GCO : un corridor écologique sinon rien !

Un corridor écologique : définition

Un corridor écologique, à distinguer du corridor biologique et du continuum écologique, est une zone de passage fonctionnelle, pour un groupe d’espèces inféodées à un même milieu, entre plusieurs espaces naturels. Ce corridor relie donc différentes populations et favorise la dissémination et la migration des espèces, ainsi que la recolonisation des milieux perturbés.


Par exemple, une passerelle qui surplombe une autoroute et relie deux massifs forestiers constitue un corridor écologique. Elle permet à la faune et à la flore de circuler entre les deux massifs malgré l’obstacle quasi imperméable que représente l’autoroute. C’est pour cette raison que cette passerelle est appelée un passage à faune.


Les corridors écologiques sont un élément essentiel de la conservation de la biodiversité et du fonctionnement des écosystèmes. Sans leur connectivité, un très grand nombre d’espèces ne disposeraient pas de l’ensemble des habitats nécessaires à leurs cycles vitaux (reproduction, croissance, refuge, etc.) et seraient condamnées à la disparition à plus ou moins brève échéance.


Par ailleurs, les échanges entre milieux sont un facteur de résilience majeur. Ils permettent ainsi qu’un milieu perturbé (incendie, crue…) soit recolonisé rapidement par les espèces des milieux environnants.


L’ensemble des corridors écologiques et des milieux qu’ils connectent forme un continuum écologique pour ce type de milieu et les espèces inféodées.


C’est pour ces raisons que les stratégies actuelles de conservation de la biodiversité mettent l’accent sur les échanges entre milieux 


FURURA-SCIENCE « Corridor écologique : qu’est-ce que c’est ? »

Les Pays-Bas ont construit près de 500 structures pour permettre aux animaux de traverser les routes dont 31 écoponts comment l’exemple ci-dessous (photo non contractuelle).


Dans une étude sur le sujet de Frans Sijtsma, maître de conférences à l’Université de Groningen et publiée en juin 2020 (« Ecological impact and cost-effectiveness of wildlife crossings in a highly fragmented landscape : a multi-method approach« ), l’étude a dénombré 31 écoponts sur le territoire pour 479 structures permettant aux animaux de traverser les routes en 2017. Les écoponts sont plus coûteux (5.791.000 € en moyenne contre 794.000 € pour les tunnels les plus larges, selon l’étude) mais aussi plus « efficaces« , selon le chercheur. « D’un point de vue écologique, ils sont efficaces (…) Nous avons comparé la présence animale à proximité de ces structures cinq ans avant et cinq ans après leur construction et constaté une amélioration« , a expliqué le chercheur.

« Dans la réalité, ça reste encore à prouver ! »

Nous avons 4 000 passages à faune en France, selon le CEREMA, rapporte l’AFP dans un article publié en juillet 2021. Parmi eux, 336 sont des « passages supérieurs« , dont font partie les écoponts, même si leur nombre exact n’est pas encore connu par le Cerema.
La réalité est qu’on fait croire à l’opinion publique qu’il y a une réelle prise en compte de l’environnement en mettant en avant des mots que la plupart des gens ne connaissent pas. La réalité est que nos ponts vendus comme des « écoponts » n’en sont pas vraiment. Ils sont deux à trois fois moins large de celui en exemple ci-dessus, à l’exemple de ce que vend Vinci avec le GCO :

La réalité :


Pour l’A355, Vinci vend son autoroute comme une « autoroute écologique ». L’entreprise évoque « 3 écoponts et 2 hamsteroducs » à l’exemple du pseudo écopont présenté ici. © 2021 VINCI Autoroutes

En Alsace, le GCO est un exemple frappant où le nombre d’animaux tués a augmenté depuis l’ouverture de l’autoroute, car ils prennent des chemins qui les mettent en danger. L’A355 interrompt le corridor écologique qu’ils utilisaient habituellement et les passages à faune censés les aider se montrent inefficaces.

Il n’y a aucune étude qui démontre l’efficacité des aménagements !

« Ecoponts et écoducs : des « voies dédiées » pour les animaux ! » vend VINCI Autoroutes sur son site. En réalité, ce sont principalement des constructions destinées à se donner une bonne conscience.
Dans la réalité, comment peut-on évaluer réellement l’efficacité de ces aménagements ? Nous n’en savons rien. Il n’existe pas d’étude qui rend compte de la réelle utilité de ces aménagements et pour cause : surtout ne pas se tirer une balle dans le pied sur un produit vendu pour répondre à des exigences de compensation alors que l’efficacité n’est pas démontrée. Le GCO en est un exemple.
Les aménageurs n’ont aucun intérêt à démontrer l’inutilité des aménagements comme l’Etat qui lui, se rend complice d’une « bonne conscience écologique » dont les intérêts ne profitent aucunement à ceux pour lesquels ils sont présentés.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables