GCO : ce qui attend le nouveau préfet

Nommé le 22 juin 2017 par le Conseil des ministres, Jean-Lux Marx est devenu le nouveau préfet du Bas-Rhin et du Grand Est. Parmi les dossiers à gérer : celui du Contournement Ouest de Strasbourg…

« Notre nouveau préfet, Monsieur Marx, se retrouve avec un cadeau de bienvenue bien embarrassant sur les bras : le GCO.

À ce jour, le flou le plus total entoure ce projet. Pas une semaine sans qu’une personnalité ou une organisation ne se prononce publiquement contre cette autoroute d’un autre âge. L’UFC Que choisir concluait ainsi dernièrement que le GCO était « une solution de facilité, dépourvue d’imagination » avec « en termes managériaux un risk/reward négatif ». Avis partagé, une fois n’est pas coutume, par la CGT et… le Medef !

Chez certains partisans, il n’est même plus question du tant rabâché « désengorgement de Strasbourg ». Est-ce la proximité supposée du démarrage des travaux qui les incite à oublier les « éléments de langage » récités si consciencieusement jusqu’ici ? Ainsi Laurent Furst, député-maire de Molsheim, qui lançait à Ernolsheim devant une assistance médusée : « Rien à voir. C’est pour le trafic nord-sud, c’est tout. »

Un projet inutile, néfaste et… mal ficelé.

Le CNPN a rejeté le dossier de Vinci pour les mesures compensatoires. Celui de la Sanef, concessionnaire de l’extrémité nord du tracé, en est déjà à son deuxième échec. Et ce ne sont pas les seules incertitudes d’un projet loin d’être abouti, contrairement à ce que prétend la propagande de Vinci ou de Robert Herrmann.

Voilà donc ce que M. Marx a trouvé sur son bureau en arrivant.
D’un côté, une multinationale propriétaire de 75 % des autoroutes à péage françaises, qui a déjà touché le jackpot en 2015 lors du fameux plan de relance autoroutier, et son fan-club composé des grands élus de la Région, du Département et de l’Eurométropole. De l’autre, des militants dont l’obsession depuis des années est d’alerter la population sur la gigantesque arnaque GCO. Des militants qui se savent dans leur droit. Des militants qui se sont trop engagés, comprenons-les, pour baisser les bras quand viendront les machines.
M. Marx va donc devoir gérer une situation potentiellement explosive, ce que personne ne peut décemment lui envier.

Je me permettrai de lui rappeler qu’il y a deux sortes de préfets. Il y a ceux qui se réfugient derrière leur fonction pour veiller à l’application implacable de la loi, que cette dernière serve ou non le bien commun. Ceux-là progressent en carrière au détriment de leur amour-propre. Dans l’Histoire, d’autres grands serviteurs de l’État, au contraire, ont su se mettre au service de la justice, et en sont sortis grandis. Nul doute que M. Marx fera bientôt oublier Bernard Hagelsteen, préfet de Loire-Atlantique qui, après avoir géré le dossier Notre-Dame-des-Landes, a ensuite été embauché, sans scrupule, par Vinci Autoroutes. Bienvenue en Alsace ! »

Guillaume Bourlier,
Président Réserve du Bishnoï,
membre du collectif GCO NON MERCI

Merci Guillaume !
Nous ne pouvons qu’être d’accord avec tes propos,
BIENVENUE EN ALSACE, Monsieur Marx

*photo chapeau / source : DNA