France Nature Environnement sur le GCO : « le gouvernement tente le passage en force »

A peine une semaine après l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, France Nature Environnement s’inquiète de la potentielle autorisation d’un autre projet climaticide : le Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO). Une annonce faite par le Ministre de la transition écologique et solidaire et la Ministre des transports, qui va à l’encontre de l’avis du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), mais aussi des engagements pris par la France dans le cadre de la COP21.

Vieux de presque 50 ans, le projet de rocade de Strasbourg n’est autre qu’un tronçon autoroutier qui permettrait le transit des camions entre l’Europe du Nord et du Sud. Loin des préoccupations du quotidien des alsaciens, à contre-courant des démarches de rationalisation de l’usage des camions, aggravant la question de la qualité de l’air et concourant à la destruction de la biodiversité, ainsi qu’à l’artificialisation du territoire, ce projet devrait être remisé aux oubliettes depuis longtemps.

Nicolas Hulot et Elisabeth Borne ont annoncé que l’Etat délivrerait l’autorisation unique environnementale pour permettre la réalisation de cette autoroute ; prolongeant par là même la déclaration d’utilité publique de huit ans, rendant possibles les travaux.

Alors que le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) s’est prononcé à trois reprises contre les dossiers proposés dans le cadre des travaux du CGO, l’annonce du feu vert donné à ce projet à l’impact environnemental considérable a de quoi inquiéter : ce sont ici plus de 300ha d’emprise agricole et naturelle, servant d’habitat à de nombreuses espèces protégées au niveau national et européen, qui seraient asphaltées, ainsi qu’environ 10 000ha de terres qui sont menacées de remembrement…

S’il existe un réel besoin d’élaboration d’un Plan de déplacement à l’échelle de l’aire urbaine strasbourgeoise, le projet CGO n’est de surcroît pas en mesure de répondre aux enjeux de déplacement et de congestion autour de l’agglomération strasbourgeoise.

Favoriser, à travers ce projet, le transit routier de poids lourds à travers l’Europe est également en contradiction avec les engagements de la France dans le cadre de la COP21 et va à l’encontre de la nécessaire protection des populations face à une pollution de l’air récurrente que connaît tout spécialement l’Eurométropole de Strasbourg. Cette nouvelle intervient aussi alors que l’on a appris hier que les émissions de CO2 de la France avaient progressé en 2016 ; des rejets imputables majoritairement au secteur des transports (pour 29%).

France Nature Environnement s’interroge sur les motivations de cette autorisation, alors que de nombreuses propositions alternatives pour développer une mobilité durable au sein du sillon rhénan, y compris dans et à proximité de Strasbourg, sont pourtant sur la table.

Source FNE