GCO : L’autoroute des paradoxes


– REVUE DE PRESSE
GCO, l’autoroute des paradoxes

Éditorial • L’autoroute des paradoxes • par de Franck Buchy (DNA) –

Altération des paysages, privatisation du collectif, pollution atmosphérique, coûts des mobilités, insatisfaction démocratique. La bataille qui a opposé pendant deux décennies les opposants et les partisans du grand contournement ouest de Strasbourg (GCO) est à la croisée des questions qui travaillent la société française à quatre mois de l’élection présidentielle.

Les combats militants ont ceci de salutaires qu’ils préfigurent très souvent les défis à venir. Or, en Alsace, ces alertes ont été négligées par un manque de vision et un conformisme de la puissance publique. Résultat des courses, tout le monde attend la mise en service du tronçon le 17 décembre pour vérifier qu’il remplira bien son office. Jean Castex, qui doit inaugurer samedi les vingt-quatre kilomètres d’autoroute concédés à Vinci, est convaincu de leur « utilité ». Il ne peut pas dire autre chose.

Si l’ancien président de la Chambre régionale des comptes d’Alsace a habité le Kochersberg quelques années, il n’a pas éprouvé l’artificialisation de 300 hectares de terres fertiles (400 terrains de foot) au moment où la souveraineté alimentaire et la production locale sont des enjeux majeurs. Le chef du gouvernement n’a pas non plus entendu les premiers promoteurs du GCO pourfendre aujourd’hui les éoliennes au motif qu’elles gâchent le décor. Paris n’a pas davantage compris l’urgence qu’il y avait à réguler le transit international en Alsace pour neutraliser les effets de la LKW-Maut allemande instaurée en 2005.

Jean Castex va couper un ruban de paradoxes. L’État a débloqué une aide de 41 millions d’euros à l’Eurométropole de Strasbourg pour l’extension du réseau de tramway et la création de trois pôles d’échanges multimodaux. Le Premier ministre a beau jeu de le rappeler et de se faire « l’apôtre du train », cela n’enlèvera rien au fait que le sillon alsacien paie très cher la casse du fret ferroviaire français et le démantèlement de ses innombrables petites voies ferrées. L’A 355 ne contourne pas seulement la capitale européenne, elle esquive les remords.

Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables

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