GCO ou la nébuleuse d’un deal : l’IMPOSTURE !

Trois ans après le démarrage des travaux de construction du contournement Ouest de Strasbourg (COS, A355 ou GCO), les questions cruciales de son utilité ont été enfin analysées par la justice… et sévèrement mises en doute. lors du verdict du 20 juillet dernier 

L’Avocat d’Alsace Nature, Me François ZIND indique que « ce jugement ne révèle pas de simples irrégularités, mais d’insuffisances substantielles telles, qu’elles entrainent l’annulation des arrêtés préfectoraux » ! Il précise même que « dans un dossier « classique » qui aurait été jugé plus rapidement, le tribunal aurait annulé l’arrêté d’autorisation unique », entrainant l’abandon pur et simple du projet, ce qui aujourd’hui est impossible puisque les travaux sont près d’être achevés. Cette imposture, c’est ce qu’Alsace Nature et le collectif GCO NON MERCI ont toujours dénoncé : le passage en force des autorités pour démarrer le chantier et la lenteur de la justice pour juger le fonds du dossier. 

extrait de notre communiqué du 24 juillet 2021

Le 16 novembre 2021, les juges de la cour administrative d’appel de Nancy ont décidé de suspendre la suspension d’ouverture du GCO qui était conditionné à une nouvelle enquête publique sur certains aspects de la loi sur l’eau obligeant le concessionnaire à devoir revoir son dossier des compensations environnementales. Ainsi, ARCOS va pouvoir ouvrir son autoroute dans les prochaines semaines alors que dans le même temps, le tribunal administratif de Strasbourg devra se prononcer d’ici mai 2022 sur le fond et pourrait prononcer l’annulation des arrêtés préfectoraux de l’Autorisation environnementale unique ayant autorisé le démarrage des travaux d’une autoroute en fonctionnement.

Nous sommes dans une situation aberrante d’un projet imposé par l’État coûte que coûte. Une IMPOSTURE gravissime, à l’heure où la France devrait agir pour réduire ces émissions de gaz à effet de serre dont le transport représente 14% de ses émissions. Nous ne comprenons pas vraiment l’obstination des autorités dans ce dossier où le deal de l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, plane toujours.

Rappelez-vous, le jour même de l’annonce de l’abandon, 17 janvier 2018, les échos de la construction du contournement Ouest de Strasbourg résonnaient dans les couloirs ministériels. Une information qui sera confirmée quelques jours après, le 23 janvier, par les ministres de l’Ecologie et du Transport de l’époque. avant même les enquêtes publiques loi sur l’eau de la part Sanef et Vinci du GCO. Une situation troublante sur laquelle Nicolas Hulot reviendra dans une émission diffusé le 22 décembre de la même, quatre mois après sa démission du poste de ministre de l’Écologie, lui hardant opposant au projet d’aéroport de NDDL, disait du GCO : « un ministre ne peut pas s’affranchir du droit non plus », en expliquant qu’il avait « hérité de situations ». « Le grand contournement ouest est une bêtise écologique. Sur un plan juridique, (…) j’étais coincé. » Les Alsaciens auraient-ils été sacrifiés ?