Abandon de Notre-Dame-des-Landes : une leçon de lutte, ils n’ont pas lâché !

Mercredi 17 janvier 2018, en début d’après-midi, le gouvernement a officiellement déclaré l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. 50 ans de lutte, 10 ans d’occupation, des dizaines de comités de soutien en France et au-delà, dont un comité ici en Alsace : le collectif Alsace NDDL.

Bravo aux villageois.e.s, paysan.ne.s et zadistes qui n’ont rien lâché. À tous ceux qui n’y croyaient plus : il faut toujours croire en ses rêves. Quand on le veut vraiment, on peut y arriver. Une dure bataille –et on en connaît quelque chose avec le GCO-. Une aventure humaine qui crée des liens au-delà de la lutte elle-même.

Nous sommes heureux pour nos camarades de lutte. Projet différent, mais objectif commun : préserver notre nature d’une destruction inutile dans un souci bienveillant pour la sauvegarde de notre écosystème planétaire.

Ce qui vient de se produire est une leçon de lutte. Nous devons puiser dans cette victoire pour croire en nos chances de voir le projet de contournement ouest de Strasbourg rejoindre le même destin que Notre-Dame-des-Landes. Un avenir sans GCO est possible, ensemble, unis et avec le soutien de qui voudra nous soutenir, nous y parviendrons !

Retrouvez le communiqué du mouvement d’opposition anti-aéroport :

Communiqué commun du mouvement anti-aéroport, suite à la décision du gouvernement – mercredi 17 janvier 2018

Ce midi, le gouvernement vient enfin d’annoncer l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Nous notons que la DUP ne sera officiellement pas prorogée. Le projet sera donc définitivement nul et non avenu le 8 février.

Il s’agit bien d’une victoire historique face à un projet d’aménagement destructeur. Celle-ci aura été possible grâce à un long mouvement aussi déterminé que divers.

Nous voulons d’abord saluer chaleureusement aujourd’hui toutes celles et ceux qui se sont mobilisées contre ce projet d’aéroport au cours des 50 dernières années.

En ce qui concerne l’avenir de la zad, l’ensemble du mouvement réaffirme dès aujourd’hui :
la nécessité pour les paysan-ne-s et habitant-e-s expropriés de pouvoir recouvrer pleinement leurs droits au plus vite.
Le refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y vivre ainsi qu’à en prendre en soin.
Une volonté de prise en charge à long terme des terres de la zad par le mouvement dans toute sa diversité – paysans, naturalistes, riverains, associations, anciens et nouveaux habitants.

Pour le mettre en œuvre, nous aurons besoin d’une période de gel de la redistribution institutionnelle des terres. Dans le futur, ce territoire doit pouvoir rester un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole.

En ce qui concernela question de la réouverture de la route D281, fermée par les pouvoirs publics en 2013, le mouvement s’engage à y répondre lui-même. La présence ou l’intervention policières ne feraient donc qu’envenimer la situation.

Nous souhaitons par ailleurs, en cette journée mémorable, adresser un fort message de solidarité vis-à-vis d’autres luttes contre des grands projets destructeurs et pour la défense de territoires menacés.

Nous appelons à converger largement le 10 février dans le bocage pour fêter l’abandon de l’aéroport et pour poursuivre la construction de l’avenir de la zad.

ACIPA, Coordination des opposants, COPAIn 44, Naturalistes en lutte, Les habitant.e.s de la zad

*photo article : manif du 27 février 2016 sur la national entre Nantes et Rennes – photo danmalo