà là, … nos dirigeants sont prêts à aller très loin.

Mais ce scénario n’est pas une fatalité.

Année après année, de plus en plus de riverain.es de ces projets s’indignent et se révoltent. Nous sommes ainsi plus de 500 collectifs, des dizaines de milliers d’habitant.es partout sur le territoire à lutter quotidiennement contre ces projets anachroniques, inutiles et imposés. Notre engagement et notre ténacité nous ont cependant permis d’obtenir des victoires sur le terrain, près de 40 ces trois dernières années !

Mais pour en remporter d’autres et mettre un terme à ces projets du passé, il faut que les décisions politiques changent, drastiquement et rapidement. Et comme l’État soutient voire endosse ces projets, c’est aussi à cet échelon qu’il nous faut contre-attaquer.

Les 12 et 19 juin, les élections législatives rebattront les cartes de l’Assemblée. Car ce sont les député.es qui votent les lois aptes à encadrer ou interdire ces projets, qui décident des financements qui leur sont attribués.

Tout y reste à faire !

Les lois votées lors du précédent quinquennat sont malheureusement soit insuffisantes soit destructrices. La « loi climat et résilience » issue de la convention citoyenne pour le climat en est un parfait exemple. Elle demeure en deçà des ambitions nécessaires à la préservation des terres, avec des mécanismes de zéro artificialisation nette facilitant la bétonnisation des sols et les mécanismes de compensation destructeurs de biodiversité. Et là où la mouture initiale proposait de limiter les surfaces des entrepots et centres commerciaux, de stopper le trafic aérien intérieur, d’interdire le financement de nouveaux élevages intensifs, … la version finale édulcorée par les lobbies et le gouvernement n’en a rien gardé.

Ces lois et objectifs sont des vitrines derrière lesquelles le droit de l’environnement et la protection qu’il offre sont drastiquement réduits. Les exceptions et mesures parallèles se multiplient : sites clés en main, pouvoir de dérogation des préfets, seuils d’étude abaissés et participation dématérialisée…

Toutes ces régressions législatives permettent d’implanter plus rapidement des entrepôts, de nouvelles mines, des fermes usines, des centres commerciaux, des aéroports ou des usines toxiques, … et cela, au détriment des études d’impact, de l’information et de l’avis des habitant·e·s.

Aujourd’hui ces choix nous sont volés, ils sont faits loin des territoires derrière l’écran de fumée d’enquêtes publiques et de consultations qui ne sont jamais écoutées, alors que ce sont nos terres qui sont sacrifiées, nos cours d’eau et l’air que nous respirons qui sont pollués.

Alors nous nous adressons aujourd’hui aux candidat.es qui briguent un mandat de député·e : vous vous présentez donc pour être les représentant·e·s de nos territoires dans l’instance qui, aujourd’hui, contribue à affaiblir les protections qu’il nous reste, qui ignore les objectifs qu’elle a elle-même inscrit dans la loi au profit de projets qui dévorent nos terres. Si les projets contre lesquels nous nous battons sont contestés à l’échelle locale ils ont bien des conséquences globales sur nos terres, notre air, l’eau et le vivant.

Nos conditions de survie ne peuvent être soumises à la loi du marché. Nous ne pouvons continuer à laisser se répandre le mensonge de l’écologie libérale.

En tant qu’auteurs et autrices des lois futures, vous aurez le pouvoir de faire ces choix. Allez-vous continuer comme avant, ou bien vous mobiliser pour l’abandon de ces projets, le respect des objectifs écologiques de la France et la construction de ceux permettant un futur viable et désirable ?

Dans votre campagne, dans vos futurs mandats, nous vous exhortons à vous engager à accompagner nos combats, à gripper les rouages des intérêts privés et à faire barrage à ces projets avec tous les moyens qui pourront être les votres.

Et partout en Francenous, les collectifs d’habitant·e·s, resterons chaque jour mobilisés sur nos terrains de lutte.  Nous continuerons à faire pression par tous les moyens disponibles. Et nous serons toujours là pour vous rappeler vos engagements.

NOUS SOMMES TOUJOURS DEBOUT !
DEPUTEES, DEPUTES, VOUS AVEZ DES COMPTENT A RENDRE !
… MAIS EGALEMENT : LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, SON GOUVERNEMENT… LES SENATEURS/TRICES…


Nous sommes en novembre 2022 et plusieurs 49-3 plus tard… seulement, nous n’avons pas de plan B


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables

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