Bas-Rhin : les zones humides en danger

En 2020, 11,1% de la superficie du Bas-Rhin était artificialisée, soit davantage qu’au niveau régional. A Strasbourg, ce pourcentage passe à 46,9% de son territoire, selon l’analyse de l’INSEE à lire ici, des données de 2018.

En 2018, 11,1 % de la surface du Bas-Rhin est artificialisée, soit 53 200 ha (532 km²), ce qui en fait le 2e département le plus artificialisé du Grand Est et le 18e de France. Presque la moitié du territoire est couvert de terres agricoles (49 %), soit 10 points de moins qu’en moyenne dans la région. Cette plus faible part est compensée par une présence plus importante de forêts et terres semi-naturelles (38 % contre 34 %). Enfin, les eaux de surfaces et zones humides représentent 1,3 % du territoire bas-rhinois.

LES ZONES HUMIDES DISPARAISSENT TROIS FOIS PLUS VITE QUE LES FORÊTS

On pourrait se dire qu’il n’y a pas péril en la demeure. Sauf qu’entre 1970 et 2015, environ 35% des zones humides de la planète ont disparu et le rythme de disparition s’est accéléré depuis 2000, selon les premières Perspectives mondiales pour les zones humides de la Convention de Ramsar, un traité mondial ratifié par 170 pays en vue de les protéger et de promouvoir leur utilisation rationnelle. Le rapport montre qu’aucune région dans le monde n’est épargnée.

En France le recule a été de 50% entre 1960 et 1990 -, avec un ralentissement de la tendance observé entre 1990 et 2010, selon l’état des lieux à lire ici.

L’artificialisation des sols a donc des conséquences sur les zones humides qui sont cruciales pour l’homme et pour la vie sur la planète. Avec 1.3% du territoire bas-rhinois, ces espaces sont particulièrement fragiles.

RESPONSABILITE POLITIQUE

Face à l’urgence climatique, on peut s’interroger sur la politique d’aménagement du territoire menée par la région Grand Est et la toute nouvelle Collectivité Européenne d’Alsace (CEA). Même s’il y a une prise de conscience, les aménageurs ont encore de beaux jours devant eux.

En ligne de mire de nos griefs, les conséquences du Contournement Ouest de Strasbourg soutenu par ces collectivités. Un projet que nous considérons toujours comme inutile, car il ne règle en rien les problématiques strasbourgeoises en matière de saturation de ses axes routiers et de pollution. Avec plus de 300 ha perdu, deux espaces boisés ont été amputé : Vendenheim et Kolbhseim.