Piétons et cyclistes se disputent les restes, tandis que les automobilistes engloutissent tout l’espace urbain [dessin animé]

Image de @BrentToderian

Le dessin animé représente bien le conflit pour l’espace urbain dans de nombreuses villes, dans le monde et en Italie : les piétons et les cyclistes se disputent les miettes, tandis que ceux qui ont englouti tout l’espace public urbain, les automobilistes, en voudraient encore plus.

Dans de nombreuses villes, les automobilistes considèrent la création de trottoirs plus larges, la construction de pistes cyclables et la modeste réduction des places de stationnement, souvent nécessaires pour créer des zones piétonnes, des zones de circulation restreinte et des quartiers piétonniers et cyclables, comme un vol injuste d’espace.

En réalité, et ce simple dessin le démontre également visuellement, la voiture est extrêmement encombrante et inefficace pour se déplacer en ville :

  • Pendant la journée, il se déplace à des vitesses moyennes légèrement supérieures à celles des vélos ;
  • La nuit, lorsqu’il n’y a pas de circulation automobile, ils circulent vite mais provoquent souvent des accidents mortels.
  • Même lorsqu’ils sont « beaucoup utilisés » (une à deux heures par jour pour aller travailler), ils restent stationnés plus de 95 % du temps, occupant un espace urbain précieux.

Pour des villes meilleures, il est nécessaire d’inverser la perspective de la rue :

D’abord les piétons
Puis les cyclistes
Enfin les automobilistes.

On appelle ça : la pyramide de la mobilité.

[INFOGRAPHIE] Pyramide de la mobilité

la taille de l'image doit faire 800x510

Si vos planificateurs de mobilité ne suivent pas cette hiérarchie, ils travaillent activement contre… … lire la suite

– REVUE DE PRESSE –

Le partage de l’espace public urbain : le cas de Strasbourg

A Strasbourg, les conflits d’usage sur la voie publique sont nombreux. La capitale alsacienne n’échappe pas à la tendance née de l’augmentation du nombre d’usagers à vélo couplés à une nécessaire transformation de l’espace urbain où la saturation automobile provoque des nuisances qu’il faut traiter. Les enjeux écologiques et surtout de santé publique ne peuvent plus être ignorés. Notre manière de nous déplacer doit évoluer. Sortir de la dépendance automobile nécessite des aménagements. Tout d’abord, en dehors des villes avec des transports en commun plus efficaces : TER et bus interurbains. Puis, à l’intérieur du périmètre urbain, avec un réseau de bus-tram cadencé et connecté à des parkings relais en périphérie.

Voici à quoi pourrait ressembler le boulevard de Lyon lorsqu’il sera réaménagé pour accueillir la ligne G du bus express passant par la gare de Strasbourg pour aller vers le sud de l’Eurométropole. © Ville de Strasbourg

La municipalité, menée par la maire écologiste Jeanne Barseghian, a l’ambition de réorganiser le partage de l’espace public au cœur de la ville. Seulement, libérer le centre-ville de la voiture n’est pas un exercice aisé tant les résistances intellectuelles sont nombreuses. Dans un article paru dans Le Monde le 8 octobre, le journaliste Stéphane Foucart, dans sa chronique, met en évidence ce mal sociétal de l’usage de la voiture : « ni les particuliers ni les entreprises n’ont intérêt à remettre en cause le mode de transport dominant ». L’Etat et une majorité des élus, sous influence lobbyiste, entretient ce mécanisme. « Sortir de la logique du tout-routier est une démarche intellectuelle qu’ils ont du mal à admettre », observe Bruno Dalpra sur son profil Facebook et X.

Strasbourg réussira-t-elle à réorganiser le partage de son espace public urbain ?
Un mandat ne suffira pas !


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons, milite pour des mobilités douces et durables