Relaxe pour Christine et Charles
La tribune de grande instance de Strasbourg a rendu son jugement ce jeudi 3 décembre dans le procès du 22 octobre dernier concernant notre camarade Christine et son coaccusé Charles, poursuivi pour pour avoir participé au décrochage de portrait d’Emmanuel Macron en mairie de Lingolsheim en 2019.
Le tribunal a décidé de prononcer une relaxe au nom de la liberté d’expression.
C’est une belle nouvelle et nous nous en réjouissons de cette décision historique. Membres du groupe local ANV COP21 Strasbourg, celui a réagi par un communiqué à lire ici ou ci-après :
Strasbourg, le 3 décembre 2020. Les deux activistes d’ANV COP21 Strasbourg ayant participé au décrochage de portrait d’Emmanuel Macron en mairie de Lingolsheim en 2019 ont été relaxés par le tribunal de Grand Instance de Strasbourg ce jeudi. La justice légitime ainsi leur action de désobéissance civile au motif de la liberté d’expression. Dans la longue série de procès pour ces actions de désobéissance civile pointant l’inaction climatique du gouvernement français, c’est le quatrième jugement consécutif favorable aux activistes.
Ce jeudi 3 décembre 2020, le Tribunal de Grande Instance de Strasbourg a rendu le délibéré du jugement de Charles et Christine, deux activistes strasbourgeois ayant participé au décrochage d’un portrait d’Emmanuel Macron en mairie de Lingolsheim le 29 juillet 2019. Les deux activistes avaient comparu devant la justice le 22 octobre 2020 pour vol en réunion, pour lequel le procureur avait requis 300€ d’amende avec sursis. Pour cette action, le tribunal a relaxé les deux prévenus au motif de la liberté d’expression.
Le tribunal a estimé que : ”les agissements des prévenus qui visaient à interpeller les pouvoirs publics et à alerter l’opinion sur les enjeux environnementaux et leurs conséquences pour l’avenir de la communauté nationale et au-delà planétaire relevaient à l’évidence de l’expression politique et militante dans le cadre d’un débat dont il ne peut sérieusement être contesté qu’il était d’intérêt général. Dès lors, la condamnation du chef de vol en réunion, à une peine, fut-elle une amende avec sursis, de faits commis sans violence et ayant causé un préjudice matériel dérisoire, s’inscrivant dans une démarche militante de protestation politique, constituerait une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression.” Cette décision a été accueillie avec joie par les militants rassemblés à l’extérieur du tribunal en soutien aux prévenus, et au-delà par les membres du mouvement ANV COP21. En effet, elle constitue une légitimation des actions de désobéissance civile menées par les activistes du mouvement climat, d’autant plus qu’elle fait suite à une décision similaire du tribunal d’Auch du 13 octobre [1].
L’action à laquelle ont participé les deux militants relaxés fait partie d’une vague de 150 décrochages de portrait partout en France, dont le but est de symboliser l’inaction du président de la République et de son gouvernement quant au dérèglement climatique, en laissant le mur de la mairie aussi vide que son bilan. A ce jour, 81 personnes ont été ou sont poursuivies pour des faits similaires dans 37 procès, dont un à Strasbourg le 26 juin 2019 qui avait également donné lieu à une relaxe [2]. D’autres procès sont toujours en cours d’instruction : les prévenus de Paris recevront le délibéré de leur jugement le 10 décembre alors que le prochain procès aura lieu à Agen le 17 décembre [3]. La multiplication des victoires juridiques suivant la campagne de décrochage de portrait renforce ANV COP21 Strasbourg dans sa détermination à poursuivre ses actions de dénonciation de l’immobilisme du gouvernement.
[1] Relaxe à Auch : décrocher Macron pour inaction climatique relève de la liberté d’expression
[2] Victoire pour les “décrocheurs” : le tribunal de Strasbourg relaxe les trois prévenus
[3] voir la liste complète ici