Grands projets routiers, le début de la fin ? La Déroute des routes pose la question.

La coalition La Déroutes des Routes qui rassemble bien des luttes locales contre des projets faisant la part belle à la bétonisation et à l’accaparement, engrange des victoires. GCO NON MERCI est membre de cette coalition. Nous relayons ici son communiqué de presse.


COMMUNIQUE

2 octobre 2024
Coalition LA DEROUTE DES ROUTES

Victoires en série pour La Déroute Des Routes, coalition nationale de collectifs citoyens en lutte contre les projets routiers inutiles et imposés !

Dans la Manche, le Conseil départemental enterre le projet de 2×2 voies Saint-Lô – Coutances ainsi que celui de 2×2 voies Granville-Avranches, au profit d’aménagements ponctuels nettement plus sobres en budget et en foncier.

Dans les Pyrénées Orientales, la préfecture reconnaît l’inutilité publique du nouveau pont de Céret et n’accorde pas l’autorisation environnementale, mettant de fait un terme à ce projet. Dans ce dossier, les loutres et autres tortues protégées ont donné un bon coup de patte – qu’elles en soient remerciées !

Dans le Val d’Oise, le Conseil départemental renonce au projet du BIP (boulevard intercommunal du Parisis), autoroute urbaine devant relier l’A1 à l’A15, et reconnaît « un changement des modes de déplacement et des consciences » pour expliquer sa décision.

Ces revirements salutaires couronnent des années de lutte menées partout en France par des collectifs de citoyens, associations et élus locaux éclairés.
Ils sont une bonne nouvelle pour le climat, la santé humaine, les terres agricoles, la biodiversité. Et pour les finances publiques : l’abandon de ces quatre projets inutiles représente 1,4 milliards d’euros qui ne seront pas coulés dans le béton [1].

Depuis sa création en 2022, La Déroute Des Routes s’appuie sur de multiples études qui démontrent que les grands projets routiers ne répondent à aucun des problèmes qu’ils entendent résoudre.

NON, une nouvelle infrastructure en zone fortement urbanisée ne supprime pas les embouteillages. Par l’effet du trafic induit, cette nouvelle route sera à son tour rapidement saturée.

NON, une 2×2 voies en zone rurale ne désenclave pas le territoire. Au contraire, elle éloigne toujours plus les emplois et les services des lieux de résidence, et contribue à la désertification des bourgs et des villages.

D’autres solutions existent : réduire massivement les déplacements des personnes et des marchandises, repenser les façons d’habiter, de produire et de consommer, restaurer des territoires autonomes et vivants. Renoncer à ces projets routiers, c’est permettre d’accompagner d’autres ambitions politiques, de sobriété, de justice sociale et d’inclusion, de relocalisation des emplois, des commerces et des services, de mobilités alternatives et soutenables, et de restauration de la nature.

Une cinquantaine de projets routiers sont contestés sur l’ensemble du territoire. Tous contiennent les éléments qui ont conduit à l’abandon des quatre projets sus cités.

Au 21ème siècle, alors que le climat se dérègle, que l’eau devient une ressource sous tension et que la biodiversité s’effondre – et alors que le réseau routier français est déjà le plus étendu d’Europe – il est temps de stopper les projets routiers en France, de préserver les zones naturelles et de transformer la mobilité. C’est pourquoi le collectif La Déroute des Routes demande plus que jamais un moratoire sur tous les projets routiers [2].


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables


— NOTE(S) —

  1. Dans le détail, 1,4 milliards d’€ =
    – Manche / 2×2 voies Granville-Avranches : 250 M€ ;
    – Manche / 2×2 voies Saint-Lô – Coutances : 80 M€ ;
    – Pyrénées Orientales / Pont de Céret Céret : officiellement 30 M€, mais en réalité ce montant est égale à 60 M€.
    – Val d’Oise / Boulevard intercommunal du Parisis (BIP) : officiellement 650 M€, mais en fait 1 milliard €
    / note1 ↩︎
  2. Nous demandons aux parlementaires de nous rejoindre et de soutenir les luttes, en s’engageant à soutenir à l’Assemblée Nationale et au Sénat la proposition d’un moratoire sur tous les projets routiers, dans l’attente de leur réexamen au regard des stratégies fixées par l’Etat et des enjeux climatiques, écologiques et sanitaires auxquels nous faisons face. / note2 ↩︎