[REVUE DE PRESSE] José Bové parle du GCO dans Libé

Le 14 juin 2017, José Bové était au spot de Kolbsheim puis, il a campé avec des militants sur la zone du Moulin, devenue en juillet la « ZAD du Moulin » – photo BMC pour GCO non merci

Dans une interview de José Bové dans le journal Libération, paru dimanche soir, l’Eurodéputé, citoyen d’honneur de Kolbsheim, parle du GCO.

Voir l’extrait relatif au GCO ci-dessous :

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Y aura-t-il un avant et un après Notre-Dame-des-Landes ?

On ne pourra plus imposer de «grands projets cinglés», qui reconstruisent de manière artificielle un territoire sans tenir compte de sa réalité, de l’écologie. Beaucoup sont liés aux transports. Le tunnel ferroviaire entre Lyon et Turin par exemple, ou encore ces élus locaux qui veulent faire une gigantesque gare TGV à l’extérieur de Nîmes. Dans le cas des aéroports, on ne se pose même pas la question du rôle de l’avion, de son impact sur le climat. Pareil pour les autoroutes, qui restent l’alpha et l’oméga de l’aménagement. L’A45 entre Saint-Etienne et Lyon ne se fera peut-être pas, faute de financement. Mais il en reste d’autres. Le projet le plus symbolique de ces chantiers inutiles, c’est le grand contournement ouest de Strasbourg (GCO). C’est complètement cinglé.

Le gouvernement l’a validé moins d’une semaine après l’abandon de NDDL. Serait-ce une compensation pour Vinci, impliqué dans les deux projets ?

Je n’en sais rien. En tout état de cause, cela menace plus de 330 hectares de terres labourables, parmi les meilleures, mais aussi le grand hamster, des forêts remarquables… Là encore, c’est un très vieux projet, un fantasme d’élus datant des années 1970. Et cela ne réduit pas les embouteillages à l’entrée de Strasbourg, ce n’est qu’un contournement qui profite aux camions voulant éviter les péages en Allemagne. On me dit maintenant qu’on va mettre aussi un péage sur le GCO. Je réponds : autant ne pas faire le GCO et obliger les camions à passer de l’autre côté du Rhin en interdisant la circulation au-delà d’un certain tonnage pour ceux qui sont uniquement en transit.

Une ZAD (zone à défendre) y a été installée…

Je suis le premier à y avoir campé en juin ! Je suis très en lien avec les gens qui sont dans la bataille à Strasbourg. Et avec le maire de Kolbsheim (Bas-Rhin), qui a fait la ZAD sur sa commune et a empêché l’abattage d’arbres. On va continuer la bataille. Même si ça sera compliqué, car il y a une vraie tentative de passer en force.

Comment remettre à plat les processus de décision, sans imposer les projets ?

A chaque fois, il faut dire : voilà le projet, et voilà l’alternative. Et étudier sur quels critères on définit l’intérêt général. C’est là qu’intervient la question de la légalité et de la légitimité : tu peux être légal dans ton processus mais illégitime car tu empiètes sur un intérêt général. L’utilité publique n’est pas forcément l’intérêt général. Faut-il prendre en compte l’intérêt général pour les générations futures, la biodiversité, le climat ? Je pense que oui, le long terme doit prévaloir. Sauf qu’il y a deux longs termes : celui de l’intérêt général et celui de l’Etat.

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